- FIN XVIIIe ET XIXe SIÈCLE -
Les innovations de la Révolution en matière d'uniforme ne sont pas plus importantes que celles apportées par elle dans les autres domaines de l'organisation militaire. L'uniforme de la gendarmerie reste dans ses grandes lignes celui porté par la maréchaussée depuis 1778.
La gendarmerie qui a remplacé la maréchaussée fut primitivement organisée et instituée par la loi du 16 février 1791. Dans son titre III, elle précise que « les officiers, sous-officiers et gendarmes de la gendarmerie nationale conserveront l'uniforme dont ils ont fait usage jusqu'à présent; ils ajouteront néanmoins un passe-poil blanc au collet, au revers et au parement, et porteront à leur chapeau la cocarde nationale. Ils porteront le manteau bleu ; l'aiguillette est supprimée ».
Les gendarmes à pied, créés par cette même loi, reçoivent les guêtres, l'équipement et l'armement de l'infanterie (fusil avec baïonnette et sabre).
Accès direct :
L'ordonnance de 1778 partageait le corps de la maréchaussée en 6 divisions, chacune composée de 5 à 7 généralité (1). Le complet de la Maréchaussée de France était en 1780 de 4.609 hommes, dont 368 officiers. Le ressort territorial d'une compagnie de maréchaussée était la généralité. La résidence du prévôt était fixée au chef-lieu de la province.
Suivant l'étendue de la généralité, la compagnie était subdivisée en un certain nombre de lieutenances dont le ressort territorial correspondait à celui des cours prévôtales. Chaque lieutenance était constituée de petites unités appelées brigades qui furent installées au niveau des paroisses dès 1720.
En 1791, l'Assemblée nationale examina l'intérêt de maintenir le corps de la maréchaussée et conclu de son utilité. Le résultat de ces discutions fut sanctionné par la loi du 16 février 1791 qui réorganisa le corps nouvellement dénommé Gendarmerie Nationale, suivant le nouveau découpage territorial : les départements. L'Arme fut restructurée en vingt-huit divisions, comprenant chacune trois départements à l'exception de la cinquième qui en compta quatre et de la Corse formant seule une division. Chaque division était commandée par un colonel.
Cette même loi supprima les compagnies à la suite des Maréchaux de France, celle de la Connétablie, des monnaies, celle des voyages et chasses du roi, celles du Clermontois et de l'Artois et celle de la Robe-Courte. L'ensemble des cavaliers de ces formations furent versés dans la toute nouvelle gendarmerie.
La compagnie de Robe-Courte fut réorganisée au sein de la gendarmerie en deux unités dites compagnies des Tribunaux pour continuer son service à pied près des tribunaux de Paris et pour la garde des prisons. Le corps entier fut porté à l'effectif de 7.455 hommes.
(1) Généralité : c'était le territoire qui formait le ressort de la juridiction d'un bureau des finances établi pour la perception des tailles et autres droits du roi. Ces bureaux ou chambres étaient dirigés par les trésoriers de France qui avaient ajouté à leur titre celui de généraux des finances. Ainsi ces territoires prirent le nom de généralité.
Décret du 23 octobre 1790
Dans un décret du 23 octobre 1790, concernant l'avancement aux grades militaires, l'Assemblée nationale fixa pour chaque arme les différents grades militaires. Pour les troupes à cheval, le corps des sous-officiers comprenait : les maréchaux des logis en chef, les maréchaux des logis, les brigadiers-fourriers, les brigadiers ; pour l'infanterie les sergents-majors, les sergents, les caporaux-fourriers, les caporaux.
Pour toutes les armes, les grades du corps des officiers comprenait : les sous-lieutenants, lieutenants, capitaines, lieutenants-colonels, colonels, maréchaux de camp, lieutenants généraux et maréchal de France.
Le grade de major fut supprimé.
Création des grades de chef de division, lieutenant-colonel, capitaine
Loi du 16 février 1791
Titre premier : la maréchaussée est supprimée et reconstituée sous le nom de Gendarmerie nationale. Le complet de l'arme est porté à 7455 hommes. Elle est organisée en 28 divisions ; chaque division comprenant trois départements formés chacun de deux compagnies (sauf la Corse).
La hiérarchie dans l'arme est ainsi établie : officiers : colonel, lieutenant-colonel, capitaine, lieutenant ; Sous-officiers : maréchal des logis, brigadier ; hommes du rang : gendarme.
Création d'un officier général
Loi du 16 février 1791
Une place d'officier général (art. 14) est attachée pour la première fois au corps de la gendarmerie. Elle est attribuée au plus ancien des prévôts généraux qui reçoit du roi une commission de maréchal de camp. Il concerve néanmoins son service à la tête de sa division.
Suppression des compagnies particulières de maréchaussée
Loi du 16 février 1791 (titre VI) :
Les personnels des compagnies supprimés versés dans le corps de la gendarmerie nationale conservèrent leur grade et leur rang, les autres étaient remboursés des charges qu'ils avaient acquises. Le complet de la toute nouvelle gendarmerie fut porté à 7455 hommes, formant 1560 brigades et 20 divisions.
(1) Au début de 1790, cette compagnie comptait 4 officiers, 5 maréchaux des logis, 16 brigadiers et 137 cavaliers répartis en 27 brigades, dont 20 en Seine-et-Oise, 4 dans l'Oise et 3 en Seine-et-Marne.
Création des nouvelles unités de gendarmerie
Loi du 15 mai 1791
La compagnie de la prévôté de l'hôtel, qui faisait partie de la Maison du Roi fut supprimée est recréée sous le titre de gendarmerie spécialement attachée au service de la nation. Dans la réalité, avec cette troupe monarchique, l'Assemblée nationale s'était constituée la première une force militaire à ses ordres. Sous l'autorité d'un lieutenant-colonel, ce nouveau corps était composé de deux compagnies. L'effectif de chaque compagnie commandée par un capitaine était de trois lieutenants, trois maréchaux des logis, six brigadiers et trente-six gendarmes. La force totale du corps étant de 100 hommes. Les gardes réformés par la nouvelle organisation étaient conservés en surnuméraires avec droit au replacement.
Ce corps fut chargé de remplir près de l'Assemblée nationale les mêmes fonctions qu'il exerçait dans l'hôtel du roi. Il devait « maintenir l'ordre et la police dans les issues et aux portes de la salle du corps législatif concurremment avec les gardes nationales » et était « autorisé à repousser par la force toute violence ou voie de fait qui serait employée contre eux dans les fonctions qu'ils exercent au nom de la loi ».
Il devait également fournir un officier et deux gendarmes auprès du ministre de la Justice pour l'honneur et la sûreté du sceau de l'État et remplir auprès des tribunaux de Paris et le tribunal de cassation les mêmes services que la compagnie de robe-courte effectuait avant son licenciement.
L'article VII du titre IV du décret du 15 mai 1791 précise que : « L'uniforme des officiers, sous-officiers et gendarmes nationaux composant ce nouveau corps sera en tout semblable à celui de la gendarmerie nationale en y ajoutant la distinction que portent les grenadiers de cavalerie ».
Une loi du 11 septembre 1792 portait l'effectif de ce corps qui conservait la dénomination de Grenadiers(1) de la gendarmerie nationale à cent quatre-vingts hommes formant deux compagnies. Un décret du 30 septembre 1792 lui accorda un drapeau. Ce corps renommé « Grenadiers pour la Représentation Nationale » le 9 thermidor An III (27 juillet 1795) cessa alors de faire parti de la gendarmerie.
(1) On fait remonter l'invention de la grenade au règne de François Ier, mais c'est sous celui de Louis XIV que l'usage de cette arme prit une place de plus en plus importante dans les batailles. La grenade se jetait à la main et les soldats chargés de cette opération prirent le nom de grenadiers qu'à partir de 1667. Les premiers furent choisis parmi les volontaires auxquels on donna le nom d'enfant perdu, mais bien vite on confia cette mission à des soldats d'élite auxquels on attribua une haute paye. Ils devaient avoir une certaine taille, de la force, une bonne conduite et beaucoup de courage.
L'introduction de ces combattants dans les armées se fit au nombre de quatre ou six par compagnie d'infanterie, mais bien vite leur nombre parut insuffisant notamment au moment de l'assaut. Ils furent alors réunis en compagnie d'une cinquantaine d'hommes et marchèrent à la tête des bataillons. À partir de 1670, les grenadiers commencent à exister dans l'armée française en compagnie d'élite à raison d'une par régiment d'infanterie, d'abord dans celui du roi puis dans les trente premiers régiments.
En 1691, chaque bataillon avait sa compagnie de grenadiers. En 1749, le ministre de la guerre d'Argenson institua un régiment complet de grenadiers soit environ 2400 hommes, mais les abus de ce régiment et son indiscipline obligèrent le roi à le licencier en 1771. On en revint aux compagnies par régiment que l'on réunissait en un seul corps pour les besoins de la guerre seulement sous le nom de grenadiers royaux de France. Ce corps qui acquit un grand renom de bravoure périclita dès lors qu'il fut réuni en un corps permanent. Le 4 août 1789, il fut dissous.
Le prestige de cette arme et celle de la gendarmerie étaient tels que la convention nationale décida de donner au corps de la maréchaussée le nom de gendarmerie nationale et afin d'asseoir leurs pouvoir et autorité, d'honorer du titre de grenadiers-gendarmes l'unité de gendarmerie d'élite chargée de la protection du corps législatif constitué par les anciens gardes de la prévôté de l'hôtel. C'est à cette occasion que le symbole de la grenade fut introduit dans l'arme. La loi de germinal An VI (1798) l'officialisera sur les plaques de ceinturon et sur le retroussis de l'habit.
Décret du 18 mai 1792
Pour perpétuer sa mission d'accompagnement des armées, mission qu'elle exerçait avant la révolution lorsqu'elle était constituée en prévôté, l'assemblée nationale établit à la suite de chaque armée un détachement de gendarmerie pour prêter main forte à l'éxécution des jugements rendus par les cours martiales et par les tribunaux de police correctionnelle et pour veiller au maintien de l'ordre intérieur dans les camps. Forts de 33 hommes, officiers compris, ces détachements devaient également réprimer les désertions. L'effectif de ces compagnies fut porté à 150 hommes par décret du 30 avril 1793.
L'uniforme des gendarmes détachés aux armées était semblable à la gendarmerie des départements.
Avec l'Ordonnance du 27 décembre 1769 Louis XV avait établi en Corse une compagnie de maréchaussée composée de soixante-cinq hommes répartis en quatorze brigades. Cette maréchaussée avait les mêmes fonctions que celles établies en France et jouissait des mêmes privilèges et avantages.
Son installation ne fit pas disparaître le grande criminalité de l'île. L'esprit de parti, les inimitiés de famille et les haines transmises en étaient les sources principales. L'impunité des auteurs par leur fuite aux maquis ne faisait qu'envenimer la situation. Pour la combattre, le roi par édit d'août 1772 créa en Corse quatre juntes nationales et une juridiction prévôtale. Afin que soit exécuté et respecté les décisions de ces tribunaux, Louis XV créa par ordonnance du 23 août 1772 un nouveau régiment provincial (le quarante-huitième) qui prit le nom de régiment provincial de l'île Corse. Il était composé de deux bataillons, chaque bataillon subdivisé en huit compagnies, dont une de Grenadiers royaux, une de Grenadiers provinciaux et six de Fusiliers.
Les cavaliers de la maréchaussée furent bientôt réduits à l'inaction. L'effectif de cette compagnie fut d'abord ramené à vingt hommes en 1778, puis la compagnie fut supprimée par un édit de mai 1789.
Décret du 3 - 8 juin 1791
L'Assemblée nationale crée sur l'île trente-six brigades de gendarmes à pied divisées en trois compagnies de gendarmerie. Les officiers, sous-officiers et soldats ayant servi dans le régiment provincial de l'île Corse furent prioritairement recrutés pour cette première formation.
Leurs uniforme et armement étaient identiques à ceux utilisés par la gendarmerie des départements.
Augmentation du nombre de brigades
Décret du 14 - 29 avril 1792
Un décret du 5 janvier 1792 avait définitivement fixé et maintenu la gendarmerie nationale à 1 560 brigades de 5 hommes chacune. Elle fut augmentée de 40 brigades par décrets des 14 et 29 avril suivant portant organisation de ce corps. La gendarmerie demeura placée sous la surveillance et les ordres de huit inspecteurs généraux. Les inspections étaient formées de 83 départements et de 28 divisions. La force totale du corps s'élevait à 8784 hommes.
Ce décret précisait (article 2 du titre IV) que l'uniforme resterait tel qu'il a été fixé par le décret du 16 février, néanmoins les manches d'habit et parements seront coupés comme ceux de la cavalerie.
Création de la gendarmerie à pied
Décret du 16 juillet 1792
Afin de repositionner les troupes de ligne stationnées dans Paris sur les frontière de l'empire et ne pas laisser la capitale sans force armée pour assurer le maintien de l'ordre, l'Assemblée nationale crée des unités miliraires dont les effectfs sont tirés des gardes françaises ayant servi la révolution, pour être organisées en gendarmerie à pied. L'organisation de ces nouvelles compagnies fut fixée par décret du 17 août suivant.
(1)Sous la révolution, les dimensions du chapeau augmentent et les ailes s'allongent ; la coiffure qui est encore souple oscille entre une forme allongée sur les épaules et une forme plus étroite, mais plus haute. Il sera porté tantôt à plat (pointes parallèles aux épaules) tantôt en colonne (pointes perpendiculaires aux épaules).
Calendrier : le 22 septembre 1792 est déclaré premier jour de la république. Il débute à minuit (décret du même jour).
Avec le décret du 21 février 1793 relatif à l'organisation de l'armée, aux pensions de retraite et traitements des militaires de tous grades, la convention nationale substitua au nom de régiment, celui de demi-brigade et modifia l'appellation des grades. Les dénominations de lieutenant-colonel, colonel, maréchal de camp, lieutenant général et maréchal de France furent supprimées.
Ancienne appellation | Nouvelle appellation |
---|---|
Général d'armée | Général en chef |
Lieutenant général (1) | Général de division |
Maréchal de camp (2) | Général de brigade |
Colonnel (3) (toutes armes ) | Chef de brigade (4) |
Lieutenant-colonel d'infanterie | Chef de bataillon (5) |
Lieutenant-colonel de cavalerie | Chef d'escadron (6) |
(1) Le titre de lieutenant général des armées du roi remonte au règne de Charles VII vers 1430. Ce n'était qu'une qualité temporaire. Le grade fut créé en 1638 sous Louis XIII. Il devint une charge permanente. Louis XIV augmenta leur nombre, car il s'agissait de créer un grade intermédiaire entre le maréchal de camp et le maréchal de France, mais également de multiplier les officiers généraux en proportion de la multiplication des troupes.
Lorsque plusieurs lieutenants généraux étaient réunis, le plus méritant était chargé du titre de « lieutenant général commandant en chef » et commandait tous les autres « lieutenants généraux des armées du roi ». Ces derniers avaient alors la direction d'une division de l'armée ou du corps d'armée que commandait le général en chef. La charge de lieutenant général était la plus élevée de l'armée après celle de maréchal de France.
(2) À l'origine cet officier était chargé du campement et du logement des armées afin que les troupes soient en sûreté. Sous le règne de François Ier, ce titre n'est qu'une commission passagère. Sous le règne d'Henri IV, il devient permanent, mais la charge est unique. Ce titre sera multiplié à la fin du règne de Louis XIII et au commencement de celui de Louis XIV.
(3) C'est sous le règne de Louis XII qu'on voit apparaître pour la première fois le titre de colonel associé à celui de capitaine pour désigner les chefs des bandes dont se composait l'infanterie française. En 1544 fut créée la charge de colonel général. Les chefs de corps furent alors appelés mestres de camp puis successivement colonels de 1661 à 1721, mestres de camp de 1721 à 1730, colonels de 1730 à 1780, mestres de camp de 1780 à 1788.
Cette variation dans les titres employés pour désigner les chefs de corps était occasionnée par la suppression ou le rétablissement de la charge de colonel général. Ainsi ces officiers étaient appelés mestres de camp lorsqu'il y avait un colonel général et reprenaient le nom de colonel toutes les fois que la charge de colonel général était supprimée.
Une ordonnance du 17 mars 1788 en supprimant les mestres de camp en second rendit aux mestres de camp commandant le titre de colonel que ces officiers supérieurs n'ont plus quitté jusqu'au décret du 21 février 1793.
(4) On s'adressait à cet officier en l'appelant « citoyen-chef » au lieu de se servir de la formule « mon colonel ». En gendarmerie, le titre de cet officier était chef de division.
(5) C'est en décembre 1734 que l'on songea à créer un emploi intermédiaire entre le lieutenant-colonel et le capitaine. On donna alors au titulaire de ce grade la dénomination de « commandant de bataillon », mais ce nouveau titre n'était qu'honorifique. Il appartenait de droit au plus ancien capitaine qui n'en restait pas moins le chef de sa compagnie. L'emploi de commandant de bataillon fut supprimé en 1762. Recréé en 1772 et de nouveau supprimé en 1776, ce grade fut définitivement rétabli sous le titre de chef de bataillon par décret du 21 février 1793.
