Les innovations de la Révolution en
matière d'uniforme ne sont pas plus importantes que celles
apportées par elle dans les autres domaines de l'organisation
militaire. L'uniforme de la gendarmerie reste dans ses
grandes
lignes
celui porté par la maréchaussée depuis 1778.
La gendarmerie
qui a remplacé la maréchaussée fut primitivement organisée et instituée
par la loi du 16 février 1791. Dans
son
titre III, elle précise que « les
officiers,
sous-officiers et gendarmes de
la
gendarmerie nationale conserveront l'uniforme dont ils ont fait usage
jusqu'à présent; ils ajouteront néanmoins un
passe-poil blanc au
collet, au revers et au parement, et porteront à leur chapeau la
cocarde nationale. Ils porteront le manteau bleu ; l'aiguillette
est supprimée ».
Les gendarmes à pied, créés par cette même
loi, reçoivent les guêtres, l'équipement et l'armement de l'infanterie
(fusil avec baïonnette et sabre).
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Louis
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de juillet |
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IIIe République |
L'ordonnance de 1778 partageait le corps de la
maréchaussée en 6 divisions, chacune composée de 5 à 7 généralités*. Le
complet de la Maréchaussée de France était en 1780 de 4.609
hommes, dont 368 officiers. Le ressort territorial d'une compagnie de
maréchaussée était la généralité. La résidence du prévôt était fixée au
chef-lieu de la province.
Suivant l'étendue de la généralité, la compagnie était subdivisée en un certain nombre de lieutenances dont le ressort territorial correspondait à celui des cours prévôtales. Chaque lieutenance était constituée de petites unités appelées brigades qui furent installées au niveau des paroisses dès 1720.
En 1791, l'Assemblée nationale examina l'intérêt de maintenir le corps de la maréchaussée et conclu de son utilité. Le résultat de ces discutions fut sanctionné par la loi du 16 février 1791 qui réorganisa le corps nouvellement dénommé Gendarmerie Nationale, suivant le nouveau découpage territorial : les départements. L'Arme fut restructurée en vingt-huit divisions, comprenant chacune trois départements à l'exception de la cinquième qui en compta quatre et de la Corse formant seule une division. Chaque division était commandée par un colonel.
Cette même loi supprima les compagnies à la
suite des Maréchaux de France, celle de la Connétablie, des monnaies,
celle des voyages et chasses du roi, celles du Clermontois et de
l'Artois et celle de la Robe-Courte. L'ensemble des cavaliers de ces
formations furent versés dans la toute nouvelle gendarmerie.
La compagnie de Robe-Courte fut réorganisée au sein de la gendarmerie en deux unités dites compagnies des Tribunaux pour continuer son service à pied près des tribunaux de Paris et pour la garde des prisons. Le corps entier fut porté à l'effectif de 7.455 hommes.
* Généralité : c'était le territoire qui formait le ressort de la juridiction d'un bureau des finances établi pour la perception des tailles et autres droits du roi. Ces bureaux ou chambres étaient dirigés par les trésoriers de France qui avaient ajouté à leur titre celui de généraux des finances. Ainsi ces territoires prirent le nom de généralité.
Décret du 23 octobre 1790 Dans un décret du 23 octobre 1790, concernant l'avancement aux grades militaires, l'Assemblée nationale fixa pour chaque arme les différents grades militaires. Pour les troupes à cheval dont faisait partie la maréchaussée, le corps des sous-officiers comprenait : les maréchaux des logis en chef, les maréchaux des logis, les brigadiers fourriers, les brigadiers ; le corps des officiers comprenait : les sous-lieutenants, lieutenants, capitaines, lieutenants-colonels, colonels, maréchaux de camp, lieutenants généraux et maréchal de France. Le
grade de major est supprimé.
|
Loi du 16 février 1791 Création des grades de chef de division, lieutenant-colonel, capitaine : La maréchaussée est supprimée et
reconstituée sous le nom
de Gendarmerie
nationale. Le complet de l'arme est porté à 7455 hommes. Elle
est organisée en 28 divisions ;
chaque division comprenant trois départements formés chacun de deux
compagnies (sauf la Corse). - Le titre de prévôt disparaît. Il est remplacé par celui de chef de division (ils ont rang de colonel) - le titre de gendarme se substitue à celui de cavalier. - Chaque département est commandé par un lieutenant-colonel - Chaque compagnie par un capitaine et trois lieutenants.L'organisation de la gendarmerie nationale étant différente des autres armes montées, les emplois d'officiers et de sous-officiers diffèrent également. Ainsi la division est commandée par un colonel ; chaque département par un lieutenant-colonel qui a sous ses ordres deux compagnies commandées chacune par un capitaine et trois lieutenants. La hiérarchie dans l'arme est ainsi établie : officiers : colonel, lieutenant-colonel, capitaine, lieutenant ; Sous-officiers : maréchal des logis, brigadier ; hommes du rang : gendarme. Officier général : Une place d'officier général est
attachée pour la première fois au corps de la gendarmerie. Elle
est attribuée au plus ancien des prévôts généraux qui reçoit du roi une
commission de maréchal de camp. Il concerve néanmoins son service à la
tête de sa division. |
Avec la loi du 16 février 1791 les compagnies de maréchaussée n'entrant pas dans le cadre de la sûreté publique furent supprimées :
Les personnels des compagnies supprimés versés dans le corps de la gendarmerie nationale conservèrent leur grade et leur rang, les autres étaient remboursés des charges qu'ils avaient acquises. Le complet de la toute nouvelle gendarmerie fut porté à 7455 hommes, formant 1560 brigades et 20 divisions. (1) Au début de 1790, cette compagnie comptait 4 officiers, 5 maréchaux des logis, 16 brigadiers et 137 cavaliers répartis en 27 brigades, dont 20 en Seine-et-Oise, 4 dans l'Oise et 3 en Seine-et-Marne.
|
La
gendarmerie spécialement attachée au service de la nation : La compagnie de la prévôté de l'hôtel, qui faisait partie de la Maison du Roi fut supprimée par décret le 15 mai 1791 est recréée sous le titre de gendarmerie spécialement attachée au service de la nation. Dans la réalité, avec cette troupe monarchique, l'Assemblée nationale s'était constituée la première une force militaire à ses ordres. Sous l'autorité d'un lieutenant-colonel, ce nouveau corps était composé de deux compagnies. L'effectif de chaque compagnie commandée par un capitaine était de trois lieutenants, trois maréchaux des logis, six brigadiers et trente-six gendarmes. La force totale du corps étant de 100 hommes. Les gardes réformés par la nouvelle organisation étaient conservés en surnuméraires avec droit au replacement. Ce
corps fut chargé de remplir près de
l'Assemblée nationale
les mêmes fonctions qu'il exerçait dans l'hôtel du roi. Il
devait « maintenir l'ordre et la
police dans les issues et aux portes
de la salle du corps législatif concurremment avec les gardes
nationales » et était «
autorisé à repousser par la force toute
violence ou voie de fait qui serait employée contre eux dans les
fonctions qu'ils exercent au nom de la loi ». Il devait également fournir un officier et deux gendarmes auprès du ministre de la Justice pour l'honneur et la sûreté du sceau de l'État et remplir auprès des tribunaux de Paris et le tribunal de cassation les mêmes services que la compagnie de robe-courte effectuait avant son licenciement. |
Officier
des grenadiers-gendarmes |
L'article
VII du titre IV du décret du 15 mai 1791 précise que : « L'uniforme des officiers,
sous-officiers et gendarmes nationaux composant ce nouveau corps sera
en tout semblable à celui de la gendarmerie nationale en y ajoutant la
distinction que portent les grenadiers de cavalerie ». Composition de l'habit :
|
Une loi du 11 septembre 1792 portait l'effectif de ce corps qui conservait la dénomination de Grenadiers(1) de la gendarmerie nationale à cent quatre-vingts hommes formant deux compagnies. Un décret du 30 septembre 1792 lui accorda un drapeau. Ce corps renommé « Grenadiers pour la Représentation Nationale » le 9 thermidor An III (27 juillet 1795) cessa alors de faire parti de la gendarmerie.
(1)
On fait remonter l'invention de la grenade
au règne de François Ier, mais c'est sous celui de Louis XIV que
l'usage de cette arme prit une place de plus en plus importante dans
les batailles. La grenade se jetait
à la main et les soldats chargés de
cette opération prirent le nom de grenadiers qu'à partir de 1667. Les
premiers furent choisis parmi les volontaires auxquels on donna le
nom d'enfant perdu, mais bien
vite on confia cette mission à des
soldats d'élite auxquels on attribua une haute paye. Ils devaient avoir
une certaine taille, de la force, une bonne conduite et beaucoup de
courage.
L'introduction de ces combattants dans les armées se
fit au nombre de quatre ou six par compagnie d'infanterie, mais bien
vite leur nombre parut insuffisant notamment au moment de l'assaut. Ils
furent alors réunis en compagnie d'une cinquantaine d'hommes et
marchèrent à la tête des bataillons. À partir de 1670, les grenadiers
commencent à exister dans l'armée française en compagnie d'élite à
raison d'une par régiment d'infanterie, d'abord dans celui du roi puis
dans les trente premiers régiments.
En 1691, chaque bataillon avait sa
compagnie de grenadiers. En 1749, le ministre de la guerre d'Argenson
institua un régiment complet de grenadiers soit environ 2400 hommes,
mais les abus de ce régiment et son indiscipline obligèrent le roi à le
licencier en 1771. On en revint aux compagnies par régiment que l'on
réunissait en un seul corps pour les besoins de la guerre seulement
sous le nom de grenadiers royaux de
France.
Ce corps qui acquit un grand renom de bravoure périclita dès lors qu'il
fut réuni en un corps permanent. Le 4 août 1789, il fut dissous.
Le prestige de cette arme et celle de la gendarmerie
étaient tels que la convention nationale décida de donner au corps de
la maréchaussée le nom de gendarmerie nationale et afin d'asseoir leurs
pouvoir et autorité, d'honorer du titre de grenadiers-gendarmes l'unité
de gendarmerie
d'élite chargée de la protection du corps législatif constitué par les
anciens gardes de la prévôté de l'hôtel. C'est à cette
occasion que le symbole de la grenade fut introduit dans l'arme. La loi
de germinal An VI (1798) l'officialisera sur les plaques de ceinturon
et sur le retroussis de l'habit.
La
gendarmerie aux armées : Pour perpétuer sa mission d'accompagnement des armées, mission qu'elle exerçait avant la révolution lorsqu'elle était constituée en prévôté, l'assemblée nationale établit, par décret du 18 mai 1792, à la suite de chaque armée un détachement de gendarmerie pour prêter main forte à l'éxécution des jugements rendus par les cours martiales et par les tribunaux de police correctionnelle et pour veiller au maintien de l'ordre intérieur dans les camps. Fortes de 33 hommes, officiers compris, ces détachements devaient également réprimer les désertions. L'effectif de ces compagnies fut porté à 150 par décret du 30 avril 1793. Leur tenue était semblable à la gendarmerie des départements. |
Les
forces armées en Corse : Par
ordonnance du 27 décembre 1769, Louis
XV avait établi une compagnie de maréchaussée en Corse. Composée de
soixante-cinq hommes répartis en quatorze brigades, cette maréchaussée
fut placée comme toutes celles de France sous les ordres des maréchaux
ayant les mêmes fonctions et jouissant des mêmes privilèges et
avantages. Le caractère particulièrement accidenté de ce territoire
devint très vite un obstacle pour les cavaliers de la maréchaussée
bientôt réduits à l'inaction. Cette compagnie fut réduite à vingt
hommes en 1778, puis supprimée en 1789. La grande criminalité ne disparut pas pour autant. L'esprit de parti, les inimitiés de famille et les haines transmises en étaient les sources principales. L'impunité des auteurs par leur fuite aux maquis ne faisait qu'envenimer la situation. Pour la combattre, le roi par édit d'août 1772 créa en Corse quatre juntes nationales et une juridiction prévôtale. Afin que soit exécuté et respecté les décisions de ces tribunaux, Louis XV créa par ordonnance du 23 août 1772 un nouveau régiment provincial (le quarante-huitième) qui prit le nom de régiment provincial de l'île Corse. Il était composé de deux bataillons, chaque bataillon subdivisé en huit compagnies, dont une de Grenadiers royaux, une de Grenadiers provinciaux et six de Fusiliers. |
Décret du 8 juin
1791 :
L'Assemblée
nationale crée sur l'île
trente-six brigades de gendarmes à pied divisées en trois compagnies de
gendarmerie. Les officiers, sous-officiers et soldats ayant servi dans
le régiment provincial de l'île Corse furent prioritairement recrutés
pour cette première formation. Leurs uniforme et armement furent ceux
utilisés par la gendarmerie des départements.
Augmentation
du nombre de brigades : Un décret du 5 janvier 1792 avait définitivement fixé et maintenu la gendarmerie nationale à 1 560 brigades de 5 hommes chacune. Elle fut augmentée de 40 brigades par décrets des 14 et 29 avril suivant portant organisation de ce corps. La gendarmerie demeura placée sous la surveillance et les ordres de 8 inspecteurs généraux. Les inspections étaient formées de 83 départements et de 28 divisions. La force totale du corps s'élevait à 8784 hommes. |
Le décret du 14 avril précisait (article 2 du titre III) que l'uniforme resterait tel qu'il a été fixé par le décret du 16 février, mais les manches et parements seront coupés comme ceux de la cavalerie.
|
(2) Sous la révolution, les dimensions du chapeau augmentent et les ailes s'allongent ; la coiffure qui est encore souple oscille entre une forme allongée sur les épaules et une forme plus étroite, mais plus haute. Il sera porté tantôt à plat (pointes parallèles aux épaules) tantôt en colonne (pointes perpendiculaires aux épaules).
Décret du 16
juillet 1792 :
Création de la gendarmerie à pied. L'organisation de ces nouvelles
compagnies sera fixée par décret du 17 août suivant.
Décret
du 22 septembre 1792 : Le 22 septembre 1792 est décrété premier jour de la république. Il débute à minuit. |
Décret du 21
février 1793 :
Dans
ce décret relatif à l'organisation de l'armée et aux pensions de
retraite et traitements des militaires de tous grades, la convention
nationale substituea au nom de régiment, celui de demi-brigade et
modifiea l'appellation des grades. Les dénominations de
lieutenant-colonel, colonel, maréchal de camp, lieutenant général et
maréchal de France furent supprimées.
Ancienne appellation |
Nouvelle appellation |
Général d'armée |
Général en chef |
Lieutenant général (1) |
Général de division |
Maréchal de camp (2) |
Général de brigade |
Colonnel (3) (
toutes armes ) |
Chef de brigade(4) |
Lieutenant-colonel d'infanterie |
Chef de bataillon(5) |
Lieutenant-colonel de cavalerie |
Chef d'escadron(6) |
(1)
Le titre de lieutenant général des
armées du roi
remonte au règne de Charles VII vers 1430. Ce n'était qu'une qualité
temporaire. Le grade fut créé en 1638 sous Louis XIII. Il devint une
charge permanente. Louis XIV augmenta leur nombre, car il s'agissait de
créer un grade intermédiaire entre le maréchal de camp et le maréchal
de France, mais également de multiplier les officiers généraux en
proportion de la multiplication des troupes. Lorsque plusieurs
lieutenants généraux étaient réunis, le plus méritant était chargé du
titre de « lieutenant général commandant en chef » et commandait tous
les autres « lieutenants généraux des armées du roi ». Ces derniers
avaient alors la direction d'une division de l'armée ou du corps
d'armée que commandait le général en chef. La charge de lieutenant
général était la plus élevée de l'armée après celle de maréchal de
France.
(2) À
l'origine cet officier était chargé du campement
et du logement des armées afin que les troupes soient en sûreté. Sous
le
règne de François Ier, ce titre n'est qu'une commission passagère. Sous
le règne d'Henri IV, il devient permanent, mais la charge est unique.
Ce titre sera multiplié à la fin du règne de Louis XIII et au
commencement de celui de Louis XIV.
(3) C'est
sous le règne de Louis XII qu'on voit
apparaître pour la première fois le titre de colonel associé à celui de
capitaine pour désigner les chefs des bandes dont se composait
l'infanterie française. En 1544 fut créée la charge de colonel général. Les chefs de corps
furent alors appelés mestres de camp
puis successivement colonels
de 1661 à 1721, mestres de camp
de 1721 à 1730, colonels de
1730 à 1780, mestres de camp
de 1780 à 1788.
Cette variation dans les titres employés pour désigner les chefs de
corps était occasionnée par la suppression ou le rétablissement de la
charge de colonel général. Ainsi ces officiers étaient appelés mestres
de camp lorsqu'il y avait un colonel général et reprenaient le nom de
colonel toutes les fois que la charge de colonel général était
supprimée.
Une ordonnance du 17 mars 1788 en supprimant les mestres de camp en
second rendit aux mestres de camp commandant le titre de colonel que
ces officiers supérieurs n'ont plus quitté jusqu'au décret du 21
février 1793.
(4) On s'adressait à cet officier en l'appelant « citoyen-chef » au lieu de se servir de la formule « mon colonel ».
(5) C'est
en décembre 1734 que l'on songea à créer un
emploi intermédiaire
entre le lieutenant-colonel et le capitaine. On donna alors au
titulaire de ce grade la dénomination de «commandant de bataillon »,
mais ce nouveau titre n'était qu'honorifique. Il appartenait de droit
au plus ancien capitaine qui n'en restait pas moins le chef de sa
compagnie. L'emploi de commandant de bataillon fut supprimé en 1762.
Recréé en 1772 et de nouveau supprimé en 1776, ce grade fut
définitivement rétabli sous le titre de chef de bataillon par décret du
21 février 1793.
(6) Comme
les commandants de bataillon dans
l'infanterie, « commandants
d'escadron » n'était qu'un titre honorifique qui revenait, sous
Louis
XIV, au capitaine le plus ancien. Il faut attendre le décret du 21
février 1793 pour que ce titre devienne un grade à part entière sous la
dénomination de chef d'escadron.
21 fructidor an I (8 septembre 1793) :
bataille de Hondschoote (France) - (Bataille inscrite au drapeau de la
gendarmerie départementale).
Nouveaux départements :
Les
subdivisions de la gendarmerie nationale : La gendarmerie de cette époque était subdivisée en quatre grandes formations recevant chacune des soldes différentes. Il y avait :
|
Code du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795) : Dans ce code des délits et des peines, les capitaines et lieutenants de la gendarmerie nationale reçoivent les attributions d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous la surveillance générale de l'accusateur public. C'est
la première fois* que les fonctions d'officier de police judiciaire
sont attribuées à la gendarmerie.
|
* Lorsque l'Assemblée constituante renversa les multiples institutions judiciaires qui couvraient le sol du royaume, elle en conserva la plus grande partie des principes qui dirigeaient ces institutions. En ce qui concerne la police judiciaire, elle ne fit à peu près que transférer aux juges de paix les attributions des juges royaux et seigneuriaux et restituer aux capitaines et lieutenants de la gendarmerie nationale les pouvoirs des prévôts et lieutenants de la maréchaussée.
Le poids de la police judiciaire pesait alors presque
en totalité sur les juges de paix suivant le Code criminel de 1791. En
concentrant entre les mains de ce magistrat l'ensemble des actes de
procédure, on atteint bien vite les limites du possible. Cette
considération conduisit
l'Assemblée nationale à associer les officiers de la gendarmerie
nationale à une grande partie des fonctions de police attribuées aux
juges de paix. Ainsi, la loi du 29 septembre 1791 portait Article
1er : Le juge de paix de chaque
canton sera chargé des fonctions de la police de sûreté ;
article 2 :
Il y aura de plus un ou plusieurs fonctionnaires publics chargés
d'exercer concurremment avec les juges de paix des divers cantons les
fonctions de la police de sûreté ; article 3 : Cette concurrence sera exercée par les
capitaines et lieutenants de la gendarmerie nationale.
Cette aide ne faisait pas de ces officiers de
gendarmerie des
officiers de police judiciaire et le juge de paix conservait toutes ses
prérogatives. Pour soulager leur action, le Code criminel du 3 brumaire
an IV créa de nombreux
officiers de police judiciaire au nombre desquels figuraient les
lieutenants et capitaines de la gendarmerie nationale.
Loi du 25
pluviôse an V ( 13 février 1797 ) :
Cette
loi réorganise la gendarmerie en 25 divisions subdivisées en 100
compagnies formant 1500 brigades. Chaque division est
formée de deux escadrons et chaque escadron de deux compagnies à raison
d'une compagnie par département. Chaque compagnie comprend de douze à
dix-huit brigades de cinq gendarmes montés ou de sept dont deux à pied.
L'effectif du corps en officiers,
sous-officiers et soldats est fixé à 8475 hommes.
Création des grades de chef d'escadron* et de maréchal des logis en chef** : La réorganisation de l'arme par la loi du 25 pluviose an V introduit dans l'arme deux nouveaux grades, celui de chef d'escadron et de maréchal des logis en chef à pied. Ainsi, chaque division est commandée par un chef de division inspecteur ayant rang de chef de brigade ; chaque escadron par un chef d'escadron; chaque compagnie par un capitaine et un, deux ou trois lieutenants; un maréchal des logis en chef à pied, réunissant les fonctions de quartier maître, de trésorier et celles de secrétaire-greffier, est attaché à chaque état-major de compagnie ; les brigades sont commandées un tiers par un maréchal des logis et les deux autres tiers par un brigadier. |
* L'introduction des grades de chef d'escadron et de maréchal des logis-chef découle du décret du 21 nivôse an II concernant l'organisation de la cavalerie. Ce texte est appliqué à la gendarmerie qui est une arme principalement montée (8475 hommes, dont 8000 à cheval). Pour la cavalerie, la force d'une compagnie est fixée à 85 hommes, ce qui correspond approximativement aux nombres de gendarmes formant un département. La compagnie est commandée par un capitaine. Deux compagnies forment un escadron, pour la gendarmerie, deux départements forment un escadron, d'où la création du grade de chef d'escadron pour la gendarmerie.
** On ne trouve pas dans l'organisation de la
cavalerie de maréchal des logis chef avant I776 et ce grade ne paraît
pas remonter au delà de cette date. Avant cette époque le plus ancien
maréchal des logis commandait aux autres sous-officiers de sa compagnie
et n'était chargé que des détails de service, de police et de
discipline ; le fourrier ayant ceux qui se rapportaient à la
comptabilité et aux distributions de toute nature.
Sous le Directoire, la loi du 7 germinal an
V (27 mars
1797)
concernant le mode d'admission et d'avancement dans le nouveau corps de
la gendarmerie rétablira l'aiguillette aux trois couleurs.
Elle précise dans son
titre que « le nouveau corps de la
gendarmerie
nationale portera le même uniforme que l'ancien : il y sera
ajouté
l'aiguillette aux trois couleurs, et sur le baudrier sera
appliqué une
plaque de cuivre argenté portant ces mots : Respect aux
personnes et
aux propriétés.
Le Directoire exécutif est chargé d'en
déterminer les
formes et les dimensions».
L'aiguillette tricolore comportait deux brins
nattés en blanc, les deux cordons ronds étant l'un bleu
et l'autre rouge.
Loi du 16
frimaire an IV ( 6 décembre 1797 ) :
Création d'une division de
gendarmerie pour la Corse à 2 escadrons, ayant chacun trois compagnies
de 18
brigades, dont 2 à cheval et 16 à pied. Effectif total 573 officiers et
gendarmes.
Loi du 28
germinal an VI ( 17 avril 1798 ) :
Art. 1 : «
Le corps de la gendarmerie nationale à cheval, établi par les lois des
25 pluviôse an V et 22 brumaire an VI sera augmenté de cent
lieutenants et de quatre cent cinquantre-trois brigades ».
L'arme
est composée de 25 chefs de division, 50 chefs d'escadron, 100
capitaines, 300 lieutenants, 100 maréchaux des logis-chefs, 500
maréchaux des logis, 1500 brigadiers, 7900 gendarmes et 100 trompettes
représentant une force totale de 10 575 hommes.
Loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798) : La
loi du 28 germinal an 6 est une loi fondamentale pour la gendarmerie
nationale. Elle rappela le corps de la gendarmerie au véritable but de
son institution dont plusieurs des lois précédentes l'avaient détourné
et réunit en un seul code les dispositions législatives qui la
concernaient. Cette loi conservait aux officiers de gendarmerie les
fonctions d'officier de police judiciaire. Les lois et ordonnances qui
lui succèderont maintiendront cette disposition. Voici quelques points
particuliers : -
Art. 85 : dans les lieux des résidences
des
brigades où il ne se trouve ni maison de justice ou d'arrêt ni prison,
il y aura, dans la caserne de la gendarmerie, une chambre de sûreté
particulièrement destinée à recevoir les prisonniers qui doivent être
conduits de brigade en brigade. - Art. 131 : défend à la gendarmerie d'entrer de nuit dans les maisons des citoyens, sauf les exeptions établies par cette loi.
|
Cette
loi fixe d'une façon complète et
détaillée l'uniforme de la gendarmerie. C'est un texte important pour
l'uniforme de l'arme qui servira de référence pendant 20 ans. Il est le
premier
à introduire pour la gendarmerie un grand et un petit uniforme.
1) Le grand uniforme pour les officiers, sous-officiers et gendarmes nationaux :
|
L'habit uniforme ne permettant pas de distinguer les grades, de nouveaux éléments vont être introduits dans la composition de la tenue. Désormais, c'est par le jeu des épaulettes et des aiguillettes que l'on va parvenir à cette reconnaissance.
2) Le petit uniforme se compose dans ses grandes lignes d'un surtout en drap bleu ayant les mêmes retroussis que l'habit, du gilet à manche en drap bleu, du pantalon en drap bleu basané en cuir noir et du chapeau bordé d'un galon noir avec pompon et macaron en laine rouge.
À compter de ce texte, l'uniforme de la
gendarmerie ne devait plus subir pendant
près de quinze ans de notables modifications. C'est au
général Wirion, chargé de l'organisation de la gendarmerie nationale
dans la 25e division (départements nouvellement conquis de
la Roër, de
la Moselle, du Mont Tonnerre et de la Sarre) que nous devons, dans un
règlement sur le service de la gendarmerie dans ces départements, la
description de l'uniforme qu'il imposa aux gendarmes de cette
division.
Avec l'arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801) le Premier Consul donnait à la gendarmerie une nouvelle organisation.
L'arme était divisée en 27 légions dont une
légion d'élite.
Les légions départementales faisait le servi
sur quatre départements. Elle étaient formées chacune de deux escadrons
et chaque
escadron de deux compagnies, une compagnie par département(1).
Le corps de la gendarmerie était alors composé de 1 750 brigades à
cheval et 750 à pied ; chaque
brigade était à l'effectif d'un sous-officier et de cinq gendarmes.
Six compagnies
supplémentaires furent créées pour les légions qui
renfermaient dans leur arrondissement de grands ports et des arsenaux
maritimes (Le Havre, Brest, Lorient, Rochefort, Anvers, Toulon). Ces
compagnies formaient 48 brigades dont 6 à cheval et 42 à pied pour un
effectif total de 300 hommes, officiers compris. Elles étaient chargées
de l'exécution des règlements relatifs à la surveillance, la garde et
la police desdits ports et arsenaux. Elles étaient placées sous les
ordres des préfets maritimes.
La force de la légion d'élite était de 600 hommes, officiers compris. Les 66 brigadiers et 484 gendarmes formant cette légion, étaient fournis par les légions départementales. Ils continuaient de faire partie des brigades dont ils étaient extraits et comptaient pour mémoire dans les revues et contrôle. Cette formation était spécialement chargée de veiller sur le chef de l'État pendant ses voyages et aux armées et de maintenir la sûreté publique et de police dans les lieux où résidait le gouvernement. Cette formation était désignée sous le nom de gendarmerie d'élite. Elle était commandée par un aide de camp du Premier Consul qui ne recevait ses ordres que du Premier Consul.
Avec un état-major général composé d'un
général de division, Ier inspecteur général et de deux
généraux de brigade, inspecteurs généraux, la force totale de la
gendarmerie s'élèvait alors à 15 689 hommes.
(1)
Excepté en Corse, où il y avait 2 compagnies par
département, et dans la 19e légion où la gendarmerie du
département du
Mont-Terrible avait été fondue avec la compagnie du Haut-Rhin.
Arrêté du 29
pluviôse an VIII ( 18 février 1800 ) :
Par
arrêté du 29 pluviose an VIII, le premier consul établit, dans les
départements de
l'ouest, 200 brigades de gendarmerie à pied supplémentaires qu'il place
sous les ordres des officiers de la gendarmerie. Chaque brigade est
composée d'un maréchal des logis, d'un brigadier et de huit gendarmes.
L'uniforme est identique à celui de la gendarmerie à cheval et
l'armement est semblable à celui de l'infanterie légère.
Suivant
l'arrêté du 8 germinal an VIII (29 mars 1800) portant création d'un
inspecteur général de la gendarmerie nationale : Le général Bon-Adrien JEANNOT de MONCEY est nommé, par le premier consul, inspecteur général de la gendarmerie nationale à compter du 1er décembre 1801. |
Cet arrêté qui crée un inspecteur général de la gendarmerie nationale précise qu'il portera l'uniforme de chef de division de gendarmerie avec des étoiles sur les épaulettes.
Loi du 7 pluviôse an IX (27 janvier 1801) : La loi relative à l'organisation de la gendarmerie du 28 germinal an 6 (article 194) n'avait admis aux fonctions de la police judiciaire que les capitaines et les lieutenants conformément à la loi du 3 brumaire an 4, mais la loi du 7 pluviôse an 9, conféra ces fonctions à tous les officiers de gendarmerie et par conséquent aux chefs d'escadron et de division. Le nouveau Code (articles 9 et 48) se sert des mêmes expressions officiers de gendarmerie, en sorte que les sous-lieutenants sont appelés à remplir les fonctions de police judiciaire tout comme les capitaines et les lieutenants de l'arme.
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Arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801) : Avec cet arrêté, la dénomination de « division » est remplacée par celle de « légion ». Les chefs de division prennent le titre de chefs de légion. L'état-major général de la gendarmerie
est composé d'un général de division,
premier inspecteur général, et de deux généraux de brigade, inspecteurs
généraux. Les fonctions du premier inspecteur géneral de la gendarmerie
sont celles qui lui ont été attribuées par l'arrêté du 8
germinal an 8. Les deux généraux de brigade ont pour mission
d'inspecter les légions et veiller à la cohésion du corps de la
gendarmerie et à l'uniformité de son service. Le corps des officiers est composé des grades suivants : chefs de légion (ayant rang de colonel), chef d'escadron, capitaine, lieutenant est sous-lieutenant. Le corps des sous-officiers est composé des grades suivants : maréchal des logis et brigadiers. |
Loi du 29 floréal
an X (19 mai 1802), création de la Légion d'honneur pour
récompenser les services militaires et civils.
La réorganisation territoriale de la gendarmerie sous le consulat n'apporta aucune modification notable à l'uniforme des gendarmes à pied ou à cheval des départements.
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Gendarme à cheval - An IX grande tenue |
Gendarme à pied -
An IX grande tenue |
Armement : sabre de cavalerie de ligne - mousqueton | Armement : fusil Mle An IX avec
sa baïonnette de 15 pouces (406 mm) et sabre-briquet |
Composition
de la gendarmerie d'élite : La gendarmerie d'élite était composée d'un chef de légion, trois chefs d'escadron, dont un chargé de la police, un lieutenant quartier-maître; un chirurgien-major, un artiste vétérinaire, deux sous-lieutenants adjudants, cinq capitaines en premier, dont un major, deux capitaines en second, huit lieutenants en premier, quatre lieutenants en second, douze maréchaux des logis à cheval, dix maréchaux des logis à pied, trente-six brigadiers à cheval, trente brigadiers à pied, deux cent soixante-quatre gendarmes à cheval, dont quatre trompettes, deux cent vingt gendarmes à pied, dont deux tambours.
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Sur le
rapport du ministre de la Guerre, les consuls fixèrent par arrêté du 21
pluviôse an X (10 février 1802) l'uniforme de la gendarmerie d'élite.
Pour intégrer cette unité, il fallait être âgé de 25 ans minimum et 40
maximum. Il fallait savoir lire et écrire, mesurer 1.75m , avoir servi
cinq ans dans les troupes à cheval pour les gendarmes à cheval et
quatre ans soit dans les troupes à cheval soit dans l'infanterie pour
les gendarmes à pied et justifier de quatre campagnes au moins dans les
armées actives depuis la révolution.
Gendarme et
sous-officier à pied - Grande tenue d'été - |
Officier
de gendarmerie à pied - Grande tenue d'été - |
Gendarme
à cheval en petite tenue (1805) |
Les
modèles d'armes : À cette époque, il n'existe que cinq modèles d'armes à feu légères pour l'armée française qui sont toutes produites dans les manufactures d'état.
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L'uniforme
des officiers réformés est composé de l'habit, la veste et la culotte
en drap. L'habit est sans revers, botonne sur la poitrine et ont pour
seule distinction les parements et le collet en velours cramoisi. Il
conservent le bouton d'uniforme du corps. Le chapeau uni sans panache,
plumes ni plumet est orné de la cocarde nationale, d'une gance en or
arrêtée par un bouton. Ils conservent les épaulettes, la dragonne des
grades respectifs et l'épée de l'arme.
Arrêté des consuls du 1er vendémiaire an XII ( 22 septembre 1803 ) : Avec cet arrêté, les Consuls changent l'appellation des unités militaires. La hiérarchie militaire est modifiée de la manière suivante : Infanterie : le nom de régiment est substitué à celui de demi brigade. Les chefs de brigade reprennent le titre de colonel. Le grade de chef de bataillon est maintenu. Création d'un major par régiment, grade intermédiaire entre celui de colonel et celui de chef de bataillon. Troupes à cheval : les chefs de brigade prennent le titre de colonel comme dans l'infanterie. Le grade de chef d'escadron est maintenu. Création d'un major comme dans l'infanterie. Les majors avaient à peu près les
mêmes fonctions que les lieutenants-colonels institués avant leur
suppression en 1793. |
Création du titre de colonel : La gendarmerie nationale étant une arme à cheval, les chefs de légion de gendarmerie prennent, suivant l'arrêté du 1er vendémiaire an XII, le titre de colonel. |
Avec la
décision du 24 brumaire an XIII
(15 novembre
1804) la
gendarmerie prend le titre de « gendarmerie
impériale ».