(6) Comme les commandants de bataillon dans l'infanterie, « commandants d'escadron » n'était qu'un titre honorifique qui revenait, sous Louis XIV, au capitaine le plus ancien. Il faut attendre le décret du 21 février 1793 pour que ce titre devienne un grade à part entière sous la dénomination de chef d'escadron.
BATAILLE DE HONDSCHOOTE 21 FRUCTIDOR AN I (France - 8 septembre 1793)
Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale.
Les subdivisions de la gendarmerie nationale :
La gendarmerie de cette époque était subdivisée en quatre grandes formations recevant chacune des soldes différentes. Il y avait :
Lorsque l'Assemblée constituante renversa les multiples institutions judiciaires qui couvraient le sol du royaume, elle en conserva la plus grande partie des principes qui dirigeaient ces institutions. En ce qui concerne la police judiciaire, elle ne fit à peu près que transférer aux juges de paix les attributions des juges royaux et seigneuriaux et restituer aux capitaines et lieutenants de la gendarmerie nationale les pouvoirs des prévôts et lieutenants de la maréchaussée.
Le poids de la police judiciaire pesait alors presque en totalité sur les juges de paix suivant le Code criminel de 1791. En concentrant entre les mains de ce magistrat l'ensemble des actes de procédure, on atteint bien vite les limites du possible. Cette considération conduisit l'Assemblée nationale à associer les officiers de la gendarmerie nationale à une grande partie des fonctions de police attribuées aux juges de paix. Ainsi, la loi du 29 septembre 1791 portait :
Cette aide ne faisait pas de ces officiers de gendarmerie des officiers de police judiciaire et le juge de paix conservait toutes ses prérogatives. Pour soulager leur action, le Code criminel du 3 brumaire an IV créa de nombreux officiers de police judiciaire au nombre desquels figuraient les lieutenants et capitaines de la gendarmerie nationale.
Code du 3 brumaire an IV (25 octobre 1795)
Dans ce code des délits et des peines, les capitaines et lieutenants de la gendarmerie nationale reçoivent les attributions d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous la surveillance générale de l'accusateur public.
C'est la première fois que les fonctions d'officier de police judiciaire sont attribuées à la gendarmerie.
Une loi du 25 pluviôse an V (13 février 1797) réorganise la gendarmerie en 25 divisions, subdivisées en 100 compagnies formant 1500 brigades. Chaque division est formée de deux escadrons et chaque escadron de deux compagnies à raison d'une compagnie par département. Chaque compagnie comprend de douze à dix-huit brigades de cinq gendarmes montés ou de sept dont deux à pied. L'effectif du corps en officiers, sous-officiers et soldats est fixé à 8475 hommes.
Création des grades de chef d'escadron(1) et de maréchal des logis en chef(2)
loi du 25 pluviose an V
La réorganisation de l'arme par cette loi introduit dans l'arme deux nouveaux grades, celui de chef d'escadron et de maréchal des logis en chef à pied. Ainsi, chaque division est commandée par un chef de division inspecteur ayant rang de chef de brigade ; chaque escadron par un chef d'escadron; chaque compagnie par un capitaine et un, deux ou trois lieutenants; un maréchal des logis en chef à pied, réunissant les fonctions de quartier maître, de trésorier et celles de secrétaire-greffier, est attaché à chaque état-major de compagnie ; les brigades sont commandées un tiers par un maréchal des logis et les deux autres tiers par un brigadier.
(1) L'introduction des grades de chef d'escadron et de maréchal des logis-chef découle du décret du 21 nivôse an II concernant l'organisation de la cavalerie. Ce texte est appliqué à la gendarmerie qui est une arme principalement montée (8475 hommes, dont 8000 à cheval). Pour la cavalerie, la force d'une compagnie est fixée à 85 hommes, ce qui correspond approximativement aux nombres de gendarmes formant un département. La compagnie est commandée par un capitaine. Deux compagnies forment un escadron, pour la gendarmerie, deux départements forment un escadron, d'où la création du grade de chef d'escadron pour la gendarmerie.
(2) On ne trouve pas dans l'organisation de la cavalerie de maréchal des logis chef avant I776 et ce grade ne paraît pas remonter au delà de cette date. Avant cette époque le plus ancien maréchal des logis commandait aux autres sous-officiers de sa compagnie et n'était chargé que des détails de service, de police et de discipline ; le fourrier ayant ceux qui se rapportaient à la comptabilité et aux distributions de toute nature.
Sous le Directoire, la loi du 7 germinal an V (27 mars 1797) concernant le mode d'admission et d'avancement dans le nouveau corps de la gendarmerie rétablira l'aiguillette aux trois couleurs. Elle précise dans son titre que :
« le nouveau corps de la gendarmerie nationale portera le même uniforme que l'ancien : il y sera ajouté l'aiguillette aux trois couleurs, et sur le baudrier sera appliqué une plaque de cuivre argenté portant ces mots : Respect aux personnes et aux propriétés.
Le Directoire exécutif est chargé d'en déterminer les formes et les dimensions».
L'aiguillette tricolore comportait deux brins nattés en blanc, les deux cordons ronds étant l'un bleu et l'autre rouge.
Une loi du 16 frimaire an IV ( 6 décembre 1797 ) crée une division de gendarmerie pour la Corse à 2 escadrons, ayant chacun trois compagnies de 18 brigades, dont 2 à cheval et 16 à pied. Effectif total 573 officiers et gendarmes.
La loi du 28 germinal an 6 est une loi fondamentale pour la gendarmerie nationale. Elle rappela le corps de la gendarmerie au véritable but de son institution dont plusieurs des lois précédentes l'avaient détourné et réunit en un seul code les dispositions législatives qui la concernaient. Cette loi conservait aux officiers de gendarmerie les fonctions d'officier de police judiciaire. Les lois et ordonnances qui lui succèderont maintiendront cette disposition. Voici quelques points particuliers :
Loi du 28 germinal an VI
- Art. 1 : « Le corps de la gendarmerie nationale à cheval, établi par les lois des 25 pluviôse an V et 22 brumaire an VI sera augmenté de cent lieutenants et de quatre cent cinquantre-trois brigades. » L'arme est composée de 25 chefs de division, 50 chefs d'escadron, 100 capitaines, 300 lieutenants, 100 maréchaux des logis-chefs, 500 maréchaux des logis, 1500 brigadiers, 7900 gendarmes et 100 trompettes représentant une force totale de 10 575 hommes.
- Art. 85 : dans les lieux des résidences des brigades où il ne se trouve ni maison de justice ou d'arrêt ni prison, il y aura, dans la caserne de la gendarmerie, une chambre de sûreté particulièrement destinée à recevoir les prisonniers qui doivent être conduits de brigade en brigade.
- Art. 131 : défend à la gendarmerie d'entrer de nuit dans les maisons des citoyens, sauf les exeptions établies par cette loi.
Cette loi fixe d'une façon complète et détaillée l'uniforme de la gendarmerie. C'est un texte important pour l'uniforme de l'arme qui servira de référence pendant 20 ans. Il est le premier à introduire pour la gendarmerie un grand et un petit uniforme.
Le grand uniforme pour les officiers, sous-officiers et gendarmes nationaux :
L'habit uniforme ne permettant pas de distinguer les grades, de nouveaux éléments vont être introduits dans la composition de la tenue. Désormais, c'est par le jeu des épaulettes et des aiguillettes que l'on va parvenir à cette reconnaissance.
Le petit uniforme
Le petit uniforme se compose dans ses grandes lignes d'un surtout en drap bleu ayant les mêmes retroussis que l'habit, du gilet à manche en drap bleu, du pantalon en drap bleu basané en cuir noir et du chapeau bordé d'un galon noir avec pompon et macaron en laine rouge.
À compter de ce texte, l'uniforme de la gendarmerie ne devait plus subir pendant près de quinze ans de notables modifications. C'est au général Wirion, chargé de l'organisation de la gendarmerie nationale dans la 25e division (départements nouvellement conquis de la Roër, de la Moselle, du Mont Tonnerre et de la Sarre) que nous devons, dans un règlement sur le service de la gendarmerie dans ces départements, la description de l'uniforme qu'il imposa aux gendarmes de cette division.
Avec l'arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801) le Premier Consul donnait à la gendarmerie une nouvelle organisation. L'arme était divisée en 27 légions dont une légion d'élite.
Les légions départementales faisait le servi sur quatre départements(1). Elle étaient formées chacune de deux escadrons et chaque escadron de deux compagnies, une compagnie par département(1). Le corps de la gendarmerie était alors composé de 1 750 brigades à cheval et 750 à pied ; chaque brigade était à l'effectif d'un sous-officier et de cinq gendarmes.
Six compagnies supplémentaires furent créées pour les légions qui renfermaient dans leur arrondissement de grands ports et des arsenaux maritimes (Le Havre, Brest, Lorient, Rochefort, Anvers, Toulon). Ces compagnies formaient 48 brigades dont 6 à cheval et 42 à pied pour un effectif total de 300 hommes, officiers compris. Elles étaient chargées de l'exécution des règlements relatifs à la surveillance, la garde et la police desdits ports et arsenaux. Elles étaient placées sous les ordres des préfets maritimes.
La force de la légion d'élite était de 600 hommes, officiers compris. Les 66 brigadiers et 484 gendarmes formant cette légion, étaient fournis par les légions départementales. Ils continuaient de faire partie des brigades dont ils étaient extraits et comptaient pour mémoire dans les revues et contrôle. Cette formation était spécialement chargée de veiller sur le chef de l'État pendant ses voyages et aux armées et de maintenir la sûreté publique et de police dans les lieux où résidait le gouvernement. Cette formation était désignée sous le nom de gendarmerie d'élite. Elle était commandée par un aide de camp du Premier Consul qui ne recevait ses ordres que du Premier Consul.
Avec un état-major général composé d'un général de division, Ier inspecteur général et de deux généraux de brigade, inspecteurs généraux, la force totale de la gendarmerie s'élèvait alors à 15 689 hommes.
(1) Excepté en Corse, où il y avait 2 compagnies par département, et dans la 19e légion où la gendarmerie du département du Mont-Terrible avait été fondue avec la compagnie du Haut-Rhin.
Arrêté du 29 pluviôse an VIII (18 février 1800)
Par arrêté du 29 pluviose an VIII, le premier consul établit, dans les départements de l'ouest, 200 brigades de gendarmerie à pied supplémentaires qu'il place sous les ordres des officiers de la gendarmerie. Chaque brigade est composée d'un maréchal des logis, d'un brigadier et de huit gendarmes. L'uniforme est identique à celui de la gendarmerie à cheval et l'armement est semblable à celui de l'infanterie légère.
Suivant l'arrêté du 8 germinal an VIII (29 mars 1800) portant création d'un inspecteur général de la gendarmerie nationale :
Le général Bon-Adrien JEANNOT de MONCEY est nommé, par le premier consul, inspecteur général de la gendarmerie nationale à compter du 1er décembre 1801.
L'arrêté du 8 germinal an VIII, qui crée un inspecteur général de la gendarmerie nationale, précise qu'il portera l'uniforme de chef de division de gendarmerie avec des étoiles sur les épaulettes.
Loi du 7 pluviôse an IX (27 janvier 1801)
La loi relative à l'organisation de la gendarmerie du 28 germinal an 6 (article 194) n'avait admis aux fonctions de la police judiciaire que les capitaines et les lieutenants conformément à la loi du 3 brumaire an 4, mais la loi du 7 pluviôse an 9, conféra ces fonctions à tous les officiers de gendarmerie et par conséquent aux chefs d'escadron et de division. Le nouveau Code (articles 9 et 48) se sert des mêmes expressions officiers de gendarmerie, en sorte que les sous-lieutenants sont appelés à remplir les fonctions de police judiciaire tout comme les capitaines et les lieutenants de l'arme.
Arrêté du 12 thermidor an IX (3l1 juilet 1801) :
Avec cet arrêté, la dénomination de « division » est remplacée par celle de « légion ». Les chefs de division prennent le titre de chefs de légion.
L'état-major général de la gendarmerie est composé d'un général de division, premier inspecteur général, et de deux généraux de brigade, inspecteurs généraux. Les fonctions du premier inspecteur géneral de la gendarmerie sont celles qui lui ont été attribuées par l'arrêté du 8 germinal an 8. Les deux généraux de brigade ont pour mission d'inspecter les légions et veiller à la cohésion du corps de la gendarmerie et à l'uniformité de son service.
Le corps des officiers est composé des grades suivants : chefs de légion (ayant rang de colonel), chef d'escadron, capitaine, lieutenant est sous-lieutenant.
Le corps des sous-officiers est composé des grades suivants : maréchal des logis et brigadiers.
Loi du 29 floréal an X (19 mai 1802) : création de la Légion d'honneur pour récompenser les services militaires et civils.
La réorganisation territoriale de la gendarmerie sous le consulat n'apporta aucune modification notable à l'uniforme des gendarmes à pied ou à cheval des départements.
Gendarme à cheval - An IX Grande tenue |
Gendarme à pied - An IX Grande tenue |
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Armement : sabre de cavalerie de ligne - mousqueton |
Armement : fusil Mle An IX baïonnette de 15 pouces (406 mm) et sabre-briquet |
La gendarmerie d'élite était composée d'un chef de légion, trois chefs d'escadron, dont un chargé de la police, un lieutenant quartier-maître; un chirurgien-major, un artiste vétérinaire, deux sous-lieutenants adjudants, cinq capitaines en premier, dont un major, deux capitaines en second, huit lieutenants en premier, quatre lieutenants en second, douze maréchaux des logis à cheval, dix maréchaux des logis à pied, trente-six brigadiers à cheval, trente brigadiers à pied, deux cent soixante-quatre gendarmes à cheval, dont quatre trompettes, deux cent vingt gendarmes à pied, dont deux tambours.
Arrêté du 21 pluviôse an X
Sur le rapport du ministre de la Guerre, les consuls fixèrent par arrêté du 21 pluviôse an X (10 février 1802) l'uniforme de la gendarmerie d'élite. Pour intégrer cette unité, il fallait être âgé de 25 ans minimum et 40 maximum. Il fallait savoir lire et écrire, mesurer 1.75m , avoir servi cinq ans dans les troupes à cheval pour les gendarmes à cheval et quatre ans soit dans les troupes à cheval soit dans l'infanterie pour les gendarmes à pied et justifier de quatre campagnes au moins dans les armées actives depuis la révolution.
Gendarme et sous-officier à pied | Officier de gendarmerie à pied | Gendarme à cheval |
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- Grande tenue d'été - | - Grande tenue d'été - | - en petite tenue (1805) - |
Les modèles d'arme à feu
À cette époque, il n'existait que cinq modèles d'armes à feu légères pour l'armée française qui étaient toutes produites dans les manufactures d'état.
Règlement du 1er vendémiaire an XII
(22 sept. 1803)
L'uniforme des officiers réformés est composé de l'habit, la veste et la culotte en drap. L'habit est sans revers, botonne sur la poitrine et ont pour seule distinction les parements et le collet en velours cramoisi. Il conservent le bouton d'uniforme du corps. Le chapeau uni sans panache, plumes ni plumet est orné de la cocarde nationale, d'une gance en or arrêtée par un bouton. Ils conservent les épaulettes, la dragonne des grades respectifs et l'épée de l'arme.
Avec l'arrêté du 1er vendémiaire an XII ( 22 septembre 1803 ), les Consuls changent l'appellation des unités militaires. La hiérarchie militaire est modifiée de la manière suivante :
Infanterie : le nom de régiment est substitué à celui de demi brigade. Les chefs de brigade reprennent le titre de colonel. Le grade de chef de bataillon est maintenu. Création d'un major par régiment, grade intermédiaire entre celui de colonel et celui de chef de bataillon.
Troupes à cheval : les chefs de brigade prennent le titre de colonel comme dans l'infanterie. Le grade de chef d'escadron est maintenu. Création d'un major comme dans l'infanterie.
Les majors avaient à peu près les mêmes fonctions que les lieutenants-colonels institués avant leur suppression en 1793.
Création du titre de colonel :
La gendarmerie nationale étant une arme à cheval, les chefs de légion de gendarmerie prennent, suivant l'arrêté du 1er vendémiaire an XII, le titre de colonel.
Avec la décision du 24 brumaire an XIII (15 novembre 1804) la gendarmerie prend le titre de « gendarmerie impériale ».
L'uniforme ne subit pas de transformation. Les modifications qui suivront seront légères et étalées dans le temps. Ainsi les galons des sous-officiers se portent en chevron, l'aiguillette redevient blanche, les boutons portent l'aigle, le numéro de la légion et l'inscription : gendarmerie impériale. L'aigle orne la plaque du ceinturon et du baudrier.
Avec l'extension de l'empire, le nombre de légions augmente et passe en 1808 à 29 légions. Le complet de la gendarmerie sera successivement augmenté pour atteindre en 1808 environ 18.000 hommes puis près de 30.600 réparti en 34 légions formées de 68 escadrons et 144 compagnies.