L'uniforme ne subit pas de transformation. Les modifications qui suivront seront légères et étalées dans le temps. Ainsi les galons des sous-officiers se portent en chevron, l'aiguillette redevient blanche, les boutons portent l'aigle, le numéro de la légion et l'inscription : gendarmerie impériale. L'aigle orne la plaque du ceinturon et du baudrier.
Avec l'extension de l'empire, le
nombre de légions augmente et passe en 1808 à 29 légions. Le complet de
la gendarmerie sera successivement augmenté pour atteindre
en 1808 environ 18.000 hommes puis près de 30.600 réparti en 34
légions formées de 68
escadrons et 144 compagnies.
Placée sous l'autorité du Maréchal de l'Empire Moncey, Duc de Conégliano, premier inspecteur général, les trente-quatre légions sont réparties comme suit :
Avec la campagne d'Espagne (1807 - 1814) on comptait au 1er juillet 1813 six légions supplémentaires employées à l'armée d'Espagne. Sous les ordres du général de brigade Buquet, les légions sont constituées progressivement suivant le décret du 12 décembre 1811, à partir des 20 escadrons formés pour cette campagne.
Décret
organique du 28 floréal an XII (19 mai 1804) : création
de la dignité de maréchal d'Empire Création de dix huit maréchaux d'Empire : Berthier, Murat, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davoust, Bessières, Kellermann, Lefèvre, Pérignon, et Serrurier. Leur
insigne distinstif est le bâton recouvert de velour bleu et semé
d'abeilles d'or.
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2 décembre 1805 : bataille d'Austerlitz
La compagnie de la Seine faisait partie de la première légion de gendarmerie départementale avec la compagnie de Seine-et-Oise et la compagnie de Seine-et-Marne. Attachée au service de la capitale, elle se distinguait des autres compagnies par quelques effets vestimentaires et sa coiffure.
La compagnie de gendarmerie de la Seine était
équipée
d'une grande et d'une petite tenue semblables à celles de la
gendarmerie
départementale, cependant l'habit de la grande
tenue se portait avec un plastron écarlate. La cavalerie était coiffée
d'un bonnet à poil et l'infanterie d'un
shako.
Par arrêté du 10 thermidor an XII (29 juillet 1804), la compagnie de gendarmerie d'élite créée par l'arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801) pour la garde des consuls sous le nom de « légion d'élite », prit rang dans la garde impériale sous le titre de « gendarmerie d'élite à pied et à cheval ». Elle était composée d'un état-major, de 2 escadrons formés chacun de 2 compagnies et d'un demi-bataillon ayant aussi 2 compagnies ; son effectif s'élevait à 632 hommes, officiers compris. Un décret du 15 avril 1806 portant sur la composition de la garde impériale fixait son effectif à 520 hommes officiers compris. Cette formation combattit jusqu'à la fin de l'empire sur les champs de bataille.
La gendarmerie d'élite porte dans ses
grandes lignes
l'uniforme de la gendarmerie des départements.
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Uniforme.
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(1)
Le bonnet à poil fut introduit dans les armées françaises entre 1730 et
1740. C'est une invention de l'armée prussienne qui en avait équipé ses
grenadiers pour leur permettre d'avoir plus d'aisance dans le jet de
leurs grenades. En effet durant cette action le fusil qu'ils devaient
porter en bandoulière ne cessait de s'accrocher à leur large chapeau.
Frédéric-Guillaume, roi de Prusse les remplaça par des bonnets pointus
garnis de plaques de cuivre et afin de donner à cette coiffure un air
plus martial il y ajouta une garniture de peau d'ours. Cette coiffure
fut introduite dans les armées françaises alors qu'elle avait perdu son
utilité, car on ne lançait déjà plus les grenades. Les grenadiers à
cheval adoptèrent les premiers les bonnets d'ourson et seront suivis
par les grenadiers d'infanterie.
Décret du 22
fructidor an XIII :
Ce décret remet en usage le
calendrier grégorien dans tout l'Empire français à compter du 11 nivôse
an XIII (1er janvier 1806).
Code d'instruction criminelle de novembre 1808 : Les
officiers de la gendarmerie nationale sont maintenus dans leur fonction
d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous l'autorité des
cours impériales. À ce titre, ils sont habilités à recevoir les
dénonciations de crimes ou délits commis dans les lieux où ils exercent
leurs fonctions habituelles.
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Décision
impériale du 24 novembre 1809 :
L'Empereur décide de créer 20 escadrons de gendarmerie pour l'armée
d'Espagne. Ils seront mis sur pied à compter de la décision
ministérielle du 23 janvier 1810. L'effectif de chaque escadron est
fixé à 7 officiers, 200 sous-officiers, brigadiers et gendarmes (80 à
cheval et 120 à pied). La force totale des 20 escadrons était de 4.140
hommes et 1.740 chevaux. Les escadrons étaient formés d'un tiers de
gendarmes et deux tiers de militaires venant des régiments.
Décret du 12
décembre 1811
:
La gendarmerie de l'armée d'Espagne est organisée en six légions
commandées chacune par un colonel. Les états-majors de ces légions
étaient implantés de la manière suivante : 1re légion à Burgos
(Castille) ; 2e légion à Sarragosse (Aragon) ; 3e légion à Pampelune
(Navarre) ; 4e légion à Vittoria (Biscaye) ; 5e légion à
Burgos (Castille) ; 6e légion à Figuières (Catalogne).
C'est à l'occasion du renouvellement des
effets
d'uniforme de l'armée française qu'une importante
modification dans la façon de tailler les vêtements va ouvrir un
nouveau chapitre de l'histoire de
l'uniforme. L'ensemble des textes élaborés par les commissions des
différentes armes jusqu'en 1812 va être mis en application dès 1813.
L'habit à la française dont les revers
se
terminaient en pointe sur la poitrine laissant apparaître le
vêtement du dessous disparaît au profit de l'habit-veste. Ce dernier se
distingue
du précédent par la coupe droite de ses revers qui couvrent
intégralement le vêtement du dessous. Il est échancré au niveau des
hanches pour dégager le haut des cuisses. Ses basques longues pour la
gendarmerie (elles arrivent au niveau des genoux) et réduites pour
l'infanterie (- 25 cm) sont tenues agrafées.
L'habillement des
sous-officiers,
brigadiers et gendarmes pour l'arme à pied et l'arme à cheval est
composé
d'un habit, d'une veste, d'une culotte, d'un surtout, d'un gilet à
manches, d'un pantalon et d'une redingote capote.
Arme à pied :
Habillement :
Marques distinctives :
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Gendarmes
départementaux à pied |
Arme à cheval :
Lieutenant
de gendarmerie départementale |
Gendarme
départemental à
cheval |
23 octobre 1812 : bataille de
Villodrigo (Espagne) - (Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie
départementale)
Lorsque Louis XVIII accède à la couronne, la gendarmerie impériale prend le titre de gendarmerie royale. Dans son ordonnance du 11 juillet 1814, le roi conserve la place de premier inspecteur général(1) et réduit l'effectif de l'arme à 13 358 hommes de tous grades. Il divise le corps de la gendarmerie en huit inspections, formant vingt-quatre légions et quatre-vingt-quinze compagnies. Chaque brigade est composée d'un maréchal des logis ou brigadier et de cinq gendarmes. Chaque compagnie fait le service d'un département ou d'un arrondissement maritime excepté dans la Ire et la 24e légion.
La première légion qui se recrute sur toute
la gendarmerie est chargée plus particulièrement :
Les services de la ville de Paris et celui des voyages et chasses du roi* seront par la suite assurés par des corps constitués indépendants de la première légion.
(1) Par ordonnance du 16 mai 1814, Louis XVIII donne aux généraux de brigade la dénomination de maréchaux-de-camp et aux généraux de division celle de lieutenants généraux. Leurs uniformes restent inchagés.
(2) C'est le 24 mars 1772 que fut créée la compagnie des voyages et chasses du roi afin de ne pas détourner de leur service ordinaire les brigades de maréchaussée des compagnies des provinces. Cette compagnie qui comptait 4 officiers, 5 maréchaux de logis, 16 brigadiers et 137 cavaliers répartis en 27 brigades, fut supprimé par décrets des 18 août et 22 septembre 1790.
Ordonnance du 16 mai 1814 : Louis XVIII rétablit les anciens titres
des généraux et des colonels qui avaient été modifiés par décret du 21 février 1793. Ordonnance du 11 juillet 1814 : Louis XVIII modifie l'organisation de
la gendarmerie royale. L'inspection générale du corps est composée d'un
maréchal de France pour premier inspecteur général et huit inspecteurs
généraux, dont quatre du grade de lieutenant général et quatre du grade
de maréchal de camp. Le corps des officiers et celui des sous-officiers
reste inchangé. |
Lorsque l'empereur Napoléon remonta sur le trône le 20 mars 1815, la gendarmerie reprit momentanément le titre de gendarmerie impériale jusqu'en août 1815 où ce corps reparut sous le titre de gendarmerie royale. L'inspection générale de la gendarmerie créée le 5 janvier 1800 est supprimée le 25 juillet 1815.
Trompette en tenue de corps de
garde. (100 jours) |
Gendarme à cheval en tenue de
campagne Waterloo (1815) |
Sous-officier de semaine (100 jours) |
Tenue :
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Tenue :
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Tenue :
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Officiers généraux : Par décret du 22 mars 1815, l'Empereur maintien dans l'armée les dénominations de lieutenant général et de maréchal de camp qui avaient été données aux généraux de division et de brigade par l'ordonnance du 16 mai 1814. |
18 juin 1815 : bataille de Waterloo
L'ordonnance du 10 septembre 1815 organise la
gendarmerie en 8
inspections , 24 légions et 46 escadrons. La Ire légion faisait le
service du département de la Seine, la première compagnie faisait le
service des chasses et voyages du roi, et résidences
royales. L'effectif du corps est fixé à 18 010
hommes, répartis en 1550 brigades à cheval de huit hommes chacune et
620 brigades à pied au même effectif.
Une ordonnance du 18 novembre 1815 créa dans chaque département un jury chargé de présider à l'organisation des brigades de gendarmerie en exécution de l'ordonnance du 10 septembre précédent. Ce jury était composé du préfet, du procureur du roi, du général commandant le département et de deux officiers de gendarmerie. Il termina son travail dans le courant de 1816.
Une ordonnance du 23 octobre 1817 relative à
la gendarmerie royale des départements prescrivait la suppression des
chef d'escadron placés à la tête des compagnies des déparlements. Seuls
les départements où résidaient les chefs de légion et la compagnie des
chasses et voyages seraient commandées à l'avenir par des chefs d
escadron. En 1819 le complet du corps est fixé à 13.985
hommes, dont 597 officiers. Le corps forme six inspections et
vingt-quatre légions qui font le service des départements. Le service
du
département de la Seine, des voyages, chasses et résidences du Roi est
affecté à la première légion. La Gendarmerie royale est divisée en 1600
brigades à cheval et 650 brigades à pied.
La seconde restauration se borna à changer les insignes des uniformes. C'est ainsi que la cocarde blanche succéda à la tricolore, les armes de France remplacèrent l'aigle sur les plaques de ceinturon et les boutons.
Cependant en l'absence d'un nouveau
règlement,
l'uniforme de la gendarmerie fit l'objet de fantaisies
de toutes nature : le trèfle remplaça sur l'épaule droite la patte
d'épaule réglementaire; les basques s'ornèrent de patte figurant des
poches, les grenades bleues sur les retroussis cédèrent la place aux
blanches...
Afin de mettre un terme à cette dérive parut le 5 février 1819 un nouveau règlement qui déterminait l'uniforme de la gendarmerie royale. Ce texte est le premier qui décrive les effets particuliers pour la gendarmerie de la Corse (17e légion).
Maréchaux
de France : Le
titre de maréchal de France est rétabli en 1815. Leur insigne distinstif est le bâton recouvert de velour bleu et semé de fleurs de lys d'or comme sous l'ancienne monarchie. Création
du grade de lieutenant-colonel dans la cavalerie : Par ordonnance du 30 août 1815 donnée à Paris, Louis XVIII crée dans chacun des régiments de cavalerie un lieutenant-colonel qui prend les marques distinctives et les appointemens attribués en dernier lieu aux majors créé par l'empereur. Il a le second rang dans le régiment. Les fonctions de lieutenant-colonel sont, conformément aux principes des ordonnances de constitution de 1776, 1788 et 1791, de commander le régiment sous les ordres du colonel en sa présence et en son absence et d'être ainsi son intermédiaire dans toutes les parties du service.
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Assimilées
davantage aux marques distinctives des colonels, les effets de
galonnage des lieutenants-colonels reprenaient le principe des galons à
deux métaux fixés pour les majors créés sous le régime impérial. Ainsi,
les épaulettes à torsades semblables à celles des colonels étaient en
or et en argent. Les galons de shakos alternaient également l'or et
l'argent.
Ordonnance du 2 août 1818 : Sous-officiers
: le
grade de
maréchal des logis-chef, créé par la loi du 25 pluviôse
an V pour occuper l'emploi de trésorier est supprimé par ordonnance du
2 août 1818. Cet emploi est désormais confié à un lieutenant. Officiers :
les maréchaux des
logis
de gendarmerie appelés aux
emplois de lieutenant sont initialement promus qu'au grade de
sous-lieutenant. Après quatre ans d'exercice ils recevoivent leur
brevet de lieutenant. Cependant, les emplois de sous-lieutenants
n'existant pas en gendarmerie, ces derniers remplissent, pendant cette
période transitoire, les
mêmes fonctions que les lieutenants et
leur sont assimilés pour la solde. Ce délais permettant au maréchal des
logis de se former à son nouvel emploi de lieutenant.
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Les principales modifications apportées par ce règlement consistaient à échancrer davantage l'habit sur les côtés et à raccourcir ses basques d'une soixantaine de millimètres. Le collet devient bleu ainsi que le passepoil bordant le revers. Les poches restent figurées par une patte à trois pointes. Les grenades blanches des retroussis sont conservées (elles seront d'argent pour les officiers et argent et fil bleu pour les sous-officiers). Les gendarmes à cheval portent l'aiguillette blanche à gauche montée en trèfle et un trèfle blanc à droite (bleu et argent pour les sous-officiers, rouge et argent pour les trompettes), la culotte est supprimée.
La grande tenue est composée d'un habit de drap bleu-de-roi, ayant revers et retroussis en drap écarlate et d'un pantalon en drap chamois demi-collant. La petite tenue est composée d'un surtout de drap bleu-de-roi avec retroussis en drap écarlate et d'un pantalon en drap gris. Les bottes des cavaliers sont demi-fortes, les gendarmes à pied ont deux paires de guêtres noires, une longue pour la grande tenue et une courte pour la petite tenue.
Le baudrier et le ceinturon sont ornés d'une plaque portant l'écusson aux trois fleurs de lis couronnées, environnées de branches de laurier et de chêne avec la légende Gendarmerie royale
Ce règlement est le premier texte qui décrit les effets particuliers à la gendarmerie de la Corse (17e légion). Les gendarmes ne portent pas le chapeau, mais un shako en feutre noir, avec calotte de cuir noir et galon de pourtour en argent, jugulaire en cuir avec écailles et rosace en cuivre argenté, pompon rouge à flamme. Une plaque de cuivre argenté aux armes de France porte la légende « Gendarmerie royale ». Les gendarmes ne pouvant se remonter en Corse qu'avec des chevaux de très petite taille, les dimensions des pièces de harnachement sont diminuées.
Le service des chasses et voyages du roi fut initialement attribué à la première légion par l'ordonnance du 10 septembre 1815 (art. 2). Cette légion ne s'étendait que sur le département de la Seine. Cette compagnie est vêtue de la même manière que les gendarmes des départements, mais se distingue par :
Le changement des armes suivant le modèle
retenu n'était pas uniforme
pour toutes les unités. Les manufactures d'armes d'état n'étaient pas
en
mesure de fournir des volumes très importants. Les armes étaient
façonnées à la
forge. Leur remplacement se faisait petit à petit en
prenant en compte l'augmentation des effectifs et l'usure des armes en
service. À cette époque le prix moyen d'un fusil était de l'ordre d'une
trentaine de livres.
(1) Le sabre modèle de l'an XI sera reconnu comme la seule arme réglementaire de la gendarmerie à cheval par le règlement du 5 mai 1819. Il avait une lame de Klingenthal évidée et légèrement courbe, longue de 900 millimètres portant pour légende en lettres d'or gendarmerie royale. La monture avait trois branches évidées et surdorées, la capote de la monture portait une fleur de lis en relief, la poignée était noire en peau de chagrin et garnie de filigrane doré. Le fourreau était en acier poli, les bracelets et anneaux en cuivre doré. Les branches de la monture du sabre des officiers supérieurs étaient ciselées.