Placée sous l'autorité du Maréchal de l'Empire Moncey, Duc de Conégliano, premier inspecteur général, les trente-quatre légions sont réparties comme suit :
Avec la campagne d'Espagne (1807 - 1814) on comptait au 1er juillet 1813 six légions supplémentaires employées à l'armée d'Espagne. Sous les ordres du général de brigade Buquet, les légions sont constituées progressivement suivant le décret du 12 décembre 1811, à partir des 20 escadrons formés pour cette campagne.
Création de la dignité de maréchal d'Empire
Décret organique du 28 floréal an XII (19 mai 1804)
Création de dix huit maréchaux d'Empire : Berthier, Murat, Moncey, Jourdan, Masséna, Augereau, Bernadotte, Soult, Brune, Lannes, Mortier, Ney, Davoust, Bessières, Kellermann, Lefèvre, Pérignon, et Serrurier.
Leur insigne distinstif est le bâton recouvert de velour bleu et semé d'abeilles d'or.
BATAILLE D'AUSTERLITZ
2 décembre 1805.
Infanterie
Cavalerie
La compagnie de la Seine faisait partie de la première légion de gendarmerie départementale avec la compagnie de Seine-et-Oise et la compagnie de Seine-et-Marne. Attachée au service de la capitale, elle se distinguait des autres compagnies par quelques effets vestimentaires et sa coiffure.
La compagnie de gendarmerie de la Seine était équipée d'une grande et d'une petite tenue semblables à celles de la gendarmerie départementale, cependant l'habit de la grande tenue se portait avec un plastron écarlate. La cavalerie était coiffée d'un bonnet à poil et l'infanterie d'un shako.
Par arrêté du 10 thermidor an XII (29 juillet 1804), la compagnie de gendarmerie d'élite créée par l'arrêté du 12 thermidor an IX (31 juillet 1801) pour la garde des consuls sous le nom de « légion d'élite », prit rang dans la garde impériale sous le titre de « gendarmerie d'élite à pied et à cheval ». Elle était composée d'un état-major, de 2 escadrons formés chacun de 2 compagnies et d'un demi-bataillon ayant aussi 2 compagnies ; son effectif s'élevait à 632 hommes, officiers compris. Un décret du 15 avril 1806 portant sur la composition de la garde impériale fixait son effectif à 520 hommes officiers compris. Cette formation combattit jusqu'à la fin de l'empire sur les champs de bataille.
La gendarmerie d'élite porte dans ses grandes lignes l'uniforme de la gendarmerie des départements.
(1) Le bonnet à poil fut introduit dans les armées françaises entre 1730 et 1740. C'est une invention de l'armée prussienne qui en avait équipé ses grenadiers pour leur permettre d'avoir plus d'aisance dans le jet de leurs grenades. En effet durant cette action le fusil qu'ils devaient porter en bandoulière ne cessait de s'accrocher à leur large chapeau. Frédéric-Guillaume, roi de Prusse les remplaça par des bonnets pointus garnis de plaques de cuivre et afin de donner à cette coiffure un air plus martial il y ajouta une garniture de peau d'ours. Cette coiffure fut introduite dans les armées françaises alors qu'elle avait perdu son utilité, car on ne lançait déjà plus les grenades. Les grenadiers à cheval adoptèrent les premiers les bonnets d'ourson et seront suivis par les grenadiers d'infanterie.
Décret du 22 fructidor an XIII
le calendrier grégorien est remis en usage dans tout l'Empire français à compter du 11 nivôse an XIII (1er janvier 1806).
Code d'instruction criminelle de novembre 1808
Les officiers de la gendarmerie nationale sont maintenus dans leur fonction d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous l'autorité des cours impériales. À ce titre, ils sont habilités à recevoir les dénonciations de crimes ou délits commis dans les lieux où ils exercent leurs fonctions habituelles.
Décision impériale du 24 novembre 1809
L'Empereur décide de créer 20 escadrons de gendarmerie pour l'armée d'Espagne. Ils seront mis sur pied à compter de la décision ministérielle du 23 janvier 1810. L'effectif de chaque escadron est fixé à 7 officiers, 200 sous-officiers, brigadiers et gendarmes (80 à cheval et 120 à pied). La force totale des 20 escadrons était de 4.140 hommes et 1.740 chevaux. Les escadrons étaient formés d'un tiers de gendarmes et deux tiers de militaires venant des régiments.
Décret du 12 décembre 1811
La gendarmerie de l'armée d'Espagne est organisée en six légions commandées chacune par un colonel. Les états-majors de ces légions étaient implantés de la manière suivante : 1re légion à Burgos (Castille) ; 2e légion à Sarragosse (Aragon) ; 3e légion à Pampelune (Navarre) ; 4e légion à Vittoria (Biscaye) ; 5e légion à Burgos (Castille) ; 6e légion à Figuières (Catalogne).
C'est à l'occasion du renouvellement des effets d'uniforme de l'armée française qu'une importante modification dans la façon de tailler les vêtements va ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de l'uniforme. L'ensemble des textes élaborés par les commissions des différentes armes jusqu'en 1812 va être mis en application dès 1813.
L'habit à la française dont les revers se terminaient en pointe sur la poitrine laissant apparaître le vêtement du dessous disparaît au profit de l'habit-veste. Ce dernier se distingue du précédent par la coupe droite de ses revers qui couvrent intégralement le vêtement du dessous. Il est échancré au niveau des hanches pour dégager le haut des cuisses. Ses basques longues pour la gendarmerie (elles arrivent au niveau des genoux) et réduites pour l'infanterie (- 25 cm) sont tenues agrafées.
L'habillement des sous-officiers, brigadiers et gendarmes pour l'arme à pied et l'arme à cheval est composé d'un habit, d'une veste, d'une culotte, d'un surtout, d'un gilet à manches, d'un pantalon et d'une redingote capote.
Arme à pied
Arme à cheval
BATAILLE DE VILLODRIGO 23 octobre 1812 (Espagne).
Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale.
Lorsque Louis XVIII accède à la couronne, la gendarmerie impériale prend le titre de gendarmerie royale.
Dans son ordonnance du 11 juillet 1814, le roi conserve la place de premier inspecteur général(1) et réduit l'effectif de l'arme à 13 358 hommes de tous grades. Il divise le corps de la gendarmerie en huit inspections, formant vingt-quatre légions et quatre-vingt-quinze compagnies. Chaque brigade est composée d'un maréchal des logis ou brigadier et de cinq gendarmes. Chaque compagnie fait le service d'un département ou d'un arrondissement maritime excepté dans la Ire et la 24e légion.
La première légion qui se recrute sur toute la gendarmerie est chargée plus particulièrement :
(1) Par ordonnance du 16 mai 1814, Louis XVIII donne aux généraux de brigade la dénomination de maréchaux-de-camp et aux généraux de division celle de lieutenants généraux. Leurs uniformes restent inchagés.
(2) Les services de la ville de Paris et celui des voyages et chasses du roi seront par la suite assurés par des corps constitués indépendants de la première légion.
(3) C'est le 24 mars 1772 que fut créée la compagnie des voyages et chasses du roi afin de ne pas détourner de leur service ordinaire les brigades de maréchaussée des compagnies des provinces. Cette compagnie qui comptait 4 officiers, 5 maréchaux de logis, 16 brigadiers et 137 cavaliers répartis en 27 brigades, fut supprimé par décrets des 18 août et 22 septembre 1790.
Ordonnance du 16 mai 1814
Louis XVIII rétablit les anciens titres des généraux et des colonels qui avaient été modifiés par décret du 21 février 1793
Ordonnance du 11 juillet 1814
Louis XVIII modifie l'organisation de la gendarmerie royale. L'inspection générale du corps est composée d'un maréchal de France pour premier inspecteur général et huit inspecteurs généraux, dont quatre du grade de lieutenant général et quatre du grade de maréchal de camp. Le corps des officiers et celui des sous-officiers reste inchangé.
Lorsque l'empereur Napoléon remonta sur le trône le 20 mars 1815, la gendarmerie reprit momentanément le titre de gendarmerie impériale jusqu'en août 1815 où ce corps reparut sous le titre de gendarmerie royale. L'inspection générale de la gendarmerie créée le 5 janvier 1800 est supprimée le 25 juillet 1815.
Trompette en tenue de corps de garde. (100 jours) |
Gendarme à cheval en tenue de campagne Waterloo (1815) |
Sous-officier de semaine (100 jours) |
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Par décret du 22 mars 1815, l'Empereur maintien dans l'armée les dénominations de lieutenant général et de maréchal de camp qui avaient été données aux généraux de division et de brigade par l'ordonnance du 16 mai 1814.
BATAILLE DE WATERLOO 18 juin 1815.
L'ordonnance du 10 septembre 1815 organise la gendarmerie en 8 inspections , 24 légions et 46 escadrons. La Ire légion faisait le service du département de la Seine, la première compagnie faisait le service des chasses et voyages du roi, et résidences royales. L'effectif du corps est fixé à 18 010 hommes, répartis en 1550 brigades à cheval de huit hommes chacune et 620 brigades à pied au même effectif.
Une ordonnance du 18 novembre 1815 créa dans chaque département un jury chargé de présider à l'organisation des brigades de gendarmerie en exécution de l'ordonnance du 10 septembre précédent. Ce jury était composé du préfet, du procureur du roi, du général commandant le département et de deux officiers de gendarmerie. Il termina son travail dans le courant de 1816.
Une ordonnance du 23 octobre 1817 relative à la gendarmerie royale des départements prescrivait la suppression des chef d'escadron placés à la tête des compagnies des déparlements. Seuls les départements où résidaient les chefs de légion et la compagnie des chasses et voyages seraient commandées à l'avenir par des chefs d escadron. En 1819 le complet du corps est fixé à 13.985 hommes, dont 597 officiers. Le corps forme six inspections et vingt-quatre légions qui font le service des départements. Le service du département de la Seine, des voyages, chasses et résidences du Roi est affecté à la première légion. La Gendarmerie royale est divisée en 1600 brigades à cheval et 650 brigades à pied.
La seconde restauration se borna à changer les insignes des uniformes. C'est ainsi que la cocarde blanche succéda à la tricolore, les armes de France remplacèrent l'aigle sur les plaques de ceinturon et les boutons.
Cependant en l'absence d'un nouveau règlement, l'uniforme de la gendarmerie fit l'objet de fantaisies de toutes nature : le trèfle remplaça sur l'épaule droite la patte d'épaule réglementaire; les basques s'ornèrent de patte figurant des poches, les grenades bleues sur les retroussis cédèrent la place aux blanches...
Afin de mettre un terme à cette dérive parut le 5 février 1819 un nouveau règlement qui déterminait l'uniforme de la gendarmerie royale. Ce texte est le premier qui décrive les effets particuliers pour la gendarmerie de la Corse (17e légion).
Les Maréchaux de France
Le titre de maréchal de France est rétabli en 1815.
Leur insigne distinstif est le bâton recouvert de velour bleu et semé de fleurs de lys d'or comme sous l'ancienne monarchie.
Ordonnance du 30 août 1815
Louis XVIII crée dans chacun des régiments de cavalerie un lieutenant-colonel qui prend les marques distinctives et les appointements attribués en dernier lieu aux majors créés par l'Empereur. Il a le second rang dans le régiment. Les fonctions de lieutenant-colonel sont, conformément aux principes des ordonnances de constitution de 1776, 1788 et 1791, de commander le régiment sous les ordres du colonel en sa présence et en son absence et d'être ainsi son intermédiaire dans toutes les parties du service.
Assimilées davantage aux marques distinctives des colonels, les effets de galonnage des lieutenants-colonels reprenaient le principe des galons à deux métaux fixés pour les majors créés sous le régime impérial. Ainsi, les épaulettes à torsades semblables à celles des colonels étaient en or et en argent. Les galons de shakos alternaient également l'or et l'argent.
Ordonnance du 2 août 1818
Sous-officiers : le grade de maréchal des logis-chef, créé par la loi du 25 pluviôse an V pour occuper l'emploi de trésorier est supprimé par ordonnance du 2 août 1818. Cet emploi est désormais confié à un lieutenant. Le corps des sous-officiers de la gendarmerie ne compte que deux grades : brigadier et maréchal des logis.
Officiers : les maréchaux des logis de gendarmerie appelés aux emplois de lieutenant sont initialement promus qu'au grade de sous-lieutenant. Après quatre ans d'exercice ils recevoivent leur brevet de lieutenant. Cependant, les emplois de sous-lieutenants n'existant pas en gendarmerie, ces derniers remplissent, pendant cette période transitoire, les mêmes fonctions que les lieutenants et leur sont assimilés pour la solde. Ce délais permettant au maréchal des logis de se former à son nouvel emploi de lieutenant.
Il en est de même pour les chefs d'escadron de gendarmerie appelés à occuper les emplois de chef de légion. Ils sont d'abord nommés au grade de lieutenant-colonel. Comme cet emploi n'existe pas en gendarmerie, ils remplissent les mêmes fonctions et reçoivent la même solde que les chefs de légion. Après quatre ans de grade de lieutenant-colonel, ils sont promus au grade de colonel.
Les principales modifications apportées par ce règlement consistaient à échancrer davantage l'habit sur les côtés et à raccourcir ses basques d'une soixantaine de millimètres. Le collet devient bleu ainsi que le passepoil bordant le revers. Les poches restent figurées par une patte à trois pointes. Les grenades blanches des retroussis sont conservées (elles seront d'argent pour les officiers et argent et fil bleu pour les sous-officiers). Les gendarmes à cheval portent l'aiguillette blanche à gauche montée en trèfle et un trèfle blanc à droite (bleu et argent pour les sous-officiers, rouge et argent pour les trompettes), la culotte est supprimée.
La grande tenue est composée d'un habit de drap bleu-de-roi, ayant revers et retroussis en drap écarlate et d'un pantalon en drap chamois demi-collant. La petite tenue est composée d'un surtout de drap bleu-de-roi avec retroussis en drap écarlate et d'un pantalon en drap gris. Les bottes des cavaliers sont demi-fortes, les gendarmes à pied ont deux paires de guêtres noires, une longue pour la grande tenue et une courte pour la petite tenue.
Le baudrier et le ceinturon sont ornés d'une plaque portant l'écusson aux trois fleurs de lis couronnées, environnées de branches de laurier et de chêne avec la légende Gendarmerie royale
Ce règlement est le premier texte qui décrit les effets particuliers à la gendarmerie de la Corse (17e légion). Les gendarmes ne portent pas le chapeau, mais un shako en feutre noir, avec calotte de cuir noir et galon de pourtour en argent, jugulaire en cuir avec écailles et rosace en cuivre argenté, pompon rouge à flamme. Une plaque de cuivre argenté aux armes de France porte la légende « Gendarmerie royale ». Les gendarmes ne pouvant se remonter en Corse qu'avec des chevaux de très petite taille, les dimensions des pièces de harnachement sont diminuées.
Le service des chasses et voyages du roi fut initialement attribué à la première légion par l'ordonnance du 10 septembre 1815 (art. 2). Cette légion ne s'étendait que sur le département de la Seine. Cette compagnie est vêtue de la même manière que les gendarmes des départements, mais se distingue par :
Le changement des armes suivant le modèle retenu n'était pas uniforme pour toutes les unités. Les manufactures d'armes d'état n'étaient pas en mesure de fournir des volumes très importants. Les armes étaient façonnées à la forge. Leur remplacement se faisait petit à petit en prenant en compte l'augmentation des effectifs et l'usure des armes en service. À cette époque le prix moyen d'un fusil était de l'ordre d'une trentaine de livres.
(1) Le sabre modèle de l'an XI sera reconnu comme la seule arme réglementaire de la gendarmerie à cheval par le règlement du 5 mai 1819. Il avait une lame de Klingenthal évidée et légèrement courbe, longue de 900 millimètres portant pour légende en lettres d'or gendarmerie royale. La monture avait trois branches évidées et surdorées, la capote de la monture portait une fleur de lis en relief, la poignée était noire en peau de chagrin et garnie de filigrane doré. Le fourreau était en acier poli, les bracelets et anneaux en cuivre doré. Les branches de la monture du sabre des officiers supérieurs étaient ciselées.
(2) Les pistolets d'officiers étaient du même calibre et des mêmes dimensions que les pistolets de la troupe, mais de facture plus soignée. Le canon était à pans jusqu'au tiers de sa longueur, le reste arrondi jusqu'à son embouchure qui était en forme de trombe. Le canon était bronzé gris de cendre. La platine, la calotte, la sous-garde, la capuche et la baguette étaient en fer poli, le bassinet en cuivre.
(3) À pied et en tenue de société, les officiers pouvaient porter une épée avec poignée ciselée et dorée ayant une grenade sur le pommeau et les armes de France en relief sur la coquille. La lame carrelée fine avait 890 millimètres de longueur et 25 millimètres de largeur au talon.