(2) Les pistolets d'officiers étaient du même calibre et des mêmes dimensions que les pistolets de la troupe, mais de facture plus soignée. Le canon était à pans jusqu'au tiers de sa longueur, le reste arrondi jusqu'à son embouchure qui était en forme de trombe. Le canon était bronzé gris de cendre. La platine, la calotte, la sous-garde, la capuche et la baguette étaient en fer poli, le bassinet en cuivre.
(3) À pied et en tenue de société, les officiers pouvaient porter une épée avec poignée ciselée et dorée ayant une grenade sur le pommeau et les armes de France en relief sur la coquille. La lame carrelée fine avait 890 millimètres de longueur et 25 millimètres de largeur au talon.
(4)
Le
mousqueton pour la gendarmerie à pied et à cheval était du modèle de
l'an IX (1801). Il avait un canon de 28 pouces de longueur à 5 pans
raccourcis. Calibre 7 lignes 7 points. Platine ronde, bassinet en
cuivre. Baguette d'acier à tête en cône tronqué renversé. Baïonnette à
18 pouces de lame pesant 11 onces.
(5)
Le sabre de la gendarmerie à cheval était à lame demi-courbe avec
fourreau en fer du modèle adopté depuis l'an XI (1803) pour les troupes
légères à cheval. Celui de la compagnie des voyages et chasses était
d'une dimension un peu plus longue.
(6) Le pistolet de la troupe était du modèle de l'an IX (1801). Il avait un canon de 4 pouces 9 lignes de longueur à 5 petits pans. Calibre de 6 lig. 9 points. Platine ronde. Bassinet en cuivre. Baguette d'acier à tête-de-clou. Garnitures en fer. Longueur totale 245mm.
Pistolet
de gendarmerie Mle 1816 - Platine à pierre, bassinet en cuivre - chargement à la baguette, - garnitures en fer, - canon de 5 pouces (128 mm), - calibre de 28 balles à la livre (15,2 mm). (Mis en service par le règlement de 1819, ce pistolet fut le dernier modèle à silex pour la gendarmerie). (Musée de la gendarmerie nationale) |
Le règlement du 5 février 1819 sera successivement retouché par les circulaires du 10 juillet 1821 portant modification des marques distinctives des grades, du 3 mai 1822 portant modifiant de certains éléments de la tenue et création d'une fonte en cuir pour l'arme à pied portée sur le coté gauche de l'homme afin d'y placer le pistolet au lieu de le mettre en poche enfin celui du 3 mai 1826 qui supprime le chapeau de petite tenue.
Par ordonnance du 16 mars 1820, la
gendarmerie des voyages et des chasses reçut
une organisation
distincte et prit le nom de Gendarmerie
d'élite. Forte de 240 hommes, elle était constituée de deux
compagnies de 117 hommes chacune.
Commandée par un colonel, elle était placée sous les ordres du major
général de la garde royale. Le recrutement se fit exclusivement parmi
les
gendarmes des compagnies départementales. Le 27 avril suivant, une
ordonnance fixait les règles de service, la solde et le mode
d'admission dans ce corps. Les
généraux commandant les divisions militaires et les autres autorités
civiles et militaires ne pouvaient disposer de la gendarmerie d'élite
ni la distraire de ses fonctions spéciales. Un trompette et un artiste
vétérinaire lui sont attachés sous les noms de trompette brigadier et maréchal vétérinaire. Le corps de la gendarmerie d'élite
faisait partie du corps royal de la gendarmerie et à ce titre les mêmes
dispositions lui étaient applicables. Ainsi, les gendarmes d'élite
pouvaient constater les délits et contraventions et verbaliser. Par ordonnance du 17 octobre 1821,
Louis XVIII l'incorpora dans la garde royale, mais lui conserva toutes
les dispositions prévues par l'ordonnance de 1820. À compter de cette date, cette troupe qui avait porté comme toute la gendarmerie l'aiguillette à gauche la porta à droite comme toute la cavalerie de la maison militaire du roi. La grenade qui ornait le tapis de selle fit place au chiffre royal (les deux L croisés de Louis XVIII). En dehors de ce détail, l'uniforme de la gendarmerie des chasses était dans ces grandes lignes identiques à celui de la gendarmerie d'élite du 1er empire. Seul le casque à chenille à la minerve orné sur le devant des armes de France avait remplacé le bonnet à poil. |
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Gendarme d'élite
en grande tenue |
Ordonnance du 31
mars 1820 :
Louis
XVIII fixe à trois lieutenants généraux et six maréchaux de camp le
nombre d'officiers généraux qui seront spécialement employés à
l'inspection de la gendarmerie royale.
Ce texte fixe une première mise d'habillement aux militaires passant dans la gendarmerie royale soit qu'étant libérés du service actif de l'armée ils obtiennent d'entrer dans ce corps ou qu'ils y soient appelés des différens corps de l'armée.
Ordonnance du Roi qui établit dans chaque compagnie de gendarmerie un abonnement de remonte et de secours destiné à aider les sous-officiers et gendarmes dans leurs dépenses d'habillement et d'équipement.
Pour suppléer la gendarmerie royale dans
ces différentes missions,
Louis XVIII crée par l'ordonnance du 6 novembre 1822 (Mémorial, vol. 2, n° 591, p.216)
dans la 17e
division
militaire (la Corse)
un bataillon
qui prend la dénomination de bataillon
de voltigeurs corses. Ce bataillon composé d'un état-major (à
Bastia) et de quatre compagnies (à Ajaccio, Corte, Sartène,
Sainte-Lucie de Tallano) était à l'effectif de seize officiers et
quatre cent cinq hommes de troupe. Ce corps fut soumis pour son service
aux mêmes autorités et aux mêmes règlements que la gendarmerie royale.
L'habillement des voltigeurs comprenait : un habit veste, un pantalon large avec demi-guêtres, une capote un shako pour coiffure.
Chaque homme de troupe était équipé d'une ceinture avec fontes de
pistolets, de deux
pistolets, d'une cartouchière en cuir noir, d'une carabine et d'un
sabre d'infanterie fournis par les arsenaux de
l'État.
Ce texte réglemente la comptabilité de la gendarmerie qui jusqu'alors était livrée au caprice de ses comptables. Sa tenue est uniformisée et l'allocation des fonds est arrêtée.
Lorsque Charles X monte sur le trône, la gendarmerie est organisée suivant l’ordonnance du 29 octobre 1820. Elle fait partie de l’armée, prend rang après la garde et compte parmi les corps royaux. L’ordonnance définit la gendarmerie comme : Force pour veiller à la sûreté publique.
La gendarmerie se compose alors de la gendarmerie d’élite, de la gendarmerie des départements, de la gendarmerie de Paris.
— La première créée pour le service résidences royales est placée sous les ordres du major général de la garde royale ; elle est composée de 1 colonel, 1 capitaine adjudant major, 1 lieutenant trésorier, 1 chirurgien major, 1 adjudant sous officier, 1 trompette-brigadier, 1 vétérinaire, 2 chefs d’escadron, 6 lieutenants, 2 maréchaux des logis-chefs, 12 maréchaux des logis, 24 brigadiers, 184 gendarmes, 4 trompettes. La force totale de la gendarmerie d’élite est de 241 hommes.
— La gendarmerie départementale divisée en 24 légions subdivisées en compagnies, lieutenances et brigades est soumise à l’inspection de lieutenants généraux nommés chaque année comme les inspecteurs de l’armée. Elle est à l’effectif général de 14 086 sous-officiers et gendarmes répartis en 24 colonels, 24 chefs d’escadrons commandants de compagnie, 68 capitaines, 378 lieutenants, 92 trésoriers. Les sous-officiers et soldats sont divisés en gendarmes à cheval et gendarmes à pied. Les premiers comptaient 533 maréchaux des logis, 1 067 brigadiers, 8 000 gendarmes et trompettes ; les seconds : 216 maréchaux des logis et 434 brigadiers et gendarmes.
— Le corps de la gendarmerie royale de Paris était à l’effectif de 1528 hommes. Il se composait de 6 compagnies et d’un état-major, 1 colonel, 3 chefs d’escadron, 1 major, 1 capitaine adjudant-major, 2 lieutenants adjudants-majors, 1 trésorier civil, 3 chirurgiens civils, 3 adjudants sous-officiers, 1 vétérinaire, 1 maréchal des logis, trompette, 1 tambour-major, 4 maîtres ouvriers, 6 capitaines, 24 lieutenants, 6 maréchaux des logis-chefs, 36 maréchaux des logis à cheval, 60 maréchaux des logis à pied, 6 brigadiers-fourriers, 72 brigadiers à cheval, 120 brigadiers à pied, 12 trompettes, 12 tambours soit 432 gendarmes à cheval 720 gendarmes à pied.
Ordonnance du 26
janvier 1825 :
Ordonnance
du Roi portant qu'à dater du 10 janvier 1826 le département de la
guerre fournira des détachements de gendarmerie à pied et à cheval
nécessaires au service militaire des colonies.
Le
renouvellement
de la tenue demandé sous Charles X par le comité consultatif de l'arme
fut une
occasion pour modifier une nouvelle fois la tenue existante. Afin de
faciliter la lecture de cet ensemble de prescriptions, tous ces textes
furent réunis dans un même règlement, celui du 22 septembre 1826 qui
fixa l'uniforme dans toutes ses parties. À compter de ce règlement,
l'uniforme de la gendarmerie se déclina en grande et petite tenue.
Composition de l'habit :
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(1)
C'est à cette occasion que la gendarmerie va adopter le sabre de
cavalerie légère Mle. 1822
qui sera pendant plus d'un siècle l'arme de la gendarmerie à cheval et
disparaîtra le 31 décembre 1937 lorsque les chevaux seront
supprimés dans la gendarmerie départementale.
(2) Ce mousqueton Mle. 1825 en usage dans la cavalerie est une arme à silex. Il sera dénommé mousqueton de gendarmerie après quelques modifications minimes portant sur la conception de certaines pièces d'assemblage. La longueur de son canon est de 28 pouces (0,758m) et est au calibre de 7 lignes 7 points (17,1mm). Il est équipé de la même baïonnette que celle du fusil d'infanterie d'une longueur de 17 pouces (46cm).
Caractéristiques
techniques : - lame évidée - courbure de 18 lignes (4,1 cm) de flèche*, - longueur 34 pouces (921 mm), - monture à 3 branches ciselées et surdorées, - poignée noire en peau de chagrin avec filigrane doré, - fourreau, bracelets et anneaux en acier poli. |
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Sabre modèle 1822 | (collection Tenue bleu-gendarme) |
Avec ce règlement, la grande tenue est supprimée pour la gendarmerie de Corse. Elle n'est plus équipée de l'habit à revers, du pantalon chamois et des bottes à l'écuyère. Les cavaliers font usage uniquement des petites bottes garnies d'éperons fixés aux talons. La légion est dotée d'un pantalon d'été en toile blanche. Celui des cavaliers est ouvert sur le côté depuis le bas jusqu'au genou et fermé par neuf boutons. Le shako en carton imperméable est recouvert d'un tissu de coton noir.
Quatre ans après la création du bataillon, la tenue des voltigeurs corses est définie avec plus de précision dans ce texte.
Lieutenant
Voltigeur corse en grande tenue d'été - 1830 |
Voltigeur corse en tenue d'hiver - 1830 |
Ordonnance du 21
décembre 1828 :
Ordonnance
qui prévoit qu'à partir du 1er janvier 1830, la direction,
l'administration et la comptabilite de tous les services militaires aux
colonies ressortiront exclusivement au département de la marine, mais
que nonobstant, les compagnies de gendarmerie royale qui y sont
employées continueront d'appartenir à l'armée de terre.
Cette circulaire supprime la banderole de giberne et adopte le pantalon de coutil blanc pour l'été.
Dès le début de la monarchie de juillet, la
gendarmerie cesse d'être appelée « gendarmerie
royale » pour devenir « la
gendarmerie » tout court. Ce corps se compose :
La gendarmerie est inspectée par des inspecteurs généraux du grade de Lieutenant général ou de Maréchal de camp.
Dans les premières années de son règne, Louis-Philippe Ier n'apporta que de modestes modifications à la tenue. Ce fut l'objet de l'ordonnance du 8 septembre 1830 qui détermina les dénominations et l'uniforme des corps de gendarmerie destinés à la surveillance des départements, des arrondissements maritimes et des colonies.
Avec cette ordonnance, les corps de gendarmerie destinés à la surveillance des départements, des arrondissements maritimes et des colonies sont désormais désignés sous les dénominations suivantes savoir : 1) Gendarmerie départementale, 2) Gendarmerie des ports et arsenaux, 3) Gendarmerie des colonies.
Principales modifications apportées à la tenue :
À l'issue de cette ordonnance, c'est par petites touches que les effets de la gendarmerie vont être modifiés. Ainsi, en 1831, les grandes bottes sont supprimées et remplacées par une petite botte dite à la Souvarov, le pantalon blanc est remplacé par un pantalon bleu de roi de la couleur de l'habit. Le parement de l'habit à passepoil écarlate, conforme à l'instruction de 1826 est rétabli. |
Code d'instruction criminelle - ordonnance du 28 avril 1832 : Dans
ce nouveau code d'instruction criminelle, les
officiers de la gendarmerie nationale sont maintenus dans leur fonction
d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous l'autorité des
cours royales. À ce titre, ils sont habilités à recevoir les
dénonciations de crimes ou délits commis dans les lieux où ils exercent
leurs fonctions habituelles.
|
Ordonnance du 19
juin 1832 :
À dater du 1er
janvier 1833, la Gendarmerie des
ports et arsenaux
reprend son ancienne dénomination de gendarmerie
maritime. Elle cesse d'appartenir au département de la Guerre et
passe dans les attributions du ministre
de la marine. Désormais son personnel est recruté parmi les
sous-officiers et soldats des troupes de marine. Elle est spécialement
affectée à la police
judiciaire des ports et arsenaux, à l'exécution du service relatif à
l'inscription maritime, à la police de la navigation, à la police des
pêches ainsi qu'à toutes les opérations qui s'y rattachent, soit à
l'intérieur des ports, soit à l'extérieur. Toutes les lois,
ordonnances relatives au service, à la police, à l'avancement, aux
allocations etc. concernant le corps de la
gendarmerie départementale lui sont applicables.
Son uniforme et son armement sont les mêmes
que ceux de la gendarmerie départementale, cependant les compagnies
portent le numéro de l'arrondissement auquel
elles sont rattachées.
NOTE : la circulaire ministérielle du 6 novembre 1835, l'Instruction du 18 avril 1836 et l'instruction du 21 août 1846 lui sont applicables.
Loi du 23 février 1834 : Cette
loi qui ouvre des crédits pour l'accroissement temporaire de l'effectif
de la gendarmerie, attribue les fonctions d'officier de police
judiciaire aux maréchaux des logis et aux brigadiers de gendarmerie
dans les départements des Côtes-du-Nord, des Deux-Sèvres, du Finistère,
d'Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inférieure, de Maine-et-Loire, de la
Mayenne, du Morbihan, de la Sarthe et de la Vendée.
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Décision
ministérielle du 12 octobre 1835 :
L'armement
des officiers de gendarmerie est composé : 1) du sabre de cavalerie
légère (modèle de 1822) ; 2) de l'épée des officiers de cavalerie de
réserve ; 3) d'un pistolet à percussion (modèle Poncharra).
La
capote est pourvue sur chaque épaule d'un passant de drap pour retenir
la buffleterie. Les trèfles sont désormais montés sur cuir et
rembourrés de coton prenant l'aspect qu'ils allaient garder près d'un
siècle.
Le comité consultatif de la gendarmerie ayant proposé de supprimer la
grande tenue, le ministre décide de suspendre la distribution des
effets. Cette
mesure annonçait la parution d'un nouveau règlement.