(4) Le mousqueton pour la gendarmerie à pied et à cheval était du modèle de l'an IX (1801). Il avait un canon de 28 pouces de longueur à 5 pans raccourcis. Calibre 7 lignes 7 points. Platine ronde, bassinet en cuivre. Baguette d'acier à tête en cône tronqué renversé. Baïonnette à 18 pouces de lame pesant 11 onces.
(5) Le sabre de la gendarmerie à cheval était à lame demi-courbe avec fourreau en fer du modèle adopté depuis l'an XI (1803) pour les troupes légères à cheval. Celui de la compagnie des voyages et chasses était d'une dimension un peu plus longue.
(6) Le pistolet de la troupe était du modèle de l'an IX (1801). Il avait un canon de 4 pouces 9 lignes de longueur à 5 petits pans. Calibre de 6 lig. 9 points. Platine ronde. Bassinet en cuivre. Baguette d'acier à tête-de-clou. Garnitures en fer. Longueur totale 245mm.
Pistolet de gendarmerie Mle 1816 | Caractéristiques |
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Mis en service par le règlement de 1819, ce pistolet fut le dernier modèle à silex pour la gendarmerie | (Musée de la gendarmerie nationale) |
Le règlement du 5 février 1819 sera successivement retouché par les circulaires du 10 juillet 1821 portant modification des marques distinctives des grades, du 3 mai 1822 portant modifiant de certains éléments de la tenue et création d'une fonte en cuir pour l'arme à pied portée sur le coté gauche de l'homme afin d'y placer le pistolet au lieu de le mettre en poche enfin celui du 3 mai 1826 qui supprime le chapeau de petite tenue.
Par ordonnance du 16 mars 1820, la gendarmerie des voyages et des chasses reçut une organisation distincte et prit le nom de Gendarmerie d'élite. Forte de 240 hommes, elle était constituée de deux compagnies de 117 hommes chacune. Commandée par un colonel, elle était placée sous les ordres du major général de la garde royale. Le recrutement se fit exclusivement parmi les gendarmes des compagnies départementales.
Le 27 avril suivant, une ordonnance fixait les règles de service, la solde et le mode d'admission dans ce corps. Les généraux commandant les divisions militaires et les autres autorités civiles et militaires ne pouvaient disposer de la gendarmerie d'élite ni la distraire de ses fonctions spéciales. Un trompette et un artiste vétérinaire lui sont attachés sous les noms de trompette brigadier et maréchal vétérinaire.
Le corps de la gendarmerie d'élite faisait partie du corps royal de la gendarmerie et à ce titre les mêmes dispositions lui étaient applicables. Ainsi, les gendarmes d'élite pouvaient constater les délits et contraventions et verbaliser.
Par ordonnance du 17 octobre 1821, Louis XVIII l'incorpora dans la garde royale, mais lui conserva toutes les dispositions prévues par l'ordonnance de 1820.
À compter de cette date, cette troupe qui avait porté comme toute la gendarmerie l'aiguillette à gauche la porta à droite comme toute la cavalerie de la maison militaire du roi. La grenade qui ornait le tapis de selle fit place au chiffre royal (les deux L croisés de Louis XVIII).
En dehors de ce détail, l'uniforme de la gendarmerie des chasses était dans ces grandes lignes identiques à celui de la gendarmerie d'élite du 1er empire. Seul le casque à chenille à la minerve orné sur le devant des armes de France avait remplacé le bonnet à poil.
Avec l'ordonnance du 31 mars 1820, Louis XVIII fixe à trois lieutenants généraux et six maréchaux de camp le nombre d'officiers généraux qui seront spécialement employés à l'inspection de la gendarmerie royale.
Ordonnance du 5 avril 1820
Ce texte fixe une première mise d'habillement aux militaires passant dans la gendarmerie royale soit qu'étant libérés du service actif de l'armée ils obtiennent d'entrer dans ce corps ou qu'ils y soient appelés des différens corps de l'armée.
Ordonnance du 29 octobre 1820
À la suite de tous ces bouleversements, la gendarmerie ne marchait plus que par habitude au milieu d'un dédale de lois, de règlements et de circulaires. Le 29 octobre 1820, une ordonnance vint récapituler tous les droits et devoirs de l'arme. Sur l'avis des ministres de la Guerre, de l'Intérieur, de la Justice et de la Marine, elle réunit toutes les décisions qui formaient la législation de la gendarmerie. Elle réglait les droits à l'avancement de tous ceux qui la composaient, les fonctions attribuées à chacun, leurs rapports avec les différentes autorités, etc. Par cette ordonnance le corps de la gendarmerie fut composé :
Les corps de la gendarmerie d'élite et de la gendarmerie de Paris furent soumis aux règles établies pour la police et la discipline de la gendarmerie de France tout en conservant la constitution provisoire qui leur a été donnée à raison de la spécialité de leur service.
Ordonnance du 10 octobre 1821
Ordonnance qui établit dans chaque compagnie de gendarmerie un abonnement de remonte et de secours destiné à aider les sous-officiers et gendarmes dans leurs dépenses d'habillement et d'équipement.
Pour suppléer la gendarmerie royale dans ces différentes missions, Louis XVIII crée par l'ordonnance du 6 novembre 1822 (Mémorial, vol. 2, n° 591, p.216) dans la 17e division militaire (la Corse) un bataillon qui prend la dénomination de bataillon de voltigeurs corses. Ce bataillon composé d'un état-major (à Bastia) et de quatre compagnies (à Ajaccio, Corte, Sartène, Sainte-Lucie de Tallano) était à l'effectif de seize officiers et quatre cent cinq hommes de troupe. Ce corps fut soumis pour son service aux mêmes autorités et aux mêmes règlements que la gendarmerie royale.
L'habillement des voltigeurs comprenait : un habit veste, un pantalon large avec demi-guêtres, une capote un shako pour coiffure.
Chaque homme de troupe était équipé d'une ceinture avec fontes de pistolets, de deux pistolets, d'une cartouchière en cuir noir, d'une carabine et d'un sabre d'infanterie fournis par les arsenaux de l'État.
Le règlement du 21 novembre 1823 impose des règles pour la comptabilité de la gendarmerie qui jusqu'alors était livrée au caprice de ses comptables. Sa tenue est uniformisée et l'allocation des fonds est arrêtée.
Lorsque Charles X monte sur le trône, la gendarmerie est organisée suivant l'ordonnance du 29 octobre 1820. Elle fait partie de l'armée, prend rang après la garde et compte parmi les corps royaux. L'ordonnance définit la gendarmerie comme : Force pour veiller à la sûreté publique.
La gendarmerie se compose alors de la gendarmerie d'élite, de la gendarmerie des départements, de la gendarmerie de Paris.
— La première créée pour le service résidences royales est placée sous les ordres du major général de la garde royale ; elle est composée de 1 colonel, 1 capitaine adjudant major, 1 lieutenant trésorier, 1 chirurgien major, 1 adjudant sous officier, 1 trompette-brigadier, 1 vétérinaire, 2 chefs d’escadron, 6 lieutenants, 2 maréchaux des logis-chefs, 12 maréchaux des logis, 24 brigadiers, 184 gendarmes, 4 trompettes. La force totale de la gendarmerie d’élite est de 241 hommes.
— La gendarmerie départementale divisée en 24 légions subdivisées en compagnies, lieutenances et brigades est soumise à l’inspection de lieutenants généraux nommés chaque année comme les inspecteurs de l’armée. Elle est à l’effectif général de 14 086 sous-officiers et gendarmes répartis en 24 colonels, 24 chefs d’escadrons commandants de compagnie, 68 capitaines, 378 lieutenants, 92 trésoriers. Les sous-officiers et soldats sont divisés en gendarmes à cheval et gendarmes à pied. Les premiers comptaient 533 maréchaux des logis, 1 067 brigadiers, 8 000 gendarmes et trompettes ; les seconds : 216 maréchaux des logis et 434 brigadiers et gendarmes.
— Le corps de la gendarmerie royale de Paris était à l’effectif de 1528 hommes. Il se composait de 6 compagnies et d’un état-major, 1 colonel, 3 chefs d’escadron, 1 major, 1 capitaine adjudant-major, 2 lieutenants adjudants-majors, 1 trésorier civil, 3 chirurgiens civils, 3 adjudants sous-officiers, 1 vétérinaire, 1 maréchal des logis, trompette, 1 tambour-major, 4 maîtres ouvriers, 6 capitaines, 24 lieutenants, 6 maréchaux des logis-chefs, 36 maréchaux des logis à cheval, 60 maréchaux des logis à pied, 6 brigadiers-fourriers, 72 brigadiers à cheval, 120 brigadiers à pied, 12 trompettes, 12 tambours soit 432 gendarmes à cheval 720 gendarmes à pied.
Ordonnance du 26 janvier 1825
Ordonnance du Roi portant qu'à dater du 10 janvier 1826 le département de la guerre fournira des détachements de gendarmerie à pied et à cheval nécessaires au service militaire des colonies.
Le renouvellement de la tenue demandé sous Charles X par le comité consultatif de l'arme fut une occasion pour modifier une nouvelle fois la tenue existante. Afin de faciliter la lecture de cet ensemble de prescriptions, tous ces textes furent réunis dans un même règlement, celui du 22 septembre 1826 qui fixa l'uniforme dans toutes ses parties. À compter de ce règlement, l'uniforme de la gendarmerie se déclina en grande et petite tenue.
(1) C'est à cette occasion que la gendarmerie va adopter le sabre de cavalerie légère Mle. 1822 qui sera pendant plus d'un siècle l'arme de la gendarmerie à cheval et disparaîtra le 31 décembre 1937 lorsque les chevaux seront supprimés dans la gendarmerie départementale.
(2) Ce mousqueton Mle. 1825 en usage dans la cavalerie est une arme à silex. Il sera dénommé mousqueton de gendarmerie après quelques modifications minimes portant sur la conception de certaines pièces d'assemblage. La longueur de son canon est de 28 pouces (0,758m) et est au calibre de 7 lignes 7 points (17,1mm). Il est équipé de la même baïonnette que celle du fusil d'infanterie d'une longueur de 17 pouces (46cm).
Sabre modèle 1822 | Caractéristiques techniques |
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(collection Tenue bleu-gendarme) |
Avec ce règlement, la grande tenue est supprimée pour la gendarmerie de Corse. Elle n'est plus équipée de l'habit à revers, du pantalon chamois et des bottes à l'écuyère. Les cavaliers font usage uniquement des petites bottes garnies d'éperons fixés aux talons. La légion est dotée d'un pantalon d'été en toile blanche. Celui des cavaliers est ouvert sur le côté depuis le bas jusqu'au genou et fermé par neuf boutons. Le shako en carton imperméable est recouvert d'un tissu de coton noir.
Quatre ans après la création du bataillon, la tenue des voltigeurs corses est définie avec plus de précision dans ce texte.
Une ordonnance du 21 décembre 1828 prévoit qu'à partir du 1er janvier 1830, la direction, l'administration et la comptabilite de tous les services militaires aux colonies ressortiront exclusivement au département de la marine, mais que nonobstant, les compagnies de gendarmerie royale qui y sont employées continueront d'appartenir à l'armée de terre.
Circulaire du 13 juillet 1830
Cette circulaire supprime la banderole de giberne et adopte le pantalon de coutil blanc pour l'été.
Dès le début de la monarchie de juillet, la gendarmerie cesse d'être appelée « gendarmerie royale » pour devenir « la gendarmerie » tout court. Ce corps se compose :
La gendarmerie est inspectée par des inspecteurs généraux du grade de Lieutenant général ou de Maréchal de camp.
Dans les premières années de son règne, Louis-Philippe Ier n'apporta que de modestes modifications à la tenue. Ce fut l'objet de l'ordonnance du 8 septembre 1830 qui détermina les dénominations et l'uniforme des corps de gendarmerie destinés à la surveillance des départements, des arrondissements maritimes et des colonies.
Avec cette ordonnance, les corps de gendarmerie destinés à la surveillance des départements, des arrondissements maritimes et des colonies sont désormais désignés sous les dénominations suivantes savoir : 1) Gendarmerie départementale, 2) Gendarmerie des ports et arsenaux, 3) Gendarmerie des colonies.
À l'issue de cette ordonnance, c'est par petites touches que les effets de la gendarmerie vont être modifiés. Ainsi, en 1831, les grandes bottes sont supprimées et remplacées par une petite botte dite à la Souvarov, le pantalon blanc est remplacé par un pantalon bleu de roi de la couleur de l'habit. Le parement de l'habit à passepoil écarlate, conforme à l'instruction de 1826 est rétabli.
Code d'instruction criminelle - ordonnance du 28 avril 1832
Dans ce nouveau code d'instruction criminelle, les officiers de la gendarmerie nationale sont maintenus dans leur fonction d'officier de police judiciaire. Ils sont placés sous l'autorité des cours royales. À ce titre, ils sont habilités à recevoir les dénonciations de crimes ou délits commis dans les lieux où ils exercent leurs fonctions habituelles.
Gendarmerie maritime
Ordonnance du 19 juin 1832
À dater du 1er janvier 1833, la Gendarmerie des ports et arsenaux reprend son ancienne dénomination de gendarmerie maritime. Elle cesse d'appartenir au département de la Guerre et passe dans les attributions du ministre de la marine. Désormais son personnel est recruté parmi les sous-officiers et soldats des troupes de marine. Elle est spécialement affectée à la police judiciaire des ports et arsenaux, à l'exécution du service relatif à l'inscription maritime, à la police de la navigation, à la police des pêches ainsi qu'à toutes les opérations qui s'y rattachent, soit à l'intérieur des ports, soit à l'extérieur. Toutes les lois, ordonnances relatives au service, à la police, à l'avancement, aux allocations etc. concernant le corps de la gendarmerie départementale lui sont applicables. Son uniforme et son armement sont les mêmes que ceux de la gendarmerie départementale, cependant les compagnies portent le numéro de l'arrondissement auquel elles sont rattachées.
NOTE : la circulaire ministérielle du 6 novembre 1835, l'Instruction du 18 avril 1836 et l'instruction du 21 août 1846 lui sont applicables.
Loi du 23 février 1834
Cette loi qui ouvre des crédits pour l'accroissement temporaire de l'effectif de la gendarmerie, attribue les fonctions d'officier de police judiciaire aux maréchaux des logis et aux brigadiers de gendarmerie dans les départements des Côtes-du-Nord, des Deux-Sèvres, du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, de la Loire-Inférieure, de Maine-et-Loire, de la Mayenne, du Morbihan, de la Sarthe et de la Vendée.
Armement des officiers
Par décision ministérielle du 12 octobre 1835, l'armement des officiers de gendarmerie est composé :
1) du sabre de cavalerie légère (modèle de 1822) ;
2) de l'épée des officiers de cavalerie de réserve ;
3) d'un pistolet à percussion (modèle Poncharra).
Circulaire ministérielle du 6 novembre 1835
La capote est pourvue sur chaque épaule d'un passant de drap pour retenir la buffleterie. Les trèfles sont désormais montés sur cuir et rembourrés de coton prenant l'aspect qu'ils allaient garder près d'un siècle. Le comité consultatif de la gendarmerie ayant proposé de supprimer la grande tenue, le ministre décide de suspendre la distribution des effets. Cette mesure annonçait la parution d'un nouveau règlement.
Sabre modèle 1816 | Caractéristiques techniques |
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Sabre et son fourreau | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
Hiérarchie des militaires non officiers de l'arme
La loi du 14 avril 1832
Cette loi portant sur l'avancement dans l'armée de terre, fixe la hiérarchie des militaires non officiers. Elle comprend deux corps :
- Celui des gradés des hommes de troupe avec les brigadiers et les brigadiers-chefs
- celui des gradés sous-officiers dans lequel sont classés les maréchaux des logis, maréchaux des logis-chefs, adjudants(1), adjudants-chefs et aspirants.
La hiérarchie des militaires non-officiers de la gendarmerie comprend les grades suivant : gendarme ou garde correspondant au grade de maréchal des logis, maréchal des logis-chef, adjudant et adjudant-chef. Les grades de garde, maréchal des logis-chef, adjudant* et adjudant-chef ne sont utilisés que dans la garde municipale de Paris qui a une organisation régimentaire. La garde municipale de Paris faisant partie intégrante de la gendarmerie, les emplois de sergent, maréchal des logis, sergent-major, maréchal des logis-chef et d'adjudant correspondent à l'emploi de maréchal des logis de la gendarmerie des départements.
Hiérarchie des militaires officiers de l'arme
Ordonnance du 16 mars 1838
Cette ordonnance portant règlement, d'après la hiérarchie militaire des grades et des fonctions, sur la progression de l'avancement et la nomination aux emplois dans les armées, en exécution de la loi du 14 avril 1832 fixe la hiérarchie militaire de la manière suivante : brigadier, sous-officier, sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, chef de bataillon ou chef d'escadron ou major, lieutenant-colonel, général de brigade, général de division, maréchal de France. Le grade de lieutenant-colonel est institué à titre définitif.
La hiérarchie du personnel officier(2) en gendarmerie se compose des grades suivants : lieutenant, capitaine, chef d'escadron, lieutenant-colonel et colonel.
(1) Le grade d'adjudant a été institué par le secrétaire d'État à la Guerre, le maréchal Du Muy, dans une ordonnance du 3 octobre 1774 concernant le corps royal d'artillerie. Ils étaient spécialement chargés de veiller à la tenue et à la discipline de leur compagnie. Ils étaient subordonnés aux sous-aides majors. Ils avaient rang de premier sergent major ou de premier maréchal des logis. On ne comptait alors qu'un seul adjudant par chaque régiment d'infanterie, mais une ordonnance de 1784 en créa un par bataillon. Lorsqu'en 1791, les adjudants-majors remplacèrent les aides et sous-aides majors, les adjudants prirent le titre d'adjudant sous-officier. Sous le gouvernement impérial, chaque bataillon eut deux adjudants sous-officiers (Décret de 1806). L'adjudant était le premier sous-officier d'un régiment. Il faisait partie de l'état major. À l'époque de la création de ce grade, il était spécialement chargé de l'examen des sujets propres a remplir les emplois de sergents et de caporaux. Ils passaient lieutenants après dix ans de service en temps de paix et cinq en temps de guerre. Pour se distinguer, les adjudants portaient toujours la canne. Le corps et la tresse de leurs épaulettes étaient mêlés de soie rouge (on retrouve cette particularité dans les galons actuels).
(2) Pour les sous-lieutenants voir l'ordonnance du 2 août 1818.
Le nouveau règlement sur l'uniforme qui parut le 18 avril 1836 abrogea entièrement celui du 22 septembre 1826. À cette époque, la gendarmerie ne porte pas la moustache et les favoris ne doivent pas dépasser de plus d'un centimètre le bas de l'oreille. Les différentes tenues des officiers, sous-officiers et gendarmes sont au nombre de trois : la petite tenue du matin, la tenue à pied d'été et d'hiver, la tenue à cheval. La tenue d'été se porte ordinairement du 1er mai au 1er octobre.
Dans cette instruction, il fut décidé que les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval de la compagnie de la Seine feraient usage, au lieu du chapeau des autres compagnies, d'un bonnet à poil, tandis que les brigades à pied porteraient un schako semblable a celui de la 17e légion.
Règles générales sur le port des armes
Pistolet gendarmerie Mle 1822 | Caractéristiques techniques |
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(Col. Musée de la gendarmerie nationale) |
loi du 4 juillet 1837
Avec cette loi, toutes les anciennes dénominations de poids et mesures sont interdites dans les actes publics, affiches et annonces à compter du 1er janvier 1840. Les gendarmes doivent se servir dans leurs procès-verbaux des dénominations établies par la loi du 18 germinal an III.
Décision ministérielle du 16 août 1839
L'épaulette de l'adjudant sous-officier de toutes armes sera, en entier, de même métal que celle de l'adjudant-major, avec une seule raie ou bande distinctive, de 10 millimètres de largeur, tissée en soie ponceau dans le corps de l'épaulette. Elles est portée à droite et la contre-épaulette à gauche.
Cette compagnie faisait le même travail que les autres compagnies de gendarmerie départementale, mais pour la distinguer, il fut décidé, dans l'instruction du 18 avril 1836, que les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval de cette compagnie feraient usage, au lieu du chapeau des autres compagnies, d'un bonnet à poil, tandis que les brigades à pied porteraient un schako semblable a celui de la 17e légion.
Décision ministérielle du 4 mai 1840
L'arme à cheval de la gendarmerie de la Seine adopte le pantalon de tricot blanc, le bonnet à poil prend une jugulaire en cuir verni et un plumet rouge.
Circulaire du 26 septembre 1840
Le shako des hommes à pied est orné de chevrons en galons d'argent séparés par une tresse rouge.
Décision ministérielle du 28 mars 1840
Le bonnet de police confectionné en drap bleu à une hauteur de 15 cm. Sa hauteur prise au milieu est portée à 19 cm. Il comporte galon, gland et grenade.
Armement des officiers
L'armement des officiers se compose d'un sabre, d'une paire de pistolets à percussion, d'une épée.
- Le sabre est celui de la cavalerie légère, modèle 1822. Il est à lame évidée légèrement courbe, longue de 920mm. La monture a trois branches ciselées et surdorées, la poignée est noire en peau de chagrin et garnie de filigrane doré. Le fourreau, les bracelets et les anneaux sont en acier poli.
- Les pistolets du modèle 1835 sont des armes à percussion et canon rayé. Ils se chargent à balle forcée sans le secours du maillet. Le modèle a été établi par le lieutenant-colonel de Pontcharra. Ils se fabriquent dans les manufactures royales d'armes.
- À pied et en tenue de société, les officiers portent l'épée à lame ployante modèle 1822. La poignée est en filigrane doré, la coquille est ornée du coq gaulois, la lame, à côte, mesure 805 millimètres de longueur et 25 de largeur au talon, le fourreau est en cuir.
Suivant l'instruction du 18 avril 1836, l'épée et le sabre se fabriquent dans la manufacture de Châtellerault.
Décision ministérielle du 6 août 1840
Le schako en usage dans le bataillon des voltigeurs est remplacé par casquette dite d'Afrique avec les différences suivantes :
L'uniforme de la 17e Légion est semblable à celui des autres légions sauf les points suivants :
Circulaire ministérielle du 28 janvier 1841
Les militaires de tout grade du corps de la gendarmerie doivent à l'avenir porter la moustache. Seuls les officiers généraux et les officiers supérieurs peuvent porter la mouche(1).
(1) suivant une décision ministérielle du 20 mars 1832, les moustaches (du grec μασταξ mustax, poil de la lèvre) et la mouche sont coupées en brosse ; une ordonnance du 2 novembre 1833 interdit de les cirer ou de les graisser.
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Bon-Adrien JEANNOT de MONCEY Décès le 20 avril 1842, à Paris, à l'âge de 88.Pair et maréchal de France(1), duc de Conégliano, Grand Croix des ordres de la Légion-d'Honneur, de Saint-Louis et du Saint-Esprit, gouverneur des Invalides, Premier inspecteur général de la gendarmerie nationale. |
(1) Soult, duc de Dalmatie s'éteignit en 1851. Il fut le dernier des maréchaux créés par Napoléon, le 19 mai 1804, le lendemain de la proclamation de l'Empire.
Circulaire du 8 juillet 1842 :
La 17e légion adopte le shako de la gendarmerie à pied de la Seine (chevrons en galons d'argent séparés par une tresse rouge).
Augmentation des effectifs pour la gendarmerie
Dans la période de 1792 à 1820, le corps de la gendarmerie reçut une augmentation de 650 brigades à pied et fut porté à un effectif de 15 500 hommes, officiers non compris. Par mesure d'économie, cet effectif fut réduit en 1829 à 12 100 hommes. Dans l'intervalle de 1830 à 1843 fut promulguée la loi du 23 février 1834 qui autorisa un accroissement temporaire de 2 000 gendarmes à pied, spécialement affectés à la police des départements de l'Ouest. Dès 1835, la réduction du nombre de ces brigades eut lieu d'année en année jusqu'en 1840, époque à laquelle elle fut suspendue. En 1843, l'effectif total de l'arme comprenant les brigades temporaires encore existantes était de 13 760 hommes.
La loi du 10 avril 1843 ouvrant un crédit extraordinaire permit le maintien définitif de ces brigades temporaires et l'augmentation de l'effectif de la gendarmerie de 640 maréchaux des logis, brigadiers et gendarmes, dont 455 à cheval et 185 à pied. La force totale de cette augmentation permit de créer 81 brigades à cheval et 37 à pied. La gendarmerie départementale se composait désormais de 1 950 brigades à cheval (dont 650 de 6 hommes commandées par des maréchaux des logis et 1 300 brigades de 5 hommes commandées par des brigadiers), 800 brigades à pied de 5 hommes (dont 266 commandées par des maréchaux des logis et 534 commandées par des brigadiers ). La force totale était de 2 750 brigades (1950 à cheval et 800 à pied) formant un effectif de 14 400 hommes, non compris les officiers dont le nombre s'élevait à 593.
BATAILLE DE TAGUIN 16 mai 1843 (Algérie).
Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale.
Note ministérielle du 26 août 1844
Une jugulaire mobile en cuir verni est adaptée au chapeau. Elle est composée de deux parties dont une comporte une boucle. Quatre crochets disposés à l'intérieur au fond du chapeau destinés à recevoir la jugulaire mobile permettent de porter le chapeau en colonne ou en bataille.
Armement de la gendarmerie
Un règlement du 2 février 1845 sur la conservation et l'entretien des armes dans chaque corps, précise l'armement qui est fixé par décision ministérielle pour la gendarmerie.
(1) Le mousqueton a été mis à percussion au cours de l'année 1842. Ses dimensions sont inférieures à celles du fusil, mais il est équipé de la même baïonnette. Son calibre est de 17,6mm. Les mousquetons fabriqués à partir de cette date et directement équipés du système percutant sont tout simplement appelés mousqueton de gendarmerie percutant Mod. 1842.
(2) Le pistolet gendarmerie est identique par ses formes à celui de la cavalerie. Il est cependant plus petit. Son canon de 13cm de longueur est au calibre de 15,2mm et sa balle est au diamètre de 14,7mm.
(3) Le fusil des voltigeurs corses est équipé de deux canons. Ses canons au calibre de 17,5mm tirent la cartouche d'infanterie avec une balle au diamètre de 16,7mm. Il est équipé d'une baïonnette quadrangulaire à douille. Sa baguette de chargement est à tête-de-clou. Par décision ministérielle du 8 mars 1845, cette arme équipera toute la gendarmerie de la Corse à la place du mousqueton jugé arme insuffisante pour le pays. Cette mesure sera étendue le 20 décembre suivant aux compagnies des départements de l'Ille-et-Vilaine, du Finistère et du Morbihan.
Ordonnance du 17 juin 1845
Avec cette ordonnance le roi réorganise le bataillon des voltigeurs corses. Il est formé de volontaires et sert d'auxiliaire à la gendarmerie en Corse. Il ne fait pas partie de l'arme et n'en dépend d'aucune manière. Il est exclusivement soumis à l'autorité militaire. C'est un corps d'infanterie légère, essentiellement mobile qui doit agir dans l'intérêt de la sécurité publique. Il est commandé par un chef de bataillon.
Cette troupe est composée : d'un état- major et d'un petit-état-major, d'une compagnie à cheval et quatre compagnies à pied est à l'effectif de 524 hommes. Lorsque la gendarmerie à besoin de ses services, elle doit s'adresser aux autorités administratives (art. 90 de l'ordonnance du 29 octobre 1820).
Dans cette ordonnance, l'uniforme du bataillon est ainsi fixé :
Notification journal militaire du 7 août 1845
À l'issue de cette réorganisation, une notification insérée au journal militaire décrit avec plus de précisions le nouvel uniforme de ce bataillon qui avait été modifié le 13 juillet 1830 avec la suppression de la banderole de giberne et l'adoption du pantalon en coutil blanc pour l'été.
L'instruction sur l'uniforme de la gendarmerie du 21 août 1846 reprend pour l'essentiel l'uniforme décrit dans l'instruction d'avril 1836 en lui apportant l'ensemble des petites modifications qui ont été prescrites au cours de la décennie. Néanmoins, cette circulaire attribue aux officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes une petite tenue pour le service journalier et une grande tenue pour les dimanches et fêtes et les cérémonies publiques.
Désormais, la gendarmerie porte la moustache qui doit couvrir la lèvre supérieure et être coupée en brosse à la commissure des lèvres ; les favoris sont également tenus courts et ne doivent pas dépasser le bas de l'oreille de plus d'un centimètre.
Ces effets sont en drap bleu de roi. Les boutons portent l'empreinte d'un coq gaulois avec la légende : Gendarmerie départementale, et l'exergue : Sûreté publique.
Les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes portent l'aiguillette sur l'épaule gauche.
(1) L'ancien habit était à revers rouge. Il était constitué de deux revers rouges fixés à des boutons sur les bords extérieurs de l'habit de part et d'autre de la poitrine et s'agrafaient entre eux par le milieu. Le nouvel habit est boutonné droit sur le devant de la poitrine et le plastron écarlate est fixé par dessus à l'aide de deux rangées de boutons placées de chaque côté de la poitrine.
Pour la tenue de résidence uniquement, les sous-officiers peuvent porter l'épée conformément au modèle adopté.
(1) Suivant l'instruction du 18 avril 1836, l'épée et le sabre sont fabriqués dans la seule manufacture de Châtellerault.
(2) Le mousqueton Mle 1842 était fabriqué avec le système de mise à feu par percussion ; pour le mousqueton Mle 1825 modifié 1842, la modification consistait à remplacer le système de mise à feu à silex par un système à percussion ; pour le mousqueton modèle 1825 modifié 1842 bis, la modification portait sur le changement de la platine (silex en percussion) et à réaliser des rayures dans les canons lisses.
Les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval de la compagnie de la Seine font usage d'un bonnet à poil. Il est orné à son sommet d'une grenade en cuivre plaqué argent à 11 flammes sur un rond en drap rouge, d'un pompon demi-sphérique recouvert d'une cocarde tricolore ou d'un plumet droit pour la grande tenue, écarlate pour les officiers subalternes, sous-officiers brigadiers et gendarmes, tricolore pour les chefs d'escadron commandant les compagnies. Le colonel porte seul une aigrette en plumes de héron blanc.
Les sous-officiers, brigadiers et gendarmes à pied portent un shako recouvert d'un tissu de soie noire. Il est orné de deux galons formant chevron en argent séparés par une tresse rouge.
Le col de l'habit est noir, les gants sont jaunes, les bottes sont demi-fortes, les petites bottes sont portées sous le pantalon pour le service à pied.
Les gibernes des deux armes deviennent plus petites et une pochette en peau de mouton destinée à contenir les capsules nécessitées par l'armement à percussion est adaptée à la banderole porte-giberne au milieu de la poitrine.
La capote est portée sur le sac par les fantassins, enfermée dans un étui en fil bleu et blanc dit à mille raies. Les fontes de selle ont été remplacées par des sacoches toujours recouvertes de trois chaperons.
Mousqueton d'essai gendarmerie Mle 1825 T | Caractéristiques techniques |
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La version définitive a été mise en service dans la gendarmerie à compter de 1826. | (Col. Musée de la gendarmerie nationale) |
Au 1er janvier 1847, la force des 26 légions de gendarmerie était de 615 officiers dont 19 colonels et 7 lieutenants-colonels chefs de légions et 15090 sous-officiers, brigadiers et gendarmes.
Lorsque la deuxième république s'installa, la gendarmerie se composait :
La deuxième république sera à l'origine de la création d'emplois d'adjudants et de maréchaux des logis-chefs dans la gendarmerie départementale.
Officiers généraux
Par décret du 28 février 1848, le gouvernement provisoire de la République française rétablit dans l'armée les titres de général de brigade et de général de division.
Par circulaire ministérielle du 27 octobre 1848, le ministre de la guerre impose aux militaires de tout grade de la gendarmerie de porter la mouche.
Cette décision décrit l'uniforme du bataillon de voltigeurs corses(1) et des compagnies de voltigeurs algériens. À quelques points de détails près, ces unités sont habillées et équipées de la même manière.
(1) On pense que les voltigeurs corses n'en furent jamais vêtus puisque cette formation était supprimée 6 mois plus tard par décret du 23 avril 1850.
Circulaire du 21 décembre 1849
Le ministre de la guerre prescrit aux commandants de légion de gendarmerie le dépôt dans toutes les brigades d'un ouvrage intitulé « Mémorial de la gendarmerie » publié par le chef d'escadron Cochet de Savigny. Il vient en complément du « Dictionnaire de la Gendarmerie ».
Décret du 23 avril 1850
Suppression du bataillon de voltigeurs corses et création d'un bataillon de gendarmerie mobile.
Par décret du 23 avril 1850, le bataillon de voltigeurs corses est supprimé. Cette formation n'ayant pas suffisamment démontrée son efficacité pour réprimer les crimes et les délits qui se multipliaient dans l'île, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République le supprima et le remplaça par un bataillon de gendarmerie mobile. Destiné à opérer sur tous les points de la Corse, l'effectif de ce bataillon fut fixé à 419 militaires répartis en quatre compagnies. Il était placé sous les ordres et dans les attributions du chef de la 17e légion de gendarmerie. Ce bataillon recevait l'uniforme de la gendarmerie à pied de la Corse.
Cette décision apporte des modifications à l'instruction du 21 août 1846
La carcasse du shako en cuir verni mesure 170 mm devant, et 200 mm derrière. Son calot est en cuir verni noir. Sa visière inclinée de 25° vers le bas est vernie en noir au-dessus et en vert au-dessous. Elle est ornée d'un jonc sur son pourtour. Le bourdalou en cuir verni noir mesure 25 mm de hauteur. Le manchon ou turban est en drap bleu. Le pourtour supérieur en galon d'argent, tissé à point de Hongrie de 21 mm de largeur.