Caractéristiques
techniques : - lame droite à deux gouttières, - longueur 1 m, - fourreau, bracelets et anneaux en acier poli. - monture à 3 branches ciselées et surdorées, - poignée noire en peau de chagrin avec filigrane doré, -poids 2,4775 kg (5 livres) |
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Sabre modèle 1816 | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
Hiérarchie des militaires non-officiers de l'arme : La loi du 14 avril 1832 portant sur l'avancement dans l'armée de terre, fixe la hiérarchie des militaires non officiers. Elle comprend deux corps. Celui des gradés des hommes de troupe avec les brigadiers et les brigadiers-chefs et celui des gradés sous-officiers dans lequel sont classés les maréchaux des logis, maréchaux des logis-chefs, adjudants, adjudants-chefs et aspirants. La hiérarchie des militaires non-officiers de la gendarmerie comprend les grades suivant : gendarme ou garde correspondant au grade de maréchal des logis, maréchal des logis-chef, adjudant et adjudant-chef. Les grades de garde, maréchal des logis-chef, adjudant* et adjudant-chef ne sont utilisés que dans la garde municipale de Paris qui a une organisation régimentaire. La garde municipale de Paris faisant partie intégrante de la gendarmerie, les emplois de sergent, maréchal des logis, sergent-major, maréchal des logis-chef et d'adjudant correspondent à l'emploi de maréchal des logis de la gendarmerie des départements. Hiérarchie des militaires officiers de l'arme : L'ordonnance du 16 mars 1838 portant règlement, d'après la hiérarchie militaire des grades et des fonctions, sur la progression de l'avancement et la nomination aux emplois dans les armées, en exécution de la loi du 14 avril 1832 fixe la hiérarchie militaire de la manière suivante : brigadier, sous-officier, sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, chef de bataillon ou chef d'escadron ou major, lieutenant-colonel, général de brigade, général de division, maréchal de France. Le grade de lieutenant-colonel est institué à titre définitif. La hiérarchie du personnel officier** en gendarmerie se compose des grades suivants : lieutenant, capitaine, chef d'escadron, lieutenant-colonel et colonel. |
* Le grade d'adjudant a été institué par le secrétaire d'État à la Guerre, le maréchal Du Muy, dans une ordonnance du 3 octobre 1774 concernant le corps royal d'artillerie. Ils étaient spécialement chargés de veiller à la tenue et à la discipline de leur compagnie. Ils étaient subordonnés aux sous-aides majors. Ils avaient rang de premier sergent major ou de premier maréchal des logis. On ne comptait alors qu'un seul adjudant par chaque régiment d'infanterie, mais une ordonnance de 1784 en créa un par bataillon. Lorsqu'en 1791, les adjudants-majors remplacèrent les aides et sous-aides majors, les adjudants prirent le titre d'adjudant sous-officier. Sous le gouvernement impérial, chaque bataillon eut deux adjudants sous-officiers (Décret de 1806). L'adjudant était le premier sous-officier d'un régiment. Il faisait partie de l'état major. À l'époque de la création de ce grade, il était spécialement chargé de l'examen des sujets propres a remplir les emplois de sergents et de caporaux. Ils passaient lieutenants après dix ans de service en temps de paix et cinq en temps de guerre. Pour se distinguer, les adjudants portaient toujours la canne. Le corps et la tresse de leurs épaulettes étaient mêlés de soie rouge (on retrouve cette particularité dans les galons actuels).
** Pour les sous-lieutenants voir l'ordonnance du 2 août 1818.
Le nouveau règlement sur l'uniforme qui parut le 18 avril 1836 abrogea entièrement celui du 22 septembre 1826. À cette époque, la gendarmerie ne porte pas la moustache et les favoris ne doivent pas dépasser de plus d'un centimètre le bas de l'oreille. Les différentes tenues des officiers, sous-officiers et gendarmes sont au nombre de trois : la petite tenue du matin, la tenue à pied d'été et d'hiver, la tenue à cheval. La tenue d'été se porte ordinairement du 1er mai au 1er octobre.
Dans cette instruction, il fut décidé que
les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval de la
compagnie de la Seine feraient usage, au lieu du chapeau des autres
compagnies, d'un bonnet à poil, tandis que les brigades à pied
porteraient un schako semblable a celui de la 17e légion.
Particularités :
Règles générales sur le port des armes : On ne porte jamais d'arme avec le bonnet de police, à l'inverse, le chapeau ne peut jamais être porté sans arme. Les officiers de gendarmerie n'ont pas de giberne et portent leur sabre au crochet de leur ceinturon (on dit qu'il est porté en ceinture). Les sous-officiers et gendarmes à pied portent le sabre suspendu à un baudrier (on dit qu'il est porté en baudrier). Si les brigadiers et gendarmes sont armés du mousqueton, ils portent obligatoirement la giberne. Les maréchaux des logis n'ont pas de mousqueton, mais ont une giberne. Les gendarmes à cheval portent la giberne et le sabre en ceinture. Lorsque les maréchaux des logis et brigadiers ne commandent pas leur troupe, ils peuvent porter l'épée conforme au modèle adopté (instruction du 18 avril 1936). Le
baudrier (cuir soutenant l'arme,
posé sur l'épaule droite) et la banderole (cuir soutenant la giberne,
posé sur l'épaule gauche) sont toujours placés sous les trèfles et
l'aiguillette.
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Caractéristiques techniques : - pistolet à percussion et canon rayé, - chargement à balle forcée, - platine à percussion, - chargement à la baguette, - canon de 5 pouces (110 mm), - calibre de 28 balles à la livre (15,2 mm). |
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Pistolet de gendarmerie Mle 1835 | (Col. Musée de la gendarmerie nationale) |
Loi du 4 juillet 1837 sur les poids et mesures : Avec la loi du 4 juillet 1837, toutes les anciennes dénominations de poids et mesures sont interdites dans les actes publics, affiches et annonces à compter du 1er janvier 1840. Les gendarmes doivent se servir dans leurs procès-verbaux des dénominations établies par la loi du 18 germinal an III.
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L'épaulette de l'adjudant sous-officier de
toutes armes sera, en entier, de même métal que celle de
l'adjudant-major, avec une seule raie ou bande distinctive, de 10
millimètres de largeur, tissée en soie ponceau dans le corps de
l'épaulette. Elles est portée à droite et la contre-épaulette à gauche.
Cette compagnie faisait le même travail que les autres compagnies de gendarmerie départementale, mais pour la distinguer, il fut décidé, dans l'instruction du 18 avril 1836, que les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval de cette compagnie feraient usage, au lieu du chapeau des autres compagnies, d'un bonnet à poil, tandis que les brigades à pied porteraient un schako semblable a celui de la 17e légion.
L'arme à cheval de la gendarmerie de la Seine adopte le pantalon de tricot blanc, le bonnet à poil prend une jugulaire en cuir verni et un plumet rouge.
Le shako des hommes à pied est orné de chevrons en galons d'argent séparés par une tresse rouge.
Le bonnet de police confectionné en drap bleu à
une hauteur de 15 cm. Sa hauteur prise au milieu est portée à 19 cm. Il
comporte galon, gland et grenade.
Armement des officiers : À cette époque, l'armement des officiers se compose d'un sabre, d'une paire de pistolets à percussion, d'une épée. - Le sabre est celui de la cavalerie légère, modèle 1822. Il est à lame évidée légèrement courbe, longue de 920mm. La monture a trois branches ciselées et surdorées, la poignée est noire en peau de chagrin et garnie de filigrane doré. Le fourreau, les bracelets et les anneaux sont en acier poli. - Les pistolets du modèle 1835 sont des armes à percussion et canon rayé. Ils se chargent à balle forcée sans le secours du maillet. Le modèle a été établi par le lieutenant-colonel de Pontcharra. Ils se fabriquent dans les manufactures royales d'armes. -
À pied et en tenue de société, les officiers portent l'épée à
lame ployante modèle 1822. La poignée est en filigrane doré, la
coquille est ornée du coq gaulois, la lame, à côte, mesure 805
millimètres de longueur et 25 de largeur au talon, le fourreau est en
cuir. Suivant l'instruction du 18 avril 1836, l'épée et le sabre se fabriquent dans la manufacture de Châtellerault.
|
Le schako en usage dans le
bataillon des voltigeurs est remplacé par casquette dite d'Afrique avec les différences
suivantes :
L'uniforme de la 17e Légion est semblable à celui des autres légions sauf les points suivants :
Les militaires de tout grade du corps de la
gendarmerie doivent à l'avenir porter la moustache. Seuls les officiers
généraux et les officiers supérieurs peuvent porter la mouche*.
* suivant une décision ministérielle du 20 mars 1832, les moustaches (du grec μασταξ mustax, poil de la lèvre) et la mouche sont coupées en brosse ; une ordonnance du 2 novembre 1833 interdit de les cirer ou de les graisser.
Décès
de Bon-Adrien JEANNOT de MONCEY le 20 avril 1842, à Paris, à l'âge de 88. Pair et maréchal de France*, duc de Conégliano, Grand Croix des ordres de la Légion-d'Honneur, de Saint-Louis et du Saint-Esprit, gouverneur des Invalides, Premier inspecteur général de la gendarmerie nationale. |
* Soult, duc de Dalmatie s'éteignit en 1851. Il fut le dernier des maréchaux créés par Napoléon, le 19 mai 1804, le lendemain de la proclamation de l'Empire.
La 17e légion adopte le shako de la gendarmerie à pied de la Seine (chevrons en galons d'argent séparés par une tresse rouge).
Augmentation
des effectifs pour la gendarmerie Dans
la période de 1792 à 1820, le corps de la
gendarmerie reçut une augmentation de 650 brigades à pied et fut porté
à un effectif de 15 500 hommes, officiers non compris. Par mesure
d'économie, cet effectif fut
réduit en 1829 à 12 100 hommes. Dans l'intervalle de
1830 à 1843 fut promulguée la loi du 23 février 1834 qui autorisa un
accroissement temporaire de 2 000 gendarmes à pied, spécialement
affectés à la police des départements de l'Ouest. Dès 1835, la
réduction du nombre de ces brigades eut lieu d'année en année jusqu'en
1840, époque à laquelle elle fut suspendue. En 1843, l'effectif total
de l'arme comprenant les brigades temporaires encore existantes était
de 13 760 hommes. La loi du 10 avril 1843 ouvrant un crédit extraordinaire permit le maintien définitif de ces brigades temporaires et l'augmentation de l'effectif de la gendarmerie de 640 maréchaux des logis, brigadiers et gendarmes, dont 455 à cheval et 185 à pied. La force totale de cette augmentation permit de créer 81 brigades à cheval et 37 à pied. La gendarmerie départementale se composait désormais de 1 950 brigades à cheval (dont 650 de 6 hommes commandées par des maréchaux des logis et 1 300 brigades de 5 hommes commandées par des brigadiers), 800 brigades à pied de 5 hommes (dont 266 commandées par des maréchaux des logis et 534 commandées par des brigadiers ). La force totale était de 2 750 brigades (1950 à cheval et 800 à pied) formant un effectif de 14 400 hommes, non compris les officiers dont le nombre s'élevait à 593.
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16 mai 1843 : bataille de Taguin (Algérie) - (Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale)
Une jugulaire mobile en cuir verni est adaptée
au chapeau. Elle est composée de deux parties dont une comporte une
boucle. Quatre crochets disposés à l'intérieur au fond du chapeau
destinés à recevoir la jugulaire mobile permettent de porter le chapeau
en colonne ou en bataille.
Ce règlement, sur la conservation et l'entretien des armes dans chaque corps, précise l'armement qui est fixé par décision ministérielle pour la gendarmerie :
(1)
Le
mousqueton a été mis à percussion au cours de l'année 1842. Ses
dimensions sont inférieures à celles du fusil, mais il est équipé de la
même baïonnette. Son calibre est de 17,6mm. Les mousquetons fabriqués à
partir de cette date et directement équipés du système percutant sont
tout simplement appelés mousqueton de gendarmerie percutant Mod. 1842.
(2)
Le pistolet gendarmerie est identique par ses formes à celui de la
cavalerie. Il est cependant plus petit. Son canon de 13cm de longueur
est au calibre de 15,2mm et sa balle est au diamètre de 14,7mm.
(3)
Le fusil des voltigeurs corses est équipé de deux canons. Ses canons au
calibre de 17,5mm tirent la cartouche d'infanterie avec une balle au
diamètre de 16,7mm. Il est équipé d'une baïonnette quadrangulaire à
douille. Sa baguette de chargement est à tête-de-clou.
Par décision ministérielle du 8 mars 1845, cette
arme équipera toute la gendarmerie de la Corse à la place du mousqueton
jugé arme insuffisante pour le pays. Cette mesure sera étendue le 20
décembre suivant aux compagnies des départements de l'Ille-et-Vilaine,
du Finistère et du Morbihan.
Avec cette ordonnance le roi réorganise le bataillon des voltigeurs corses. Il est formé de volontaires et sert d'auxiliaire à la gendarmerie en Corse. Il ne fait pas partie de l'arme et n'en dépend d'aucune manière. Il est exclusivement soumis à l'autorité militaire. C'est un corps d'infanterie légère, essentiellement mobile qui doit agir dans l'intérêt de la sécurité publique. Il est commandé par un chef de bataillon.
Cette troupe est composée : d'un état- major et d'un petit-état-major, d'une compagnie à cheval et quatre compagnies à pied est à l'effectif de 524 hommes. Lorsque la gendarmerie à besoin de ses services, elle doit s'adresser aux autorités administratives (art. 90 de l'ordonnance du 29 octobre 1820).
Dans cette ordonnance, l'uniforme du bataillon est ainsi fixé :
À l'issue
de
cette réorganisation, une notification insérée au journal
militaire décrit avec plus de précisions le nouvel
uniforme de ce bataillon qui avait été modifié le
13 juillet 1830 avec la suppression de la banderole de giberne et
l'adoption du pantalon en coutil blanc pour l'été.
L'instruction sur l'uniforme de la gendarmerie du 21 août 1846 reprend pour l'essentiel l'uniforme décrit dans l'instruction d'avril 1836 en lui apportant l'ensemble des petites modifications qui ont été prescrites au cours de la décennie. Néanmoins, cette circulaire attribue aux officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes une petite tenue pour le service journalier et une grande tenue pour les dimanches et fêtes et les cérémonies publiques.
Désormais, la gendarmerie porte la moustache qui doit couvrir la lèvre supérieure et être coupée en brosse à la commissure des lèvres ; les favoris sont également tenus courts et ne doivent pas dépasser le bas de l'oreille de plus d'un centimètre.
Petite tenue :
Grande tenue :
Ces effets sont en drap bleu de roi. Les boutons portent l'empreinte d'un coq gaulois avec la légende : Gendarmerie départementale, et l'exergue : Sûreté publique.
Les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes portent l'aiguillette sur l'épaule gauche.
Tenue de société pour les officiers :
Les officiers de tout grade peuvent porter, en tenue de société, le pantalon en casimir blanc, ou le pantalon d'été blanc sur la petite botte.
Les coiffures :
* L'ancien habit était à revers rouge. Il était constitué de deux revers rouges fixés à des boutons sur les bords extérieurs de l'habit de part et d'autre de la poitrine et s'agrafaient entre eux par le milieu. Le nouvel habit est boutonné droit sur le devant de la poitrine et le plastron écarlate est fixé par dessus à l'aide de deux rangées de boutons placées de chaque côté de la poitrine.
Pour la tenue de résidence uniquement, les sous-officiers peuvent porter l'épée conformément au modèle adopté.
* Suivant l'instruction du 18 avril 1836, l'épée et le sabre sont fabriqués dans la seule manufacture de Châtellerault.
** Le mousqueton Mle 1842 était fabriqué avec le
système de mise à feu par percussion ; pour le mousqueton Mle 1825
modifié 1842, la modification consistait à remplacer le système
de mise à
feu à silex par un système à percussion ; pour le mousqueton modèle
1825 modifié 1842 bis, la modification portait sur le changement de la
platine (silex en percussion) et à réaliser des rayures dans les canons
lisses.
Les officiers, sous-officiers, brigadiers et
gendarmes
à cheval de la
compagnie de la Seine font usage d'un bonnet à poil. Il est orné à son
sommet d'une grenade en cuivre plaqué argent à 11 flammes sur un rond
en drap rouge, d'un pompon demi-sphérique recouvert d'une cocarde
tricolore ou d'un plumet droit pour la grande tenue, écarlate pour les
officiers subalternes, sous-officiers brigadiers et gendarmes,
tricolore pour les chefs d'escadron commandant les compagnies. Le
colonel porte seul une aigrette en plumes de héron blanc.
Les sous-officiers, brigadiers et gendarmes à pied portent un shako recouvert d'un tissu de soie noire. Il est orné de deux galons formant chevron en argent séparés par une tresse rouge.
Le col de l'habit est noir, les gants
sont jaunes, les bottes sont
demi-fortes, les petites bottes sont portées sous le pantalon pour le
service à pied.
Les gibernes des deux armes deviennent plus petites et une pochette en
peau de mouton destinée à contenir les capsules nécessitées par
l'armement à percussion est adaptée à la banderole porte-giberne au
milieu de la poitrine.
La capote est portée sur le sac par les fantassins, enfermée dans un
étui en fil bleu et blanc dit à mille raies. Les fontes de selle ont
été remplacées par des sacoches toujours recouvertes de trois chaperons.
Caractéristiques
techniques : - calibre : 17,1 mm - longueur totale : 1,145 mm - longueur du canon : 0,758 mm baïonnette d'infanterie Mle 1822 (La version définitive a été mise en service dans la gendarmerie à compter de 1826.) |
|
Mousqueton d'essai Mle 1825 T | (Col. Musée de la gendarmerie nationale) |
Au
1er janvier 1847, la force des 26 légions de gendarmerie
était de 615
officiers dont 19 colonels et 7 lieutenants-colonels chefs de légions
et
15090 sous-officiers, brigadiers et gendarmes.
Lorsque
la deuxième république s'installa, la gendarmerie se composait :
La deuxième république sera à
l'origine de
la création d'emplois d'adjudants et de
maréchaux des logis-chefs dans la gendarmerie départementale.
Officiers généraux : Par décret du 28 février 1848, le gouvernement provisoire de la République française rétablit dans l'armée les titres de général de brigade et de général de division. |
Le ministre de la guerre impose aux militaires de tout grade de la gendarmerie de porter la mouche.
Cette décision décrit l'uniforme du bataillon
de voltigeurs corses(1)
et des compagnies de voltigeurs algériens. À quelques points de détails
près, ces unités sont habillées et équipées de la même manière.