Deux galons formant chevrons en argent à point de Hongrie avec tresse rouge tissée au milieu, sont placés sur chaque côté. À l'extrémité inférieure des chevrons, deux rosaces à grenades estampées servent à retenir une chaînette argentée en forme de gourmette, qui est placée au-dessus de la visière. Une cocarde aux couleurs nationales est placée au sommet. Une plaque argentée figurant un coq gaulois placé sur une double branche de chêne et de laurier et sur une bombe au centre de laquelle sont écrits les mots : Gendarmerie de la Seine.
Le shako est équipé d'un gousset porte-pompon, de ventouses en tête d'arrosoir, d'une mentonnière en cuir verni noir. Le pompon en laine écarlate a une hauteur de 100 mm. Le couvre-shako en toile vernie noir porte peint en blanc les mots : Gendarmerie de la Seine avec une guirlande de laurier et de chêne en dessous.
Les gants sans parements sont identiques pour les officiers, sous-officiers et gendarmes, ils sont en mouton entretenus blanc et de forme dite amandis. Les guêtres en étamine noires et celles en coutil blanc sont supprimées pour la gendarmerie à pied qui portera désormais les petites bottes.
Les gendarmes de la Corse ont un shako semblable à celui de la compagnie de la Seine.
Ils sont dotés du bonnet de police à visière (c'est la première introduction du képi dans la gendarmerie après l'Afrique). Il mesure 120 mm devant et 160 mm derrière. Ce dernier est constitué d'un bandeau, turban et calot en drap bleu foncé. Les coutures sont ornées d'une ganse en fil blanc, un galon de fil blanc en points de Hongrie de 13 mm entoure la partie supérieure du bandeau (il sera le signe distinctif de la gendarmerie). Il porte sur le devant une grenade brodée en fil blanc et ceux des officiers portent des tresses indiquant leur grade. La visière en cuir noir est de même coupe et dimensions que pour le shako.Pour les sous-officiers et brigadiers, le galon et la grenade sont en argent, le centre de la bombe de la grenade est en laine bleue, la ganse est mélangée de 2/3 d'argent et 1/3 de laine bleue. Pour les adjudants la tresse du bandeau est en or. Pour les officiers, le nombre de tresses qui surmonte le bandeau varie en fonction du grade.
Les boutons de l'habit, du manteau, de la capote et de la veste sont en argent. Ils portent l'empreinte du coq gaulois avec les mots : Gendarmerie de la Corse et l'exergue : Sûreté publique.
Les brodequins à tige et à clous font leurs apparitions dans la gendarmerie.
Le pantalon en cuir de laine gris-bleu est à brayette. Elle se ferme à l'aide de quatre boutons. La ceinture est fermée sur le devant par deux boutons. Deux petites pattes martingales sont fixées derrière le pantalon. Le pantalon en coutil blanc pour l'arme à cheval et à pied est confectionné sur le même modèle que le précédent.
Le 17 juin 1851, le pantalon gris-bleu est supprimé et remplacé au fur et à mesure des réformes par un pantalon en cuir de laine bleu clair. Ce bleu sera désigné sous le nom de bleu gendarme.
Suppression du bataillon de gendarmerie mobile de la Corse
Décret du 24 octobre 1851
Le bataillon de gendarmerie mobile de la Corse créé par décret du 23 avril 1850 est supprimé. Les officiers, sous-officiers brigadiers et gendarmes sont versés dans la 17e légion de l'arme. Avec l'accroissement d'effectif que subit cette légion et par suite de la suppression du bataillon mobile, un second décret du même jour réorganise la légion. Commandée par un colonel, elle est désormais subdivisée en quatre compagnies ayant pour chef-lieu : Bastia, Corte, Ajaccio et Sartene. Une partie des hommes venant du bataillon mobile renforce les brigades dont l'effectif est porté de sept à dix hommes. Les hommes non affectés sont constitués en quatre détachements de force supplétive, stationnant au chef-lieu de chaque compagnie. Commandés par un lieutenant, ces détachements sont destinés à être portés, en totalité ou en partie sur les points où leur concours peut devenir nécessaire.
Les accroissements successifs qu'a reçus le corps de la gendarmerie au cours des années précédentes avaient fait reconnaître la nécessité de modifier son organisation hiérarchique. La gendarmerie ne compte alors que deux grades pour les sous-officiers : brigadier et maréchal des logis(1). Les brigades sont regroupées en lieutenance et commandées par un maréchal des logis de l'arme ou un lieutenant d'un autre corps d'armée. Ces lieutenances sont à leur tour regroupées en compagnie (ressort territorial : le département) commandées par un capitaine.
On compte 425 lieutenances et autant de compagnies que de départements. L'augmentation du nombre des brigades porte en moyenne à 240 sous-officiers et gendarmes l'effectif de chaque compagnie. Dans le but de mettre mieux en rapport la hiérarchie de l'arme avec ses effectifs et de se rapprocher de l'évolution en la matière des autres armes notamment de la cavalerie, Louis Napoléon Bonaparte par un décret du 22 décembre 1851 modifiera son organisation.
(1) Ordonnance du 16 mars 1836 Titre XIV.
Création d'emplois de maréchal des logis-chef et d'adjudant
décret organique du 22 décembre 1851
Avec ce décret, des emplois d'adjudants(1) et de maréchaux des logis-chefs sont créés en gendarmerie. Ce texte augmente de 48 chefs d'escadron et de 125 capitaines le nombre d'officiers et diminue d'un nombre égal le nombre de lieutenants. Sont ainsi créés :
(1) Ce mot dérive du latin «adjuvare » qui signifie aider, seconder. Les adjudants considérés dans leur grade actuel, c'est-à-dire comme sous-officiers, ont été institués dans l'état-major des corps d'infanterie française par l'ordonnance du 25 mars 1776. Ils étaient choisis parmi les fourriers, car le grade de sergent-major n'existait pas. Avant cela, le terme d'adjudant désignait un grade d'officier aidant en quelques fonctions (ex. : adjudant-major pour aide de camp de l'officier qui commande une formation; l'adjudant-général puis adjudant-commandant, terme employé pour désigner le chef d'état-major ).
Pour les différencier des adjudants-sous-lieutenants qui étaient les aides de camp des colonels, les ordonnances les désigneront d'abord sous le terme d'adjudant-sous-officier puis simplement sous celui d'adjudant. Le règlement du 24 juillet 1816 les appelait adjudants-sous-officiers, l'ordonnance du 13 mai 1818 les appelait adjudants. Originairement, il n'y avait qu'un adjudant par régiment. Le ministre Ségur, en 1784, en créa un par bataillon. À compter de 1808, leur nombre augmenta peu à peu.
Les adjudants prirent rang de premier sous-officier. Le règlement du 1er janvier 1791 et le décret du 12 août 1793 les maintenaient dans ce droit. L'ordonnance du 13 mai 1818 leur assignait des fonctions précises.
Effectif de l'arme
Avec le décret du 22 décembre 1851, Louis-Napoléon créait dans la gendarmerie départementale des emplois d'adjudant et de maréchal des logis-chef que l'organisation de cette arme n'avait pas permis de créer jusqu'alors. Les emplois d'adjudant étant réservé pour l'arme à cheval, il précisa dans un décret du 19 février 1852 la manière dont seraient organisées ces créations afin qu'elles correspondent au mieux avec celle des autres corps de l'armée. La gendarmerie départementale comptait à cette date 635 officiers, 2 452 sous-officiers et brigadiers à cheval et 1 230 sous-officiers et brigadiers à pied. À ces créations il rajouta celles de deux maîtres armuriers affectés aux deux bataillons de gendarmerie mobile.
À la suite de l'inspection générale de 1850, diverses propositions relatives à l'uniforme des bataillons mobiles, de la garde républicaine et des corps de la gendarmerie ont été soumises au ministre qui en a aprouvé quelques-unes.
- le pantalon de cuir de laine gris-bleu est remplacé par un pantalon de même étoffe bleu-clair.
Décret du 22 janvier 1852 - Création de la Médaille militaire en faveur des soldats et sous-officiers de l'armée de terre et de l'armée de mer.
Décret du 29 février 1852
Les compagnies de gendarmerie départementale (ressort : le département) commandées par un officier du grade de capitaine seront à l'avenir commandées par des chefs d'escadron. Le commandement des lieutenances du chef-lieu des compagnies à la tête desquelles est placé un chef d'escadron sera confié à un officier du grade de capitaine.
Décret du 22 mars 1852
127 lieutenances de gendarmerie seront commandées à l'avenir par un officier du grade de capitaine. Huit seront divisées en deux sections dont la seconde sera commandée par un lieutenant ou sous-lieutenant.
Décision ministérielle du 15 avril 1852
Les boutons d'uniforme sont ornés d'une aigle aux ailes déployées portant en exergue : Sûreté publique, avec les mots Gendarmerie départementale.
Décision ministérielle du 22 mai 1852
Le coq est remplacé par l'aigle sur la plaque de shako de la compagnie de la Seine et des compagnies de la Corse, la plaque de ceinturon et de baudrier du sabre, les coulants de ferrets d'aiguillettes, l'épée des officiers et celle des sous-officiers et brigadiers.
Cette circulaire a pour objet de fixer la tenue des adjudants sous-officiers, des maréchaux des logis-chefs et des maréchaux des logis adjoints aux trésoriers dont les emplois ont été créés par décrets des 22 décembre 1851 et 19 février 1852.
En 1853, la gendarmerie de France se compose :
Par lettre ministérielle du 1er février 1853, le maréchal de France De Saint-Arnaud, ministre secrétaire d'État de la Guerre, crée un service médical pour la gendarmerie. Dans chacune des places de garnison où se trouvent des médecins militaires, l'un d'eux ou plusieurs s'il y a opportunité sont désignés par le général commandant la division pour donner gratuitement et à domicile les soins médicaux nécessaires non seulement aux gendarmes employés dans ladite place, mais encore à leur famille.
C'est par touches successives que l'uniforme de la gendarmerie sera modifié au début du Second Empire. Il faudra attendre la décision impériale du 17 septembre 1853 pour que la gendarmerie (y compris de Corse et d'Algérie) prenne le nom de «gendarmerie impériale» et cependant, dès le 5 avril 1853, l'emblème de l'aigle français était placé sur les poignées d'épées, les plaques de ceinturon et de baudrier, les boutons, les coulants de ferrets, les plaques de bonnet à poils et de shako, les coquilles d'épées.
Circulaire ministérielle du 18 février 1854
Les boutons, plaques de ceinturon et de baudrier des légions de gendarmerie (y compris la Corse et l'Algérie), ainsi que les plaques de shakos en usage dans les compagnies de la Seine et de la Corse reçoivent l'exergue « gendarmerie impériale».
Décret impérial du 1er mars 1854
Ce décret portant règlement sur l'organisation et le service de la gendarmerie, fait la synthèse de tous les textes parus depuis la loi du 28 germinal An IV. Le corps de la gendarmerie se compose :
Hiérarchie militaire dans la gendarmerie des départements, de l'Algérie et des colonies
Décret impérial du 1er mars 1854
Ce décret fixe la hiérarchie militaire dans la gendarmerie de la façon suivante :
(1)L'organisation de la gendarmerie ne comporte pas d'emplois de sous-lieutenant. Les sous-officiers de l'arme à pied ou à cheval promus au grade de lieutenant n'ont d'abord que le grade de sous-lieutenant et sont promus à celui de lieutenant après 2 ans d'exercice dans leurs fonctions.
Décret impérial du 1er mars 1854
Art. 238 : les officiers de gendarmerie de tout grade sont officiers de police judiciaire, ils sont considérés comme auxiliaires du procureur impérial dans l'arrondissement où ils exercent habituellement leurs fonctions.
Reprenant les décisions du 31 janvier et 3 avril 1854, cette décision apporte quelques modifications à l'instruction du 21 août 1846.
Décret impérial du 12 août 1854
Deux décrets de 1852 et 1853 avaient affecté 24 brigades à cheval au service de surveillance des forêts comprises dans le domaine de la couronne. Ces brigades sont supprimées par décret du 12 août 1854 et ses effectifs regroupés pour former un escadron de la gendarmerie à cheval pour ce service. Cette nouvelle unité fut intégrée à la Garde impériale. Elle sera désignée sous le nom de : escadron de gendarmerie à cheval de la garde impériale. Son uniforme ne sera réglementé qu'au printemps suivant. Commandé par un chef d'escadron, cet escadron est composé de 5 officiers, 11 sous-officiers, 16 brigadiers, 101 gendarmes, 2 trompettes et 2 enfants de troupe.
SIÈGE DE SÉBASTOPOL 9 octobre 1854 au 11 septembre 1855 (Crimée).
Bataille inscrite au drapeau de la gendarmerie départementale.
L'uniforme de l'escadron de gendarmerie à cheval est semblable à celui porté dans la compagnie de gendarmerie de la Seine sauf les modifications suivantes :
-Le collet de l'habit s'orne de deux grenades à 12 flammes (fil blanc pour les gendarmes, filé d'argent pour les brigadiers et sous-officiers, cannetille pour les officiers,
- les boutons avec l'aigle couronnée porte la légende Garde impériale et au bas Gendarmerie.
création d'élèves gendarmes dans la gendarmerie départementale
Décret impérial du 10 octobre 1855
Ce décret autorise la création dans la gendarmerie départementale d'élèves gendarmes. Ces élèves, pris dans les corps d'infanterie et de cavalerie de l'armée, doivent avoir au moins vingt-trois ans d'âge, dix-huit mois de service, et remplir, sous le rapport de l'instruction, de la conduite et de la taille, les conditions exigées par le décret du 1er mars 1854, sur l'organisation de la gendarmerie.
Modèles d'armes destinées aux officiers de gendarmerie
Note ministérielle du 20 janvier 1857
Avec cette note, le ministre de la guerre arrête les modèles d'armes destinées aux officiers de gendarmerie.
Ce règlement demeure un texte important, car il est le premier à regrouper dans un seul document la tenue et les accessoires vestimentaires de toutes les subdivisions de l'arme. Il résume l'ensemble des modifications effectuées depuis l'instruction du 21 août 1846 et en apporte quelques nouvelles.
La gendarmerie porte la moustache et la mouche. La longueur de l'une et l'autre devant être maintenue dans des limites raisonnables. Les boutons portent l'empreinte d'un aigle avec la légende « Gendarmerie impériale » et l'exergue « sûreté publique ».
Un pantalon d'écurie en treillis pour les sous-officiers, brigadiers et gendarmes à cheval.
Rien de changé dans la distinction des grades, mais le système permettant d'agrafer les épaulettes des officiers est modifié.
La grande et la petite tenue sont semblables à celles des départements sauf les exceptions ci-après :
Les gendarmes de la 17e légion n'ont pas la hongroise mais toujours le pantalon de drap bleu clair garni au-dessous du genou d'une fausse botte en peau de veau noir qui se porte par-dessus la petite botte. Le caban qui tient lieu de capote est sans manche en drap bleu foncé et confectionné de telle manière qu'il puisse être porté par dessus le sac. Il se ferme sur le devant par trois branches avec tresse et olives. La coiffure, les brodequins et le harnachement restent sans changement.
L'uniforme est semblable à celui de l'arme à cheval de la compagnie de la Seine sauf les modifications suivantes :
Dans son chapitre XIII, ce règlement sur le service intérieur de la gendarmerie rappelle les différentes tenues de la gendarmerie et les conditions dans lesquelles elles doivent être portées. Il y a trois sortes de tenues :
La tenue du matin
La petite tenue
La grande tenue
Décret du 11 février 1860
Par décret du 11 février 1860, les détachements de force supplétive établis à Corte et à Sartène par décret du 24 octobre 1851 sont supprimés. L'effectif complet de la 17e légion est fixé à 925 officiers, sous-officiers, brigadiers, gendarmes et enfants de troupe et à 185 chevaux.
Mousqueton de gendarmerie
circulaire ministérielle du 7 mai 1860
Cette circulaire prescrit la transformation des mousquetons de gendarmerie en service dans les compagnies. Toutes les armes à canon lisse doivent être retournées aux manufactures de l'état qui doivent les transformer en armes rayées.
Après transformation les mousquetons modèle an IX ou 1825 prennent la dénomination de mousquetons de gendarmerie modèle an IX transformé bis ou modèle 1825 transformé bis. Les mousquetons modèle 1842 prennent le nom de mousquetons modèle 1842 transformé.
Instruction ministérielle du 15 juin 1860 :
Cette instruction, relative à la remonte des gendarmes métropolitains, précise que les montures admises en gendarmerie sont sans distinction de robe la grise exceptée.
Décision ministérielle du 21 juin 1860
Suite au décret impérial portant promulgation du traité relatif à la réunion de la Savoie et de l'arrondissement de Nice à la France conclu le 24 mars 1860 entre la France et la Sardaigne, cette décision porte sur l'organisation(1) des compagnies de gendarmerie de la Savoie, de la Haute-Savoie et des Alpes-Maritimes.
(1) En prévision ce ce rattachement, une décision impériale du 9 juin 1860 créait une 26e légion de gendarmerie qui fut organisée par décret du 18 juin 1860.