(1) On pense que les voltigeurs corses n'en furent jamais vêtus puisque cette formation était supprimée 6 mois plus tard par décret du 23 avril 1850.
Circulaire du 21
décembre 1849 :
Le ministre de la guerre prescrit aux commandants de légion de
gendarmerie le dépôt dans toutes les brigades d'un ouvrage intitulé « Mémorial de la gendarmerie » publié
par le chef d'escadron Cochet de Savigny. Il vient en complément du « Dictionnaire de la Gendarmerie».
Décret du 23
avril 1850 :
Suppression du bataillon
de voltigeurs corses et création d'un bataillon de gendarmerie mobile.
Par
décret du 23 avril 1850, le bataillon
de voltigeurs corses est
supprimé. Cette formation n'ayant pas suffisamment démontrée son
efficacité pour réprimer les crimes et les délits qui se multipliaient
dans l'île, Louis-Napoléon
Bonaparte, président de la République le supprima et le remplaça par un
bataillon
de
gendarmerie mobile. Destiné à opérer sur tous les points
de la Corse, l'effectif de ce bataillon fut fixé à 419 militaires
répartis en quatre compagnies. Il était placé sous les ordres et dans
les attributions du chef de la 17e légion de gendarmerie. Ce
bataillon recevait l'uniforme de la gendarmerie à pied de la Corse.
Cette décision apporte des modifications à l'instruction du 21 août 1846
Le shako :
La carcasse du shako en cuir verni mesure 170
mm devant, et 200 mm derrière. Son calot est en cuir verni noir. Sa
visière inclinée de 25° vers le bas est vernie en noir au-dessus et en
vert au-dessous. Elle est ornée d'un jonc sur son pourtour. Le
bourdalou
en cuir verni noir mesure 25 mm de hauteur. Le manchon ou turban est en
drap bleu. Le pourtour supérieur en galon d'argent, tissé à point de
Hongrie de 21 mm de largeur.
Deux galons formant chevrons en argent à point de Hongrie avec tresse
rouge tissée au milieu, sont placés sur chaque côté.
À l'extrémité inférieure des chevrons, deux rosaces à grenades
estampées
servent à retenir une chaînette argentée en forme de gourmette, qui est
placée au-dessus de la visière. Une cocarde aux couleurs nationales est
placée au sommet. Une plaque argentée figurant un coq gaulois placé sur
une double branche de chêne et de laurier et sur une bombe au centre de
laquelle sont écrits les mots : Gendarmerie
de la Seine.
Le shako est équipé d'un gousset porte-pompon, de ventouses en tête
d'arrosoir, d'une mentonnière en cuir verni noir. Le pompon en laine
écarlate a une hauteur de 100 mm.
Le couvre-shako en toile vernie noir porte peint en blanc les mots :
Gendarmerie de la Seine avec une guirlande de laurier et de chêne en
dessous.
Accessoires
Les gants sans parements sont identiques pour les officiers, sous-officiers et gendarmes, ils sont en mouton entretenus blanc et de forme dite amandis. Les guêtres en étamine noires et celles en coutil blanc sont supprimées pour la gendarmerie à pied qui portera désormais les petites bottes.
Coiffures :
Les gendarmes de la Corse ont un shako
semblable à
celui de la
compagnie de la Seine.
Ils sont dotés du bonnet de police à visière (c'est la première introduction du képi dans la gendarmerie après l'Afrique). Il mesure 120 mm devant et 160 mm derrière. Ce dernier est constitué d'un bandeau, turban et calot en drap bleu foncé. Les coutures sont ornées d'une ganse en fil blanc, un galon de fil blanc en points de Hongrie de 13 mm entoure la partie supérieure du bandeau (il sera le signe distinctif de la gendarmerie). Il porte sur le devant une grenade brodée en fil blanc et ceux des officiers portent des tresses indiquant leur grade. La visière en cuir noir est de même coupe et dimensions que pour le shako.Pour les sous-officiers et brigadiers, le galon et la grenade sont en argent, le centre de la bombe de la grenade est en laine bleue, la ganse est mélangée de 2/3 d'argent et 1/3 de laine bleue. Pour les adjudants la tresse du bandeau est en or. Pour les officiers, le nombre de tresses qui surmonte le bandeau varie en fonction du grade.
Accessoires :
Les boutons de l'habit, du manteau, de la capote
et de la veste sont en argent. Ils portent l'empreinte du coq gaulois
avec les mots : Gendarmerie de la
Corse et l'exergue : Sûreté
publique.
Les brodequins à tige et à clous font leurs apparitions dans la gendarmerie.
Pantalons :
Le pantalon en cuir de laine gris-bleu est à
brayette. Elle se ferme à l'aide de quatre boutons. La ceinture est
fermée sur le devant par deux boutons. Deux petites pattes martingales
sont fixées derrière le pantalon. Le pantalon en coutil blanc pour
l'arme à cheval et à pied est confectionné sur le même modèle que le
précédent.
Le 17 juin 1851, le pantalon gris-bleu est supprimé et remplacé au fur et à mesure des réformes par un pantalon en cuir de laine bleu clair. Ce bleu sera désigné sous le nom de bleu gendarme.
Décret du 24
octobre 1851 :
Suppression du bataillon de gendarmerie mobile de la Corse.
Par
décret du 24 octobre 1851, le bataillon de gendarmerie mobile de la
Corse créé par décret du 23 avril 1850 est supprimé. Les officiers,
sous-officiers brigadiers et gendarmes sont versés dans la 17e légion
de l'arme. Avec l'accroissement d'effectif que subit cette légion et
par suite de la suppression du bataillon mobile, un second décret du
même jour réorganise la légion. Commandée par un colonel, elle est
désormais subdivisée en quatre compagnies ayant pour chef-lieu :
Bastia, Corte, Ajaccio et Sartene. Une partie des hommes venant du
bataillon mobile renforce les brigades dont l'effectif est porté de
sept à dix hommes. Les hommes non affectés sont constitués en quatre
détachements de force supplétive, stationnant au chef-lieu de chaque
compagnie. Commandés par un lieutenant, ces détachements sont destinés
à être portés, en totalité ou en partie sur les points où leur concours
peut devenir nécessaire.
Les accroissements successifs qu'a reçus le corps de la gendarmerie au cours des années précédentes avaient fait reconnaître la nécessité de modifier son organisation hiérarchique. La gendarmerie ne compte alors que deux grades pour les sous-officiers : brigadier et maréchal des logis(1). Les brigades sont regroupées en lieutenance et commandées par un maréchal des logis de l'arme ou un lieutenant d'un autre corps d'armée. Ces lieutenances sont à leur tour regroupées en compagnie (ressort territorial : le département) commandées par un capitaine. On compte 425 lieutenances et autant de compagnies que de départements. L'augmentation du nombre des brigades porte en moyenne à 240 sous-officiers et gendarmes l'effectif de chaque compagnie. Dans le but de mettre mieux en rapport la hiérarchie de l'arme avec ses effectifs et de se rapprocher de l'évolution en la matière des autres armes notamment de la cavalerie, Louis Napoléon Bonaparte par un décret du 22 décembre 1851 modifiera son organisation. (1) Ordonnance du 16 mars 1836 Titre XIV. |
Création d'emplois de maréchal des logis-chef et d'adjudant : Avec le décret organique du 22 décembre 1851, des emplois d'adjudants* et de maréchaux des logis-chefs sont créés en gendarmerie. Ce texte augmente de 48 chefs d'escadron et de 125 capitaines le nombre d'officiers et diminue d'un nombre égal le nombre de lieutenants. Sont ainsi créés :
|
* Ce
mot dérive du latin "adjuvare"
qui signifie aider, seconder. Les adjudants considérés dans leur grade
actuel, c'est-à-dire comme sous-officiers, ont été institués dans
l'état-major des corps d'infanterie française par l'ordonnance du 25
mars 1776. Ils étaient choisis parmi les fourriers, car le grade de
sergent-major n'existait pas. Avant cela, le terme d'adjudant
désignait un grade d'officier aidant en quelques fonctions (ex. :
adjudant-major pour aide de camp de l'officier qui commande une
formation; l'adjudant-général puis adjudant-commandant, terme employé
pour désigner le chef d'état-major ).
Pour les différencier des adjudants-sous-lieutenants qui étaient les
aides de camp des colonels, les ordonnances les désigneront d'abord
sous le terme d'adjudant-sous-officier puis simplement sous celui
d'adjudant. Le règlement du 24 juillet 1816 les appelait
adjudants-sous-officiers, l'ordonnance du 13 mai 1818 les appelait
adjudants. Originairement, il n'y avait qu'un adjudant par régiment. Le
ministre Ségur, en 1784, en créa un par bataillon. À compter de 1808,
leur nombre augmenta peu à peu.
Les adjudants prirent rang de premier sous-officier. Le règlement du
1er janvier 1791 et le décret du 12 août 1793 les maintenaient dans ce
droit. L'ordonnance du 13 mai 1818 leur assignait des fonctions
précises.
Effectif de l'arme Avec le décret du 22 décembre 1851, Louis-Napoléon créait dans la gendarmerie départementale des emplois d'adjudant et de maréchal des logis-chef que l'organisation de cette arme n'avait pas permis de créer jusqu'alors. Les emplois d'adjudant étant réservé pour l'arme à cheval, il précisa dans un décret du 19 février 1852 la manière dont seraient organisées ces créations afin qu'elles correspondent au mieux avec celle des autres corps de l'armée. La gendarmerie départementale comptait à cette date 635 officiers, 2 452 sous-officiers et brigadiers à cheval et 1 230 sous-officiers et brigadiers à pied. À ces créations il rajouta celles de deux maîtres armuriers affectés aux deux bataillons de gendarmerie mobile.
|
À la suite de l'inspection générale de 1850, diverses propositions relatives à l'uniforme des bataillons mobiles, de la garde républicaine et des corps de la gendarmerie ont été soumises au ministre qui en a aprouvé quelques-unes.
Décret du 22 janvier 1852 - Création de la Médaille militaire en faveur des soldats et sous-officiers de l'armée de terre et de l'armée de mer.
Décret du 29
février 1852 :
Les compagnies de gendarmerie départementale (ressort : le
département) commandées par un officier du grade de capitaine seront à
l'avenir commandées par des chefs d'escadron. Le commandement des
lieutenances du chef-lieu des compagnies à la tête desquelles est
placé un chef d'escadron sera confié à un officier du grade de
capitaine.
Décret du 22
mars 1852 :
127 lieutenances de gendarmerie seront commandées à l'avenir par
un officier du grade de capitaine. Huit seront divisées en deux
sections dont
la seconde sera commandée par un lieutenant ou sous-lieutenant.
Les boutons d'uniforme sont ornés d'une aigle
aux ailes déployées portant en exergue : Sûreté publique, avec les mots Gendarmerie départementale.
Le coq est remplacé par l'aigle sur la plaque de shako de la compagnie de la Seine et des compagnies de la Corse, la plaque de ceinturon et de baudrier du sabre, les coulants de ferrets d'aiguillettes, l'épée des officiers et celle des sous-officiers et brigadiers.
Cette circulaire a pour objet de fixer la tenue des adjudants sous-officiers, des maréchaux des logis-chefs et des maréchaux des logis adjoints aux trésoriers dont les emplois ont été créés par décrets des 22 décembre 1851 et 19 février 1852.
En
1853, la gendarmerie de France se
compose :
Par lettre ministérielle du 1er février
1853, le maréchal de France De Saint-Arnaud, ministre secrétaire d'État
de la Guerre, crée un service médical pour la gendarmerie. Dans chacune
des places de garnison où se trouvent des médecins militaires, l'un
d'eux ou plusieurs s'il y a opportunité sont désignés par le général
commandant la division pour donner gratuitement et à domicile les soins
médicaux nécessaires non seulement aux gendarmes employés dans ladite
place, mais encore à leur famille.
C'est par touches successives que l'uniforme de la gendarmerie sera modifié au début du Second Empire. Il faudra attendre la décision impériale du 17 septembre 1853 pour que la gendarmerie (y compris de Corse et d'Algérie) prenne le nom de «gendarmerie impériale» et cependant, dès le 5 avril 1853, l'emblème de l'aigle français était placé sur les poignées d'épées, les plaques de ceinturon et de baudrier, les boutons, les coulants de ferrets, les plaques de bonnet à poils et de shako, les coquilles d'épées.
Les boutons, plaques de ceinturon et de baudrier des légions de gendarmerie (y compris la Corse et l'Algérie), ainsi que les plaques de shakos en usage dans les compagnies de la Seine et de la Corse reçoivent l'exergue «gendarmerie impériale».
Décret impérial
du 1er
mars 1854 :
Ce décret portant règlement sur l'organisation et le service de
la gendarmerie, fait la synthèse de tous les textes parus depuis la loi
du 28 germinal An IV.
Le corps de la gendarmerie se compose :
- de 26 légions pour le service des
départements et de l'Algérie,
- de la gendarmerie coloniale,
- de deux bataillons de gendarmerie
d'élite, (ces deux bataillons sont
supprimés et remplacés par le régiment de gendarmerie de
la garde impériale)
- de la garde de Paris chargée du
service spécial de la ville de Paris,
- d'une compagnie de gendarmes vétérans.
Décret impérial du 1er mars 1854 : La hiérarchie militaire dans la gendarmerie des départements, de l'Algérie et des colonies se compose des grades suivants :
|
*L'organisation de la gendarmerie ne comporte pas d'emplois de sous-lieutenant. Les sous-officiers de l'arme à pied ou à cheval promus au grade de lieutenant n'ont d'abord que le grade de sous-lieutenant et sont promus à celui de lieutenant après 2 ans d'exercice dans leurs fonctions.
Décret impérial du 1er mars 1854 : Art.
238 : les officiers de gendarmerie de tout grade sont officiers de
police judiciaire, ils sont considérés comme auxiliaires du procureur
impérial dans l'arrondissement où ils exercent habituellement leurs
fonctions.
|
Reprenant les décisions du 31 janvier et 3
avril 1854, cette décision apporte quelques modifications à
l'instruction du 21 août 1846.
|
Décret impérial
du 12 août 1854 :
Deux décrets de 1852 et 1853 avaient affecté
24 brigades à cheval au
service de surveillance des forêts comprises dans le domaine de la
couronne. Ces brigades seront supprimées par décret du 12 août 1854 et
ses effectifs regroupés pour former un escadron de la gendarmerie à
cheval pour ce service. Cette nouvelle unité fut intégrée à la Garde
impériale. Elle sera désignée sous le nom de : escadron
de gendarmerie à cheval de la garde impériale.
Son uniforme ne
sera réglementé qu'au printemps suivant. Commandé par un chef
d'escadron, cet escadron est composé de 5 officiers, 11 sous-officiers,
16 brigadiers, 101 gendarmes, 2 trompettes et 2 enfants de troupe.
9 octobre 1854 au 11 septembre 1855 : siège de Sébastopol (Crimée) - (Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale)
L'uniforme de l'escadron de gendarmerie à cheval est semblable à celui porté dans la compagnie de gendarmerie de la Seine sauf les modifications suivantes :
Gendarme de l'escadron à cheval de la garde impériale (1856) | Officier de
l'escadron à cheval
de la garde impériale (1856) |
Décret impérial
du 10 octobre 1855 :
Ce décret autorise la création dans la gendarmerie départementale
d'élèves gendarmes. Ces élèves, pris dans les corps d'infanterie et de
cavalerie de l'armée, doivent avoir au moins vingt-trois ans d'âge,
dix-huit mois de service, et remplir, sous le rapport de l'instruction,
de la conduite et de la taille, les conditions exigées par le décret du
1er mars 1854, sur l'organisation de la gendarmerie.
Avec cette note, le ministre de la guerre arrête les modèles d'armes destinées aux officiers de gendarmerie
Ce règlement demeure un texte important,
car
il est le premier à regrouper dans un seul document la tenue et les
accessoires vestimentaires de toutes les subdivisions de l'arme. Il
résume l'ensemble des modifications effectuées depuis l'instruction du
21 août 1846 et en apporte quelques nouvelles.
Désormais la gendarmerie porte la moustache
et la mouche. La longueur
de l'une et l'autre devant être maintenue dans des limites
raisonnables. Les boutons portent l'empreinte d'un aigle avec la légende : Gendarmerie impériale et l'exergue
: sûreté publique.
Rien de changé dans la distinction des grades,
mais le
système
permettant d'agrafer les épaulettes des officiers est modifié.
La grande et la petite tenue sont semblables à celles des départements sauf les exceptions ci-après :
Gendarme à cheval de la
compagnie de la Seine (1856) |
Gendarme à pied de la compagnie
de la Seine (1856) |
Les gendarmes de la 17e légion n'ont
pas la
hongroise
mais toujours le pantalon de drap bleu clair garni au-dessous du genou
d'une fausse botte en peau de veau noir qui se porte par-dessus la
petite botte. Le caban qui tient lieu de capote est sans manche en drap
bleu foncé et confectionné de telle manière qu'il puisse être porté par
dessus le sac. Il se ferme sur le devant par trois branches avec tresse
et olives. La coiffure, les brodequins et le harnachement restent sans
changement.