Ce texte apporte plusieurs modifications :
(1) cette disposition sera étendue aux adjudants sous-officiers par circulaire du 18 mai 1861.
Chevrons d'activité de service
Décret impérial du 18 février 1863
Dans ce décret important (751 articles) portant règlement sur la solde, les revues, l'administration et la comptabilité de la gendarmerie, la haute paie journalière d'ancienneté (article 128). Désignée sous le titre de haute paie de premier, de deuxième et de troisième chevron, elle est due aux sous-officiers, brigadiers et gendarmes en activité de service. Le premier chevron est acquis à sept ans de service, le deuxième à onze ans et le troisième à quinze ans. Ces chevrons se placent sur le haut de l'épaule gauche.
Décret impérial du 13 avril 1864
L'escadron de gendarmerie(1) cesse de compter dans la garde impériale, il est placé sous l'autorité du grand maréchal du palais. Il continue néanmoins de relever du ministère de la Guerre en ce qui concerne le personnel, et son administration. Il prend le titre d'escadron de gendarmerie d'élite.
(1) sur une décision ministérielle du 9 octobre 1863, l'escadron de gendarmerie de la garde impériale cessait à compter de ce jour d'être embrigadé pour être placé sous le commandement direct du général commandant la division de la cavalerie de la garde impériale.
L'escadron de gendarmerie d'élite conserve dans ses grandes lignes sa tenue d'origine :
Grande tenue
Petite tenue
Décision ministérielle du 2 novembre 1864
Les boutons d'uniforme et les plaques de ceinturon portent comme nouvelle inscription : Escadron des gendarmes d'élite au lieu des mots : Garde impériale; gendarmerie.
Gendarmerie de la Corse
Décret du 28 mars 1868
La 17e légion de gendarmerie(1) est réorganisée en deux compagnies ayant pour chef-lieu Bastia et Ajaccio. Chaque compagnie est subdivisée en deux capitaineries : Bastia et Corte pour la première et Ajaccio et Sartène pour la deuxième.
(1) les deux détachements supplétifs établis à Bastia et Ajaccio ont été dissous par décret du 15 juin 1864.
Escadron de gendarmerie d'élite
Décret du 20 janvier 1869
Le nombre de cavaliers de l'escadron de gendarmerie d'élite étant insuffisant pour assurer la protection des forêts contre les déprédations des braconniers et des maraudeurs, l'escadron est converti en un corps mixte. Dix-neuf gendarmes sont démontés pour former sept brigades à pied. Le complet de l'unité est de 110 cavaliers et 36 gendarmes à pied.
Gendarmes et gardes sous le IIIe empire
GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE début des hostilités : 19 juillet 1870.
Constitution de deux régiments de gendarmes
Décret impérial du 11 août 1870
Tant pour la défense du territoire que pour le maintien de l'ordre, deux régiments de gendarmes sont organisés, l'un à pied et l'autre à cheval. Le complet du régiment à pied est fixé à 48 officiers et 1.200 sous-officiers, brigadiers et gendarmes. Celui du régiment à cheval est fixé à 46 officiers et 720 sous-officiers, brigadiers et gendarmes. Les deux régiments comprennent un état-major et un petit-état-major. Le régiment à pied est organisé en 2 bataillons à 6 compagnies. Le cadre du régiment à cheval est à 6 escadrons.
Le gouvernement de défense nationale proclame la République aux habitants de Paris le 4 septembre 1870.
Au cours de cette période difficile, la gendarmerie allait être appelée à constituer des unités spéciales pour participer à la campagne de 1870. Ainsi, le général Trochu, président du gouvernement de la défense nationale forma par décret du 29 septembre 1870 un deuxième régiment de gendarmerie à cheval avec les militaires de tous grades, appartenant aux compagnies de gendarmerie envahies par l'ennemi, qui s'étaient repliés sur la capitale. Le complet de ce régiment fut fixé à 46 officiers et à 750 sous-officiers, brigadiers et gendarmes formant un état-major, un petit état-major et 6 escadrons.
Le décret du 1er octobre suivant créait un troisième bataillon dans le régiment de gendarmerie à pied. Le complet de ce bataillon qui comptait six compagnies comme les deux premiers fut fixé à 20 officiers et 800 sous-officiers brigadiers et gendarmes.
Cinq jours plus tard, le gouvernement de la défense nationale licenciait par décret du 6 octobre, l'escadron de gendarmerie d'élite qui avait été créé pour la surveillance des résidences impériales et des forêts de la couronne. Les officiers, sous-officiers brigadiers et gendarmes furent versés dans la gendarmerie départementale.
Sous les directives de Gambetta, les membres du gouvernement décrétèrent le 31 octobre 1870 de prélever dans les brigades les militaires nécessaire à la formation de trois régiments de marche de la gendarmerie dont deux à cheval et un à pied. Les deux régiments de marche de gendarmerie à cheval (n°1 et 2) étaient à l'effectif de 480 hommes montés répartis en 4 escadrons de 120 hommes chacun. Le régiment de marche de gendarmerie à pied était de la force de 1 200 hommes répartis en 2 bataillons à 4 compagnies de 150 hommes.
Estimant que ces créations étaient encore insuffisantes, le gouvernement qui s'était réfugié à Bordeaux mobilisa par décret du 20 décembre la gendarmerie sédentaire des départements pour assurer la police militaire en arrière des corps d'armée et par un décret du même jour mobilisa 14 légions de gendarmerie départementale pour former des régiments supplémentaires.
GUERRE FRANCO-PRUSSIENNE fin des hostilités : 28 juillet 1871.
La France défaite perd l'Alsace-Lorraine.
La 25e légion et la 17e seront mobilisées à leur tour au mois de janvier et février 1871. Avec la fin des hostilités et considérant que la sécurité intérieure était fortement compromise, le ministre de la guerre par décret du 27 février 1871 fit regagner aux gendarmes mobilisés leurs brigades. Le 9 mars suivant, un arrêté d'Adolphe Thiers, ministre de la guerre, licenciait les régiments de marche de gendarmerie créés le 31 octobre 1870 et les deux escadrons de gendarmerie organisés le 10 novembre par arrêté du général commandant en chef l'armée de nord.
Le deuxième régiment de gendarmerie à cheval créé par décret du 29 septembre 1870 fut licencié à son tour par arrêté du 21 avril 1871, le 26 juin suivant le régiment à pied créé par le même décret était à son tour licencié.
Lorsque la IIIe république s'installa, la gendarmerie nationale était à l'effectif de 19 735 hommes.
Dès 1871, il fut porté à 23 000 hommes avec la créationd'une légion de gendarmerie mobile de 1 222 hommes et l'augmentation de la garde républicaine de 2 856 hommes à 6 246. À cela il convient d'ajouter les gendarmes de l'Afrique au nombre de 867, les gendarmes des colonies 800, les gendarmes maritimes 600.
Le 25 juin 1871, un arrêté du chef du pouvoir exécutif créa pour le service de Versailles une légion de gendarmerie mobile composée d'un escadron de cavalerie et d'un bataillon d'infanterie formant un effectif de 1 222 hommes.
Ces effectifs ayant été prélevés dans les brigades de la métropole, les gendarmes firent campagne en habit et képi.
Petit à petit les gendarmes à cheval adoptèrent la tenue de la gendarmerie d'Afrique, c'est-à-dire le pantalon de drap bleu clair basané en cuir noir depuis le genou et porté par-dessus les petites bottes ou les brodequins. La couture extérieure de ces pantalons pouvait être ornée d'un passepoil rouge ou bien être recouverte d'une bande noire. Le changement de régime amena des changements d'insignes, dont la disparition des aigles.
Ces formations furent dissoutes le 9 mars 1871 par Adolphe Thiers alors chef du pouvoir exécutif.
Dans une circulaire du 10 juin 1871, le nouveau ministre de la Guerre, le général de Cissey, rappelait à tous la nécessité de reprendre une tenue régulière imposée par les textes en vigueur.
Gendarmes prévôtaux à cheval (1870 - 1871)
État sur le matériel de guerre
Un rapport de 1873 sur le matériel de guerre produit par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale fait ressortir qu'au 1er juillet 1870, l'armée française possédait tant dans les magasins de l'État qu'entre les mains des troupes 3.181.000 fusils, carabines et mousquetons répartis en modèles Chassepot (33%), modèles à tabatière (11%), modèles à percussion (54%) et modèles à silex (2%). Près de 500.000 armes seront perdues pendant la guerre, détruites, saisies ou remises à l'ennemi prussien.
Circulaire du 9 juillet 1871
Le port des moustaches et de la mouche est seul autorisé dans l'armée. La barbe est tolérée en campagne.
Circulaire du 22 août 1871
Adoption de boutons en étain pur pour l'uniforme de la gendarmerie.
Une loi du31 août 1871 porte que le chef du pouvoir exécutif prendra le titre de Président de la République française.
Ce qui distingue la tunique de l'habit, c'est qu'elle ne comporte pas de basques. La jupe de cet effet est coupée droite au niveau des cuisses.
Avec cette décision ministérielle, l'habit est définitivement supprimé et remplacé par la tunique en drap bleu foncé boutonnant droit sur la poitrine par neuf gros boutons d'uniforme. Les bords sont ornés d'un passepoil écarlate. La tunique est pourvue sur le côté gauche à hauteur des hanches d'une patte en drap passepoilée d'écarlate et doublé de cuir noir pour supporter le ceinturon. Le collet échancré par devant est orné dans les angles d'une grenade brodée en fil blanc. Les parements en pointe sont en drap bleu foncé passepoilé d'écarlate. Sur le pli de derrière de chaque pan de la tunique, une patte taillée en accolade passepoilée en drap écarlate est garnie de trois gros boutons d'uniforme. La jupe est entièrement doublée en escot écarlate pour l'arme à cheval de manière à former retroussis rouges lorsque les 4 pans sont relevés. Les boutons en étain portent la grenade et la légende : Gendarmerie. Ordre public.
Dès le mois d'août 1866, l'armée française adoptait le fusil Chassepot (du nom de son concepteur) qui prit la dénomination officielle de fusil Mle. 1866. Indépendamment du fusil d'infanterie, on créa dans les années qui suivirent trois autres modèles d'armes du même système qui ne différaient entre eux que par des dispositions spéciales en rapport avec le service des troupes auxquelles ils étaient destinés. Ainsi, la carabine de cavalerie et celle de la gendarmerie à cheval étaient identiques. Elles avaient la même longueur et possédaient une baïonnette quadrangulaire mod 1866. La carabine de la gendarmerie à pied possédait des boucles et des tenons qui permettaient d'y adapter un sabr- baïonnette.
Décision ministérielle du 22 décembre 1871
Le ministre de la Guerre décide que toutes les troupes de gendarmerie recevront des armes modèle 1866. Les gendarmes à pied recevront provisoirement le fusil d'infanterie et les gendarmes à cheval seront armés du fusil de cavalerie. Les gendarmes à cheval porteurs du fusil de cavalerie modèle 1866 pouvant dans le service à pied ne pas paraître suffisamment armés avec un fusil sans baïonnette, le ministre a décidé qu'une baïonnette quadrangulaire serait adaptée aux fusils de cavalerie modèle 1866 pour le service spécial de la gendarmerie à cheval. Cette baïonnette portera le nom de baïonnette modèle 1866.
Par modification à la décision ministérielle du 3 janvier 1870(1) l'arme du modèle 1866 en service dans les troupes à cheval prend les noms suivants : - Carabine modèle 1866 ; - Carabine avec baïonnette modèle 1866.
(1) L'Empereur ayant adopté le 4 décembre 1869 pour le service de la cavalerie un fusil se chargeant par la culasse du même système que le fusil d'infanterie, le ministre avait décidé le 3 janvier 1870 que cette arme prendrait le nom de fusil de cavalerie modèle 1866.
Circulaire du 14 mars 1872
Les sous-officiers à cheval qui n'étaient armés que du sabre et du pistolet reçoivent comme les gendarmes la carabine avec baïonnette Mle. 1866 qu'ils ne prendront qu'en cas de nécessité, et cela jusqu'au moment où la gendarmerie pourra être équipée de révolver.
Circulaire du 16 mars 1872
Les boutons à aigle avec la légende : Gendarmerie impériale sont retirés des effets d'habillement et remplacés par les anciens modèles portant la légende : gendarmerie nationale ou ceux du modèle décrit dans la décision du 22 décembre 1871.
Décision ministérielle du 19 mars 1872
Pour remplacer l'aigle emblème de l'empire, la coquille du sabre des officiers supérieurs est ornée de six drapeaux derrière une couronne de chêne et de laurier, celle des officiers subalternes d'une couronne de chêne et de laurier seulement.
Circulaire ministérielle du 27 mai 1872
La giberne à banderole est d'un modèle unique pour toute l'arme, tous les officiers de l'arme, quel que soit leur grade sont équipés de la capote-manteau de cavalerie, le pantalon de coutil blanc est supprimé.
Chefs de légion
Décret du 21 juillet 1872
L'admission dans la gendarmerie des colonels des autres armes est supprimée.
Tous les emplois de colonel sont donnés par avancement aux lieutenants-colonels de l'arme.
Les instructions interprétatives de la loi du 27 juillet 1872 sur le recrutement de l'armée précisent qu'un gendarme présent au corps n'est pas autorisé à voter, par contre si celui-ci est en permission il peut se rendre aux urnes, car il est alors considéré comme un citoyen et non comme un militaire.
Cette instruction ministérielle reprend dans son ensemble la décision ministérielle de 1871 et lui apporte de nombreuses précisions et quelques modifications. L'habillement de la gendarmerie se compose pour les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes d'une petite et d'une grande tenue.
La tunique, le pantalon de cuir de laine bleu-clair, le pantalon de treillis, le mateau, le collet-manteau, la este des sous-officiers, brigadiers et gendarmes sont semblables à ceux des départements. Les différences sont les suivantes :
Armement de la gendarmerie
Décision ministérielle du 20 novembre 1872
Avec cette décision la gendarmerie adopte définitivement les armes du modèle 1866 spécialement adaptées à cette troupe. La carabine des gendarmes à pied diffère de celle des gendarmes à cheval par les points d'attache de la bretelle qui sont disposés pour le service à pied et de son sabre-baïonnette modèle 1866. La carabine des cavaliers est munie d'une baïonnette quadrangulaire Mle. 1866. Ces armes tirent la cartouche Mle. 1866. Son poids est de 3,530 kg (4,185 kg avec la baïonnette). Sa longueur est de 1,175m (1,748 avec la baïonnette).
La gendarmerie possédant plusieurs tenues, un premier règlement du 9 avril 1858 précisait dans quelles circonstances elles devaient être portées. Ce règlement sera modifié par une décision ministérielle du 26 novembre 1872 donnant la description précise des quatre tenues de l'époque : la grande tenue qui est permise jusqu'à midi seulement ; la petite tenue ou tenue du jour qui se porte à partir de midi ; la tenue de service ; la grande tenue mise sur ordre de la légion.
Avec la suppression du pantalon de coutil blanc, les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarme n'ont plus de tenue d'été et doivent en toutes circonstances porter le pantalon de drap bleu.
Note ministérielle du 13 janvier 1873
Décision ministérielle du 12 février 1873
Adoption d'un nouveau modèle de révolver présenté par M. Delvigne.
Instruction du 24 décembre 1873
Adoption dans les armées d'un nouveau modèle de képi. La visière carrée et horizontale est abandonnée au profit d'une ronde inclinée à 30°. Deux orifices de ventilation semblable à ceux des shakos sont incorporés dans la partie supérieure, enfin le calot est ovalaire au lieu d'être circulaire.
Note ministérielle du 20 avril 1874
Le ministre de la guerre décide d'assigner une dénomination uniforme à la coiffure de petite tenue des troupes de toutes armes, laquelle, suivant les époques a été appelée indifféremment : bonnet de police à visière, casquette, képi. À compter de cette date, cette coiffure est désignée exclusivement et réglementairement sous le nom de képi.
Décision ministérielle du 8 mai 1874
La visière droite du képi est remplacée par une visière inclinée de 30° au-dessous de l'horizon.
Képis des sous-officiers
Décision ministérielle du 4 juin 1874
Le ministre de la guerre decidait que le képi des sous officiers serait orné d'une fausse jugulaire en galon d'or. Cet ornement avec ses deux passants est fixé de chaque côté du képi par deux petits boutons d'uniforme demi-sphériques de 10 millimètres de diamètre en métal d'argent ou plaqués en or selon l'arme et semblables en tout point à ceux du képi des officiers
Instruction du 20 juin 1874
La sacoche gauche du harnachement est aménagée de façon à recevoir le révolver Mle 1873.
Circulaire du 16 juillet 1874
À compter de cette date, le révolver n'est plus porté dans le portefeuille de correspondance* mais dans un étui sur l'homme. Cet étui doit recevoir le pistolet Mle. 1873 et être pourvu d'une case pouvant contenir les cartouches. Il est muni d'une bretelle destinée à passer en sautoir sur l'épaule, afin de soulager le ceinturon d'une partie du poids de l'arme. Il est porté à gauche pour ne pas gêner le port du fusil à droite.