L'uniforme est semblable à celui de l'arme à cheval de la compagnie de la Seine sauf les modifications suivantes :
Dans son chapitre XIII, ce règlement sur le service intérieur de la gendarmerie rappelle les différentes tenues de la gendarmerie et les conditions dans lesquelles elles doivent être portées. Il y a trois sortes de tenues :
La tenue du matin :
- permise aux officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes hors caserne jusqu'à dix heures seulement,
La petite tenue :
La grande tenue :
Décret du 11
février 1860 :
Par
décret du 11 février 1860, les détachements de force supplétive établis
à Corte et à Sartène* sont supprimés. L'effectif complet de la 17e
légion est fixé à 925 officiers, sous-officiers, brigadiers, gendarmes
et enfants de troupe et à 185 chevaux.
* décret du 24 octobre 1851.
Cette circulaire prescrit la transformation des mousquetons de gendarmerie en service dans les compagnies. Toutes les armes à canon lisse doivent être retournées aux manufactures de l'état qui doivent les transformer en armes rayées.
Après transformation les mousquetons modèle an IX ou 1825 prennent la dénomination de mousquetons de gendarmerie modèle an IX transformé bis ou modèle 1825 transformé bis. Les mousquetons modèle 1842 prennent le nom de mousquetons modèle 1842 transformé.
Cette instruction, relative à la remonte des gendarmes métropolitains, précise que les montures admises en gendarmerie sont sans distinction de robe la grise exceptée.
Décision
ministérielle du 21 juin 1860 :
Suite au décret impérial portant promulgation du traité relatif
à la réunion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice à la France
conclu le 24 mars 1860 entre la France et la Sardaigne, cette décision
porte sur l'organisation* des compagnies de gendarmerie de la Savoie,
de la Haute-Savoie et des Alpes-Maritimes.
* En prévision ce ce rattachement, une décision impériale du 9 juin 1860 créait une 26e légion de gendarmerie qui fut organisée par décret du 18 juin 1860.
Ce texte apporte plusieurs modifications :
* cette disposition sera étendue aux adjudants sous-officiers par circulaire du 18 mai 1861.
Décret impérial
du 18
février 1863 :
Dans ce décret important (751 articles) portant règlement sur la
solde, les revues, l'administration et la comptabilité de la
gendarmerie, la haute paie journalière d'ancienneté (article 128).
Désignée sous le titre de haute paie
de premier, de deuxième et de troisième chevron, elle est due
aux sous-officiers, brigadiers et gendarmes en activité de
service. Le premier chevron est acquis à sept ans de service, le
deuxième à onze ans et le troisième à quinze ans. Ces chevrons se
placent sur le haut de l'épaule gauche.
Décret impérial
du 13 avril 1864 :
L'escadron de gendarmerie* cesse de compter dans la garde impériale, il
est placé sous l'autorité du grand maréchal du palais. Il continue
néanmoins de relever du ministère de la Guerre en ce qui concerne le
personnel, et son administration. Il prend le titre d'escadron de gendarmerie d'élite.
* sur une décision ministérielle du 9 octobre 1863, l'escadron de gendarmerie de la garde impériale cessait à compter de ce jour d'être embrigadé pour être placé sous le commandement direct du général commandant la division de la cavalerie de la garde impériale.
L'escadron de gendarmerie d'élite conserve dans ses grandes lignes sa tenue d'origine :
Les boutons d'uniforme et les plaques de ceinturon portent comme nouvelle inscription : Escadron des gendarmes d'élite au lieu des mots : Garde impériale; gendarmerie.
Décret du 28
mars 1868 :
La 17e légion de gendarmerie* est réorganisée en deux compagnies
ayant pour chef-lieu Bastia et Ajaccio. Chaque compagnie est subdivisée
en deux capitaineries : Bastia et Corte pour la première et
Ajaccio et Sartène pour la deuxième.
* les deux détachements supplétifs établis à Bastia et Ajaccio ont été dissous par décret du 15 juin 1864.
Décret impérial
du 20 janvier 1869 :
Le
nombre de cavaliers de l'escadron de gendarmerie d'élite étant
insuffisant pour assurer la protection des forêts contre les
déprédations
des braconniers et des maraudeurs, l'escadron est converti en un corps
mixte. Dix-neuf gendarmes sont démontés pour former sept brigades à
pied. Le complet de l'unité est de 110
cavaliers et 36 gendarmes à pied.
Gendarmes et gardes sous le IIIe empire
19 juillet 1870 : l'Empire français déclare la guerre au royaume de Prusse.
Décret impérial
du 11 août 1870 :
Tant pour la défense du territoire que pour le maintien de
l'ordre, deux régiments de gendarmes sont organisés, l'un à pied et
l'autre à cheval. Le complet du régiment à pied est fixé à 48 officiers
et 1.200 sous-officiers, brigadiers et gendarmes. Celui du régiment à
cheval est fixé à 46 officiers et 720 sous-officiers, brigadiers et
gendarmes. Les deux régiments comprennent un état-major et un
petit-état-major. Le régiment à pied est organisé en 2 bataillons à 6
compagnies. Le cadre du régiment à cheval est à 6 escadrons.
Le gouvernement de défense nationale proclame la République aux habitants de Paris le 4 septembre 1870.
La gendarmerie et la guerre de 1870
Au cours de cette période difficile, la gendarmerie allait être appelée à constituer des unités spéciales pour participer à la campagne de 1870. Ainsi, le général Trochu, président du gouvernement de la défense nationale forma par décret du 29 septembre 1870 un deuxième régiment de gendarmerie à cheval avec les militaires de tous grades, appartenant aux compagnies de gendarmerie envahies par l'ennemi, qui s'étaient repliés sur la capitale. Le complet de ce régiment fut fixé à 46 officiers et à 750 sous-officiers, brigadiers et gendarmes formant un état-major, un petit état-major et 6 escadrons.
Le décret du 1er octobre suivant créait un troisième bataillon dans le régiment de gendarmerie à pied. Le complet de ce bataillon qui comptait six compagnies comme les deux premiers fut fixé à 20 officiers et 800 sous-officiers brigadiers et gendarmes.
Cinq jours plus tard, le gouvernement de la défense nationale licenciait par décret du 6 octobre, l'escadron de gendarmerie d'élite qui avait été créé pour la surveillance des résidences impériales et des forêts de la couronne. Les officiers, sous-officiers brigadiers et gendarmes furent versés dans la gendarmerie départementale.
Sous les directives de Gambetta, les
membres du gouvernement
décrétèrent le 31 octobre 1870 de prélever dans les brigades les
militaires nécessaire à
la formation de trois régiments de marche de la gendarmerie
dont deux à cheval et un à pied. Les deux régiments de marche de
gendarmerie à cheval (n°1 et 2) étaient à l'effectif de 480 hommes
montés répartis en 4 escadrons de 120 hommes chacun. Le régiment de
marche de gendarmerie à pied était de la force de 1 200 hommes répartis
en 2 bataillons à 4 compagnies de 150 hommes.
Estimant que ces créations étaient encore insuffisantes, le gouvernement qui s'était réfugié à Bordeaux mobilisa par décret du 20 décembre la gendarmerie sédentaire des départements pour assurer la police militaire en arrière des corps d'armée et par un décret du même jour mobilisa 14 légions de gendarmerie départementale pour former des régiments supplémentaires.
28 janvier 1871 : fin des hostilités avec signature d'un armistice. La France défaite perd l'Alsace-Lorraine.
La 25e légion et la 17e seront mobilisées à leur tour au mois de janvier et février 1871. Avec la fin des hostilités et considérant que la sécurité intérieure était fortement compromise, le ministre de la guerre par décret du 27 février 1871 fit regagner aux gendarmes mobilisés leurs brigades. Le 9 mars suivant, un arrêté d'Adolphe Thiers, ministre de la guerre, licenciait les régiments de marche de gendarmerie créés le 31 octobre 1870 et les deux escadrons de gendarmerie organisés le 10 novembre par arrêté du général commandant en chef l'armée de nord.
Le deuxième régiment de gendarmerie à cheval créé par décret du 29 septembre 1870 fut licencié à son tour par arrêté du 21 avril 1871, le 26 juin suivant le régiment à pied créé par le même décret était à son tour licencié.
Lorsque la IIIe république
s'installa, la gendarmerie nationale était à l'effectif de 19 735
hommes. Dès 1871, il fut porté à 23 000 hommes avec la création d'une
légion de gendarmerie mobile de 1 222 hommes et l'augmentation de la
garde républicaine de 2 856 hommes à 6 246. À cela il convient
d'ajouter les gendarmes de l'Afrique au nombre de 867, les gendarmes
des colonies 800, les gendarmes maritimes 600.
Le 25 juin 1871, un arrêté du chef du pouvoir exécutif créa pour le service de Versailles une légion de gendarmerie mobile composée d'un escadron de cavalerie et d'un bataillon d'infanterie formant un effectif de 1 222 hommes.
Ces effectifs ayant été prélevés dans les brigades de la métropole, les gendarmes firent campagne en habit et képi.
Petit à petit les gendarmes à cheval adoptèrent la tenue de la gendarmerie d'Afrique, c'est-à-dire le pantalon de drap bleu clair basané en cuir noir depuis le genou et porté par-dessus les petites bottes ou les brodequins. La couture extérieure de ces pantalons pouvait être ornée d'un passepoil rouge ou bien être recouverte d'une bande noire. Le changement de régime amena des changements d'insignes, dont la disparition des aigles.
Ces formations furent dissoutes le 9 mars 1871 par Adolphe Thiers alors chef du pouvoir exécutif.
Dans une circulaire du 10 juin 1871, le nouveau ministre de la Guerre, le général de Cissey, rappelait à tous la nécessité de reprendre une tenue régulière imposée par les textes en vigueur.
Gendarmes prévôtaux à cheval
(1870 - 1871) |
État sur le matériel de guerre Un rapport de 1873 sur le matériel de guerre produit par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale fait ressortir qu'au 1er juillet 1870, l'armée française possédait tant dans les magasins de l'État qu'entre les mains des troupes 3.181.000 fusils, carabines et mousquetons répartis en modèles Chassepot (33%), modèles à tabatière (11%), modèles à percussion (54%) et modèles à silex (2%). Près de 500.000 armes seront perdues pendant la guerre, détruites, saisies ou remises à l'ennemi prussien.
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Circulaire du 9
juillet 1871 :
Le port des moustaches et de la mouche est seul autorisé dans
l'armée. La barbe est tolérée en campagne.
Circulaire du 22
août 1871 :
Adoption de boutons en étain pur pour l'uniforme de la
gendarmerie.
Loi du 31 août
1871 :
Loi portant que le chef du pouvoir exécutif prendra le titre de Président de la République française.
Ce qui distingue la tunique de l'habit, c'est qu'elle ne comporte pas de basques. La jupe de cet effet est coupée droite au niveau des cuisses.
Avec cette décision, l'habit est définitivement supprimé et remplacé par la tunique en drap bleu foncé boutonnant droit sur la poitrine par neuf gros boutons d'uniforme. Les bords sont ornés d'un passepoil écarlate. La tunique est pourvue sur le côté gauche à hauteur des hanches d'une patte en drap passepoilée d'écarlate et doublé de cuir noir pour supporter le ceinturon. Le collet échancré par devant est orné dans les angles d'une grenade brodée en fil blanc. Les parements en pointe sont en drap bleu foncé passepoilé d'écarlate. Sur le pli de derrière de chaque pan de la tunique, une patte taillée en accolade passepoilée en drap écarlate est garnie de trois gros boutons d'uniforme. La jupe est entièrement doublée en escot écarlate pour l'arme à cheval de manière à former retroussis rouges lorsque les 4 pans sont relevés. Les boutons en étain portent la grenade et la légende : Gendarmerie. Ordre public.
Dès le mois d'août 1866, l'armée française adoptait le fusil Chassepot (du nom de son concepteur) qui prit la dénomination officielle de fusil Mle. 1866. Indépendamment du fusil d'infanterie, on créa dans les années qui suivirent trois autres modèles d'armes du même système qui ne différaient entre eux que par des dispositions spéciales en rapport avec le service des troupes auxquelles ils étaient destinés. Ainsi, la carabine de cavalerie et celle de la gendarmerie à cheval étaient identiques. Elles avaient la même longueur et possédaient une baïonnette quadrangulaire mod 1866. La carabine de la gendarmerie à pied possédait des boucles et des tenons qui permettaient d'y adapter un sabr- baïonnette.
Le ministre de la Guerre décide que toutes les
troupes de gendarmerie
recevront des armes modèle 1866. Les gendarmes à pied recevront
provisoirement le fusil d'infanterie et les gendarmes à cheval seront
armés du fusil de cavalerie. Les gendarmes à cheval porteurs du fusil
de cavalerie modèle 1866 pouvant dans le service à pied ne pas paraître
suffisamment armés avec un fusil sans baïonnette, le ministre a décidé
qu'une baïonnette quadrangulaire serait adaptée aux fusils de cavalerie
modèle 1866 pour le service spécial de la gendarmerie à cheval. Cette
baïonnette portera le nom de baïonnette modèle 1866.
Par modification à
la décision ministérielle du 3 janvier 1870(1)
l'arme du modèle 1866 en
service dans les troupes à cheval prend les noms suivants :
(1) L'Empereur ayant adopté le 4 décembre 1869 pour le service de la cavalerie un fusil se chargeant par la culasse du même système que le fusil d'infanterie, le ministre avait décidé le 3 janvier 1870 que cette arme prendrait le nom de fusil de cavalerie modèle 1866.
Les sous-officiers à cheval qui n'étaient armés que du sabre et du pistolet reçoivent comme les gendarmes la carabine avec baïonnette Mle. 1866 qu'ils ne prendront qu'en cas de nécessité, et cela jusqu'au moment où la gendarmerie pourra être équipée de révolver.
Les boutons à aigle avec la légende : Gendarmerie impériale sont retirés des effets d'habillement et remplacés par les anciens modèles portant la légende : gendarmerie nationale ou ceux du modèle décrit dans la décision du 22 décembre 1871.
Pour remplacer l'aigle
emblème de l'empire, la coquille du sabre des officiers supérieurs est
ornée de six drapeaux derrière une couronne de chêne et de laurier,
celle des officiers subalternes d'une couronne de chêne et de laurier
seulement.
La giberne à banderole est d'un modèle unique pour toute l'arme, tous les officiers de l'arme, quel que soit leur grade sont équipés de la capote-manteau de cavalerie, le pantalon de coutil blanc est supprimé.
Décret du 21 juillet 1872 : L'admission dans la gendarmerie des colonels des autres armes est supprimée. Tous les emplois de colonel sont donnés par avancement aux lieutenants-colonels de l'arme. |
Loi du 27
juillet 1872 :
Les instructions interprétatives de cette loi sur le recrutement de
l'armée précisent qu'un gendarme présent au corps n'est pas autorisé à
voter, par contre si celui-ci est en permission il peut se rendre aux
urnes, car il est alors considéré comme un citoyen et non comme un
militaire.
Cette instruction reprend dans son ensemble la décision ministérielle de 1871 et lui apporte de nombreuses précisions et quelques modifications. L'habillement de la gendarmerie se compose pour les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes :
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Gendarmes
départementaux - 1872 |
La tunique, le pantalon de cuir de laine
bleu-clair, le pantalon de treillis, le mateau, le collet-manteau, la
veste des sous-officiers, brigadiers et gendarmes sont semblables à
ceux
des départements. Les différences sont les suivantes :
Avec cette décision la gendarmerie adopte
définitivement les armes du modèle 1866 spécialement adaptées à cette
troupe. La carabine des gendarmes à
pied diffère de celle des gendarmes à cheval par les points d'attache
de la bretelle qui sont disposés pour le service à pied et de son
sabre-baïonnette modèle 1866. La carabine des cavaliers est munie d'une
baïonnette quadrangulaire Mle. 1866.
Ces armes tirent la cartouche Mle. 1866. Son poids est de 3,530 kg
(4,185 kg avec la baïonnette). Sa longueur est de 1,175m (1,748 avec la
baïonnette).
La gendarmerie possédant plusieurs
tenues, un premier règlement du 9 avril 1858 précisait dans
quelles circonstances elles devaient être
portées. Ce règlement sera
modifié par une décision ministérielle du 26 novembre 1872 donnant la
description précise des quatre tenues de l'époque :
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Brigadier
départemental 1872 - 1875 |
Avec la suppression du pantalon de coutil
blanc, les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarme n'ont plus
de tenue d'été et doivent en toutes circonstances porter le pantalon de
drap bleu.
Le ministre de la guerre décide d'assigner une dénomination uniforme à la coiffure de petite tenue des troupes de toutes armes, laquelle, suivant les époques a été appelée indifféremment : bonnet de police à visière, casquette, képi. À compter de cette date, cette coiffure est désignée exclusivement et réglementairement sous le nom de képi.
La visière droite du képi est remplacée par une visière inclinée de 30° au-dessous de l'horizon.
La sacoche gauche du harnachement est aménagée de façon à recevoir le révolver Mle 1873.
À compter de cette date, le révolver n'est plus porté dans le portefeuille de correspondance* mais dans un étui sur l'homme. Cet étui doit recevoir le pistolet Mle. 1873 et être pourvu d'une case pouvant contenir les cartouches. Il est muni d'une bretelle destinée à passer en sautoir sur l'épaule, afin de soulager le ceinturon d'une partie du poids de l'arme. Il est porté à gauche pour ne pas gêner le port du fusil à droite.
* À la suite de cette décision, le ministre de la guerre supprime dans une note du 24 août suivant la fonte en vache lisse qui se trouvait à l'intérieur du portefeuille de correspondance.
Le ministre de la guerre décide de supprimer la fonte se trouvant à l'intérieur du portefeuille de correspondance et dans laquelle on plaçait le pistolet.
Caractéristiques
techniques : - barillet à 6 cartouches, - portée pratique : 25 m, - poids à vide : 1,2 kg, - longueur : 242 mm, longueur du canon : 114 mm, - calibre : 11 mm. (Arme à percussion centrale qui équipera la gendarmerie à compter du 15 juillet 1878). |
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Révolver Mle 1873 | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
Le ministre de la guerre autorise les chevaux de robe grise en gendarmerie.
Cette décision annule et remplace l'article 189 du règlement du 9 avril 1858 sur le service intérieur de la gendarmerie qui avait été modifié par une décision ministérielle du 26 novembre 1872.
Service à pied.
Service de nuit.
Service à cheval.
Le cloisonnement à l'intérieur des gibernes est modifié pour les deux armes de manière à recevoir le nécessaire d'arme, les cartouches pour le fusil et celles pour le révolver.
Adoption
d'un nouveau modèle de veste et
d'insigne de grade pour les manteaux et collets-manteaux.
Les brigadiers, maréchaux des logis fourriers, maréchaux des logis, maréchaux des logis chef et adjudants portent désormais leur insigne de grade sur les manteaux en galons horizontaux de 12 mm de large et 70 mm de long placés sur les devants de la rotonde ou du collet-manteau. Le brigadier porte un galon tissus point de Hongrie en argent, le maréchal des logis ou maréchal des logis fourrier deux galons en argent, le maréchal des logis-chef trois galons en argent; l'adjudant trois galons dont celui du milieu est or.
La nouvelle veste est en drap bleu foncé. Elle
ferme droit sur la poitrine à l'aide de neuf boutons d'uniforme du
petit modèle. Le collet en drap du fond mesure 35 mm de haut. Sur
chaque épaule est placée une patte en drap du fond retenue près de
l'encolure par un petit bouton d'uniforme. Le parement des manches en
drap du fond est taillé en pointe.
Circulaire du 16
février 1880 :
La loi du 13 mars 1875 et le décret du 30 avril suivant ayant
donnés
aux adjudants le rang et l'état d'officier, ils étaient abusivement
appelés « mon
lieutenant
». Le général Farre, alors ministre de
la
guerre, décide de réserver cette appellation qu'aux militaires qui ont
effectivement ce grade. Les adjudants sous-officiers de toutes les
armes devront être appelés par leurs subordonnés « mon
adjudant ».
Décision
ministérielle du 12 avril 1880 :
Le général Farre décide que l'inscription «
Gendarmerie Nationale » sera
désormais apposée sur toutes les casernes de
gendarmerie départementale.
Loi du 6 juillet
1880
:
La république adopte la date du 14 juillet comme jour de fête nationale
annuelle.
Une instruction sur le harnachement de la gendarmerie départementale reprend toutes les modifications apportées à l'instruction de 1868.
La
distinction hiérarchique des officiers se faisait à cette époque
par le jeu des épaulettes (couleur, torsades) des contre-épaulettes et
des aiguillettes. Ces éléments
avaient été imposés dans les armées
comme insigne de grade à compter de
1762. Avec cette décision, le ministre de la
guerre autorise les officiers de gendarmerie (gendarmerie
départementale, légion d'Afrique, bataillon mobile et garde
républicaine) en petite tenue et dans leur service journalier à porter
sur les manches
de la tunique et du manteau des
galons de grade à la place des épaulettes et aiguillettes.
Cette décision entraîna pour les officiers la modification des parements des manches de la tunique qui étaient taillés en pointes et se prêtaient parfaitement au galonnage en chevron des maréchaux des logis et brigadiers. Les grades des officiers étaient constitués de galons or ou argent suivant l'arme dit en traits côtelés de 6mm placés parallèlement et immédiatement au-dessus du parement et faisaient le tour de la manche. Leur nombre indiquant le grade de l'officier. Cette décision sera appliquée aux adjudants.
Les brigadiers reçoivent une deuxième tunique en remplacement de la veste.
Effectif de la gendarmerie en 1883 : En 1883, l'effectif de la gendarmerie est de 26 511 hommes et le nombre de ses chevaux s'élève à 13 013. L'arme est composée :
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Cette instruction résume l'ensemble des modifications apportées à l'uniforme de la gendarmerie ( gendarmerie départementale, de la Corse, d'Afrique, de la garde républicaine et des auxiliaires indigènes de la gendarmerie d'Afrique) depuis 1872. L'habillement se compose de deux tenues.
Quelques modifications sont à noter :
La tunique, le pantalon de cuir en laine bleu clair, le pantalon de treillis, le manteau, le collet-manteau, la veste des sous-officiers, brigadiers et gendarmes de la Corse sont semblables à ceux des départements.
Un col blanc fixé au collet de la tunique remplace pour les officiers et adjudants le col de satin noir. Le collet de la tunique n'est plus échancré, mais coupé droit.
Les sous-officiers de gendarmerie : Le
décret organique du 22 décembre
1851 avait créé des emplois d'adjudantset
de maréchaux des logis-chefs en gendarmerie. 26 emplois d'adjudants à
cheval commandants de brigades étaient placés au chef-lieu de chaque
légion et 65 emplois de maréchaux des logis-chefs à cheval étaient
créés pour être placés en chacun des chefs-lieux de compagnie pour
commander la première brigade à cheval. Lorsqu'en 1875, le nombre de
légions augmenta passant de 26 à 31 par la création des légions bis et
légions ter, le nombre d'adjudants augmenta dans les mêmes proportions.
Dans
un décret du 6 avril 1886, Jules Grévy, estimant qu'il fallait donner à
la gendarmerie une organisation moins coûteuse et mieux en rapport avec
l'organisation militaire du pays, réduisit le nombre de légions de 31 à
21. Le nombre d'adjudants devait être réduit de la même manière.
Cependant, le nombre de brigades ayant été considérablement augmenté
depuis 1852 passant de 3200 à 4341, le nombre d'emplois d'adjudants et
de maréchaux des logis-chefs n'était plus en rapport avec
l'effectif du corps comme dans les autres armes. L'accès au grade de lieutenant étant très restreint, les perspectives de carrière pour les sous-officiers de gendarmerie étaient considérablement limitées. Pour remédier à cette situation, le général Boulanger, ministre de la Guerre, proposait au président de la République Jules Grévy, qu'un emploi d'adjudant soit créé au chef-lieu de chaque compagnie et qu'un emploi de maréchal des logis-chef à cheval soit créé au chef-lieu de chaque arrondissement ou section externe. |
Décret du 26 mars 1887 : Augmentation du nombre d'adjudant et de
maréchal des logis-chef dans la
gendarmerie départementale. Ce décret a été rendu applicable à la gendarmerie coloniale par le décret du 13 mars 1889. |
Caractéristiques
techniques : - calibre : 11 mm - longueur totale : 1,305 m - longueur avec la baïonnette : 1,885 m - longueur du canon : 0,805 m - poids de l'arme à vide : 4,100 kg capacité : 1 coup |
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Fusil Chassepot
avec sabre-baïonnette Mle 1866 |
(Collection Tenue bleu-gendarme) |
Le képi des sous-officiers et brigadiers est orné d'une fausse jugulaire en galon d'argent, façon dite en trait côtelé, fixée sur le devant par deux petits boutons d'uniforme auprès desquels sont placés, sur la fausse jugulaire deux passants faits du même galon (cet accessoire est toujours monté sur les képis actuels). Le galon de bandeau et la grenade sont en argent, les ganses qui recouvrent les coutures sont mélangées 2/3 argent et 1/3 en laine bleu foncé.
La gendarmerie est pourvue d'une coiffure de
corvée destinée à
être portée à l'intérieur des casernes
et des cantonnements pour
effectuer tous les travaux d'entretien. Cette calotte haute de 11,5 cm,
légèrement ovale,
comprend un bandeau bleu foncé de 35mm de hauteur, un turban bleu clair
de 67 mm de haut sur lequel est placé un galon tissé à point de Hongrie
de 13 mm de largeur et un calot
circulaire bleu clair. Le galon est de fil blanc pour les gendarmes,
argent pour les sous-officiers et brigadiers, de laine orange pour la
garde républicaine.
Cette coiffure n'est obligatoire que pour : les nouveaux admis, les
sous-officiers, brigadiers et gendarmes à pied et à cheval qui sont
désignés pour faire partie de la prévôté et les simples cavaliers de la
garde républicaine. Les personnels n'entrant pas dans ces catégories
peuvent se faire confectionner cette calotte à partir de vêtements
usagés.
Le képi de grande tenue est rigide. Il s'orne
du galon d'arme de
13 mm en argent à la partie supérieure du bandeau. Sur
celui-ci est brodée une grenade en argent. Le képi reçoit une cocarde
fixée par une ganse et un macaron en argent et laine, un gousset
porte-pompon, un pompon ovale dont le quart inférieur et postérieur
est supprimé. Sa hauteur sur le devant est de 105 mm et de 155 mm sur
l'arrière. Toutes les coutures sont recouvertes d'une ganse ronde en
cordonnet tissé deux tiers en argent et un tiers en laine bleue.
Cette coiffure est identique du gendarme au maréchal des logis-chef.
Celle des adjudants comporte une soutache de grade en or. Pour les
officiers les ganses et soutaches sont en argent et il s'y rajoute les
soutaches de grade. Le képi des officiers et adjudants est orné d'un
noeud hongrois sur le dessus du calot et une fausse jugulaire en galon
d'argent (or pour les adjudants). Le pompon entièrement en argent (or
pour les adjudants) est remplacé en grande tenue pour les officiers
supérieurs par l'aigrette ou le plumet tricolore prescrit pour toutes
les armes par décision ministérielle du 11 juin 1886.
Gendarme à pied - 1895 - 1904 (grande tenue) |
Maréchal des logis à cheval -
1895 - 1904 |
Avec ces deux notes, la tenue de la gendarmerie va subir d'importantes modifications applicables également aux légions de Corse et d'Algérie.
Les deux manteaux sont à nouveau modifiés. Ils ne sont plus en drap imperméable, mais en drap double broche. Les grenades du collet sont supprimées.
Pour l'arme à cheval, le manteau se ferme par deux pattes boutonnées. La criméenne fait place à une rotonde plus longue descendant à la hauteur du coude et fermée par quatre boutons. | Pour l'arme à pied, la capote-manteau ferme par deux rangées de cinq boutons, les parements des manches sont coupés droit. Le manteau est fendu en bas du dos sur une longueur de 25 cm. Deux pattes de poche recouvrent l'ouverture des poches. Ces pattes sont ornées de deux gros boutons dont le supérieur sert pour accrocher la martingale. |
Le képi rigide des colonels est orné d'une aigrette en plume de héron blanc entouré à sa base de plumes tricolores.
La carabine modèle 1890 : Mis à l'essai, au cours de l'année 1891, dans quelques compagnies de gendarmerie et dans la garde républicaine de la carabine modèle 1890 en remplacement du modèle 1874. Plus courte de 20cm environ que le modèle précédent (96 cm au lieu de 1,17 m), cette arme à répétition est munie d'une hausse de tir. Sa portée maximale est de 2000 m. Elle est équipée d'un chargeur mobile contenant trois cartouches. Elle sera délivrée dans toutes les compagnies à compter de mars 1892.
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Les gradés et gendarmes sont autorisés à sortir en képi chaque fois qu'ils ne sont pas de service.
Le ministre de la Guerre décide de
remplacer les carabines de cavalerie avec baïonnettes et les carabines
de gendarmerie modèle 1866-74 M 80 et 1874 M 80 par la carabine de
gendarmerie modèle 1890. Cette arme est livrée avec trois chargeurs.
Caractéristiques
techniques : - longueur 985 mm (1345 mm avec la baïonnette) - poids chargé : 3,195 kg - calibre : 8 mm - portée pratique : 200 m portée utile : 2000 m - contenance magasin : 3 cartouches - vitesse pratique de tir : 20/25 coups / min |
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Mousqueton
modèle 1890 et son épée-baïonnette |
(Collection Tenue bleu-gendarme) |
La tunique-omnibus : C'est dans le courant de la même année qu'un nouveau vêtement allait faire son apparition : la tunique-omnibus. Ce vêtement était issu d'un concept développé dans les années 1888 / 1889 selon lequel les officiers devaient pouvoir commander en toutes circonstances revêtus d'un seul et même uniforme. Cet uniforme extraordinaire devait leur permettre d'aller tout à la fois aux manœuvres et en ville, à la bataille et au bal. Est-ce par manque d'imagination dans ce siècle vieillissant ou pour des économies de bout de chandelle que cette mesure fut proposée par le comité technique au ministre qui l'approuva ? Nous n'avons pas la réponse, mais ce lamentable choix qui devait être maintenu jusqu'à la veille de la Grande Guerre sera à l'origine de nombreuses fantaisies. En effet dans la réalité chacun s'était fait confectionner auprès de fournisseurs non agréés par le ministre une seconde collection de tenues de même type, mais qui était réalisée avec des étoffes et des mesures différentes.
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Cette nouvelle tunique très courte se portait par dessus le ceinturon. Elle ne fut pas du goût des gendarmes qui très rapidement portèrent en toutes circonstances le révolver et le ceinturon par-dessus la tunique.
Le ministre décide d'équiper les gendarmes en pays montagneux d'un bâton ferré pour les patrouilles qu'ils doivent effectuer en terrain accidenté. Cette décision est suivie d'une note de 9 février qui confirme cette décision et la complète en dotant ces gendarmes de bande molletière et de chaussure spéciales.
Avec cette note, les modifications suivantes sont apportées à la tenue :
Le képi de grande tenue est semi-rigide. Il s'orne d'une cocarde striée aux couleurs nationales de 45 mm. Les soutaches de grade, la grenade et le galon de pourtour sont semblables à ceux du képi ordinaire. Le pompon se porte incliné à l'avant. En grande tenue, les chefs de légion font usage d'une aigrette de plumes de héron blanches de 120 mm de hauteur. Le plumet droit est tricolore pour les officiers supérieurs, rouge pour les officiers subalternes. Le képi est muni d'une jugulaire en cuir noir de 11 mm de large. Le képi des adjudants se distingue de celui des sous-lieutenants par la soutache du bandeau couleur or.
Les officiers, sous-officiers, brigadiers
et gendarmes de métropole sont autorisés à faire usage pendant les
fortes chaleurs du couvre-képi avec protège-nuque en calicot blanc
comme les gendarmes de Corse et d'Afrique.
Capitaine en grande tenue -
1895/1904 |
Maréchal des logis à pied
1895/1904 |
Dans ce décret portant règlement sur le service intérieur de la gendarmerie départementale, un chapitre est consacré aux différentes tenues qui sont fixées à six.
Le ministre interdit le port du képi dit «
Saumur ». Ces képis étaient le résultat des caprices de la mode. Si
l'aspect général restait à peu près le même, leurs propriétaires
faisaient varier les dimensions des éléments le composant (allongement
de la visière, augmentation du diamètre du calot pour l'évaser dans sa
partie haute) de sorte que l'excentricité avait fait place à la
rigueur.
C'est avec cette interdiction du ministre de la Guerre que se termine l'histoire de l'uniforme de la gendarmerie au 19e siècle. Comme nous avons pu le constater, l'évolution du costume en gendarmerie fut lente et les changements de régime n'apportèrent à l'uniforme de cette arme que de modestes modifications. Cette lenteur était due à plusieurs facteurs, dont celui de l'évolution de la mode dans la société civile sur laquelle était calquée la mode militaire, mais elle était surtout tributaire de l'amélioration des matières en particulier celles des tissus qui n'étaient fabriqués à cette époque qu'avec des fibres naturelles ; au développement industriel dont celui de la chimie avec les problèmes liés à la fixation des teintures et leur tenue dans le temps, l'imperméabilisation des effets, la lutte contre la corrosion des parties métalliques, etc.
Cette transformation dépendait également
des découvertes et des progrès de la métallurgie qui entraient
pleinement
dans la fabrication des armes; elle était évidemment liée au coût que
représentent ces opérations de renouvellement. Ainsi toutes les
décisions
ministérielles concernant le changement des effets d'uniforme n'étaient
mises en application que par la voie du remplacement et au fur et à
mesure des réformes imposées par la vétusté ou l'usure de l'effet en
question. Il fallait enfin perpétuer la silhouette du gendarme dans la
mémoire collective et l'histoire du chapeau que l'on modifia pendant
plus de deux siècles jusqu'à ne plus avoir d'idée est là pour nous en
convaincre.
La maréchaussée de France |
Gendarmerie départementale - XXe siècle |
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