* À la suite de cette décision, le ministre de la guerre supprime dans une note du 24 août suivant la fonte en vache lisse qui se trouvait à l'intérieur du portefeuille de correspondance.
Note ministérielle du 24 août 1874
Le ministre de la guerre décide de supprimer la fonte se trouvant à l'intérieur du portefeuille de correspondance et dans laquelle on plaçait le pistolet.
Révolver Mle 1873 | Caractéristiques techniques |
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Arme à percussion centrale qui équipa la gendarmerie à compter du 15 juillet 1878. | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
Circulaire du 16 janvier 1875
Le ministre de la guerre autorise les chevaux de robe grise en gendarmerie.
Cette décision ministérielle annule et remplace l'article 189 du règlement du 9 avril 1858 sur le service intérieur de la gendarmerie qui avait été modifié par une décision ministérielle du 26 novembre 1872.
Décision ministérielle du 15 juillet 1878
Le cloisonnement à l'intérieur des gibernes est modifié pour les deux armes de manière à recevoir le nécessaire d'arme, les cartouches pour le fusil et celles pour le révolver.
Adoption d'un nouveau modèle de veste et d'insigne de grade pour les manteaux et collets-manteaux.
Les brigadiers, maréchaux des logis fourriers, maréchaux des logis, maréchaux des logis chef et adjudants portent désormais leur insigne de grade sur les manteaux en galons horizontaux de 12 mm de large et 70 mm de long placés sur les devants de la rotonde ou du collet-manteau. Le brigadier porte un galon tissus point de Hongrie en argent, le maréchal des logis ou maréchal des logis fourrier deux galons en argent, le maréchal des logis-chef trois galons en argent; l'adjudant trois galons dont celui du milieu est or.
La nouvelle veste est en drap bleu foncé. Elle ferme droit sur la poitrine à l'aide de neuf boutons d'uniforme du petit modèle. Le collet en drap du fond mesure 35 mm de haut. Sur chaque épaule est placée une patte en drap du fond retenue près de l'encolure par un petit bouton d'uniforme. Le parement des manches en drap du fond est taillé en pointe.
Appellation des adjudants
Circulaire du 16 février 1880
La loi du 13 mars 1875 et le décret du 30 avril suivant ayant donnés aux adjudants le rang et l'état d'officier, ils étaient abusivement appelés « mon lieutenant ». Le général Farre, alors ministre de la guerre, décide de réserver cette appellation qu'aux militaires qui ont effectivement ce grade. Les adjudants sous-officiers de toutes les armes devront être appelés par leurs subordonnés « mon adjudant ».
Par décision ministérielle du 12 avril 1880, le général Farre décide que l'inscription « Gendarmerie Nationale » sera désormais apposée sur toutes les casernes de gendarmerie départementale.
Avec la loi du 6 juillet 1880, la République adopte la date du 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle.
La distinction hiérarchique des officiers se faisait à cette époque par le jeu des épaulettes (couleur, torsades) des contre-épaulettes et des aiguillettes. Ces éléments avaient été imposés dans les armées comme insigne de grade à compter de 1762. Avec cette décision, le ministre de la guerre autorise les officiers de gendarmerie (gendarmerie départementale, légion d'Afrique, bataillon mobile et garde républicaine) en petite tenue et dans leur service journalier à porter sur les manches de la tunique et du manteau des galons de grade à la place des épaulettes et aiguillettes.
Cette décision entraîna, pour les officiers, la modification des parements des manches de la tunique qui étaient taillés en pointes et se prêtaient parfaitement au galonnage en chevron des maréchaux des logis et brigadiers. Les grades des officiers étaient constitués de galons or ou argent suivant l'arme dit en traits côtelés de 6mm placés parallèlement et immédiatement au-dessus du parement et faisaient le tour de la manche. Leur nombre indiquant le grade de l'officier. Cette décision sera appliquée aux adjudants.
Instruction du 29 août 1883
Les brigadiers reçoivent une deuxième tunique en remplacement de la veste.
En 1883, l'effectif de la gendarmerie est de 26 511 hommes et le nombre de ses chevaux s'élève à 13 013. L'arme est composée :
Cette instruction résume l'ensemble des modifications apportées à l'uniforme de la gendarmerie ( gendarmerie départementale, de la Corse, d'Afrique, de la garde républicaine et des auxiliaires indigènes de la gendarmerie d'Afrique) depuis 1872. L'habillement se compose de deux tenues.
Quelques modifications sont à noter :
La tunique, le pantalon de cuir en laine bleu clair, le pantalon de treillis, le manteau, le collet-manteau, la veste des sous-officiers, brigadiers et gendarmes de la Corse sont semblables à ceux des départements.
Décisions du 13 oct. et 24 déc. 1886
Instruction du 13 septembre 1886
Un col blanc fixé au collet de la tunique remplace pour les officiers et adjudants le col de satin noir. Le collet de la tunique n'est plus échancré, mais coupé droit.
Le décret organique du 22 décembre 1851 avait créé des emplois d'adjudantset de maréchaux des logis-chefs en gendarmerie. 26 emplois d'adjudants à cheval commandants de brigades étaient placés au chef-lieu de chaque légion et 65 emplois de maréchaux des logis-chefs à cheval étaient créés pour être placés en chacun des chefs-lieux de compagnie pour commander la première brigade à cheval. Lorsqu'en 1875, le nombre de légions augmenta passant de 26 à 31 par la création des légions bis et légions ter, le nombre d'adjudants augmenta dans les mêmes proportions.
Dans un décret du 6 avril 1886, Jules Grévy, estimant qu'il fallait donner à la gendarmerie une organisation moins coûteuse et mieux en rapport avec l'organisation militaire du pays, réduisit le nombre de légions de 31 à 21. Le nombre d'adjudants devait être réduit de la même manière. Cependant, le nombre de brigades ayant été considérablement augmenté depuis 1852 passant de 3200 à 4341, le nombre d'emplois d'adjudants et de maréchaux des logis-chefs n'était plus en rapport avec l'effectif du corps comme dans les autres armes.
L'accès au grade de lieutenant étant très restreint, les perspectives de carrière pour les sous-officiers de gendarmerie étaient considérablement limitées. Pour remédier à cette situation, le général Boulanger, ministre de la Guerre, proposait au président de la République Jules Grévy, qu'un emploi d'adjudant soit créé au chef-lieu de chaque compagnie et qu'un emploi de maréchal des logis-chef à cheval soit créé au chef-lieu de chaque arrondissement ou section externe.
Adjudants et maréchaux des logis-chef
Décret du 26 mars 1887
Augmentation du nombre d'adjudant et de maréchal des logis-chef dans la gendarmerie départementale. Un emploi d'adjudant est créé au chef-lieu de chaque compagnie et un emploi de maréchal des logis-chef à cheval au chef-lieu de chaque arrondissement ou section externe. Les sous-officiers des brigades à pied sont autorisés de concourrir avec ceux des brigades à cheval.
Ce décret a été rendu applicable à la gendarmerie coloniale par le décret du 13 mars 1889.
Instruction du 28 juin 1887
Fusil Chassepot avec sabre-baïonnette Mle 1866 | Caractéristiques techniques |
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Arme à feu rayée ; chargement par la culasse. Fusil transformé dit fusil à tabatière. | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
Instruction du 23 novembre 1887
Note ministérielle du 3 juin 1888
Le képi des sous-officiers et brigadiers est orné d'une fausse jugulaire en galon d'argent, façon dite en trait côtelé, fixée sur le devant par deux petits boutons d'uniforme auprès desquels sont placés, sur la fausse jugulaire deux passants faits du même galon (cet accessoire est toujours monté sur les képis actuels). Le galon de bandeau et la grenade sont en argent, les ganses qui recouvrent les coutures sont mélangées 2/3 argent et 1/3 en laine bleu foncé.
Note ministérielle du 30 juin 1888
La gendarmerie est pourvue d'une coiffure de corvée destinée à être portée à l'intérieur des casernes et des cantonnements pour effectuer tous les travaux d'entretien. Cette calotte haute de 11,5 cm, légèrement ovale, comprend un bandeau bleu foncé de 35mm de hauteur, un turban bleu clair de 67 mm de haut sur lequel est placé un galon tissé à point de Hongrie de 13 mm de largeur et un calot circulaire bleu clair. Le galon est de fil blanc pour les gendarmes, argent pour les sous-officiers et brigadiers, de laine orange pour la garde républicaine.
Cette coiffure n'est obligatoire que pour : les nouveaux admis, les sous-officiers, brigadiers et gendarmes à pied et à cheval qui sont désignés pour faire partie de la prévôté et les simples cavaliers de la garde républicaine. Les personnels n'entrant pas dans ces catégories peuvent se faire confectionner cette calotte à partir de vêtements usagés.
Note ministérielle du 14 septembre 1888
Cette note apporte des modifications à l'instruction du 11 août 1885. Le képi de grande tenue est rigide. Il s'orne du galon d'arme de 13 mm en argent à la partie supérieure du bandeau. Sur celui-ci est brodée une grenade en argent. Le képi reçoit une cocarde fixée par une ganse et un macaron en argent et laine, un gousset porte-pompon, un pompon ovale dont le quart inférieur et postérieur est supprimé. Sa hauteur sur le devant est de 105 mm et de 155 mm sur l'arrière. Toutes les coutures sont recouvertes d'une ganse ronde en cordonnet tissé deux tiers en argent et un tiers en laine bleue.
Cette coiffure est identique du gendarme au maréchal des logis-chef. Celle des adjudants comporte une soutache de grade en or. Pour les officiers les ganses et soutaches sont en argent et il s'y rajoute les soutaches de grade. Le képi des officiers et adjudants est orné d'un noeud hongrois sur le dessus du calot et une fausse jugulaire en galon d'argent (or pour les adjudants). Le pompon entièrement en argent (or pour les adjudants) est remplacé en grande tenue pour les officiers supérieurs par l'aigrette ou le plumet tricolore prescrit pour toutes les armes par décision ministérielle du 11 juin 1886. La fausse jugulaire est remplacée pour les gendarmes par une ganse cordonnet 2/3 argent et 1/3 laine semblable au cordonnet recouvrant les coutures du bandeau et du calot.
Avec ces deux notes ministérielles, la tenue de la gendarmerie va subir d'importantes modifications applicables également aux légions de Corse et d'Algérie.
Décision ministérielle du 7 avril 1891
Les deux manteaux sont à nouveau modifiés. Ils ne sont plus en drap imperméable, mais en drap double broche. Les grenades du collet sont supprimées.
(1) Pour l'arme à cheval, le manteau se ferme par deux pattes boutonnées. La criméenne fait place à une rotonde plus longue descendant à la hauteur du coude et fermée par quatre boutons.
(2) Pour l'arme à pied, la capote-manteau ferme par deux rangées de cinq boutons, les parements des manches sont coupés droit. Le manteau est fendu en bas du dos sur une longueur de 25 cm. Deux pattes de poche recouvrent l'ouverture des poches. Ces pattes sont ornées de deux gros boutons dont le supérieur sert pour accrocher la martingale.
Note ministérielle du 23 juillet 1891
Le képi rigide des colonels est orné d'une aigrette en plume de héron blanc entouré à sa base de plumes tricolores.
Mousqueton modèle 1890 et son épée-baïonnette(1) | Caractéristiques techniques |
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Arme à répétition équipée d'une hausse de tir | (Collection Tenue bleu-gendarme) |
(1) La carabine modèle 1890 fut mise à l'essai, au cours de l'année 1891, dans quelques compagnies de gendarmerie et dans la garde républicaine en remplacement du modèle 1874. Plus courte de 20cm environ que le modèle précédent (96 cm au lieu de 1,17 m), cette arme à répétition était munie d'une hausse de tir. D'une portée maximale de 2000 m. et équipée d'un chargeur mobile contenant trois cartouches, elle fut délivrée dans toutes les compagnies à compter de mars 1892.
Note ministérielle du 9 janvier 1892
Les gradés et gendarmes sont autorisés à sortir en képi chaque fois qu'ils ne sont pas de service.
Décision ministérielle du 23 avril 1892
Le ministre de la Guerre décide de remplacer les carabines de cavalerie avec baïonnettes et les carabines de gendarmerie modèle 1866-74 M 80 et 1874 M 80 par la carabine de gendarmerie modèle 1890. Cette arme est livrée avec trois chargeurs.
Note ministérielle du 8 septembre 1892
La tunique omnibus
C'est dans le courant de la même année qu'un nouveau vêtement allait faire son apparition : la tunique-omnibus. Ce vêtement était issu d'un concept développé dans les années 1888 / 1889 selon lequel les officiers devaient pouvoir commander en toutes circonstances revêtus d'un seul et même uniforme. Cet uniforme extraordinaire devait leur permettre d'aller tout à la fois aux manœuvres et en ville, à la bataille et au bal. Est-ce par manque d'imagination dans ce siècle vieillissant ou pour des économies de bout de chandelle que cette mesure fut proposée par le comité technique au ministre qui l'approuva ? Nous n'avons pas la réponse, mais ce lamentable choix qui devait être maintenu jusqu'à la veille de la Grande Guerre sera à l'origine de nombreuses fantaisies. En effet dans la réalité chacun s'était fait confectionner auprès de fournisseurs non agréés par le ministre une seconde collection de tenues de même type, mais qui était réalisée avec des étoffes et des mesures différentes.
Cette nouvelle tunique très courte se portait par dessus le ceinturon. Elle ne fut pas du goût des gendarmes qui très rapidement portèrent en toutes circonstances le révolver et le ceinturon par-dessus la tunique.
Décision ministérielle du 10 janvier 1895
Le ministre décide d'équiper les gendarmes en pays montagneux d'un bâton ferré pour les patrouilles qu'ils doivent effectuer en terrain accidenté. Cette décision est suivie d'une note de 9 février qui confirme cette décision et la complète en dotant ces gendarmes de bande molletière et de chaussure spéciales.
Avec cette note, les modifications suivantes sont apportées à la tenue :
Elle a les mêmes effets que la gendarmerie départementale, sauf les exceptions ci-après :
Note ministérielle du 23 septembre 1897
Le képi de grande tenue pour la métroplole est semi-rigide. Il s'orne d'une cocarde striée aux couleurs nationales de 45 mm. Les soutaches de grade, la grenade et le galon de pourtour sont semblables à ceux du képi ordinaire. Le pompon se porte incliné à l'avant. En grande tenue, les chefs de légion font usage d'une aigrette de plumes de héron blanches de 120 mm de hauteur. Le plumet droit est tricolore pour les officiers supérieurs, rouge pour les officiers subalternes. Le képi est muni d'une jugulaire en cuir noir de 11 mm de large. Le képi des adjudants se distingue de celui des sous-lieutenants par la soutache du bandeau couleur or.
Décision ministérielle du 13 avril 1899
Les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes de métropole sont autorisés à faire usage pendant les fortes chaleurs du couvre-képi avec protège-nuque en calicot blanc comme les gendarmes de Corse et d'Afrique.
Dans ce décret portant règlement sur le service intérieur de la gendarmerie départementale, un chapitre est consacré aux différentes tenues qui sont fixées à six.
Circulaire du 29 mai 1900
Le ministre interdit le port du képi dit « Saumur ». Ces képis étaient le résultat des caprices de la mode. Si l'aspect général restait à peu près le même, leurs propriétaires faisaient varier les dimensions des éléments le composant (allongement de la visière, augmentation du diamètre du calot pour l'évaser dans sa partie haute) de sorte que l'excentricité avait fait place à la rigueur.
C'est avec cette interdiction du ministre de la Guerre que se termine l'histoire de l'uniforme de la gendarmerie au 19e siècle. Comme nous avons pu le constater, l'évolution du costume en gendarmerie fut lente et les changements de régime n'apportèrent à l'uniforme de cette arme que de modestes modifications. Cette lenteur était due à plusieurs facteurs, dont celui de l'évolution de la mode dans la société civile sur laquelle était calquée la mode militaire, mais elle était surtout tributaire de l'amélioration des matières en particulier celles des tissus qui n'étaient fabriqués à cette époque qu'avec des fibres naturelles ; au développement industriel dont celui de la chimie avec les problèmes liés à la fixation des teintures et leur tenue dans le temps, l'imperméabilisation des effets, la lutte contre la corrosion des parties métalliques, etc.
Cette transformation dépendait également des découvertes et des progrès de la métallurgie qui entraient pleinement dans la fabrication des armes; elle était évidemment liée au coût que représentent ces opérations de renouvellement. Ainsi toutes les décisions ministérielles concernant le changement des effets d'uniforme n'étaient mises en application que par la voie du remplacement et au fur et à mesure des réformes imposées par la vétusté ou l'usure de l'effet en question. Il fallait enfin perpétuer la silhouette du gendarme dans la mémoire collective et l'histoire du chapeau que l'on modifia pendant plus de deux siècles jusqu'à ne plus avoir d'idée est là pour nous en convaincre.