LES FORCES AÉRIENNES

L'hélicoptère fait désormais partie intégrante de l'action quotidienne de la gendarmerie et, plus généralement, des forces de sécurité.

Commandement des forces aériennes

Il permet de marquer, dans des délais très courts, leur présence en tout lieu, notamment ceux d'accès difficile, en s'affranchissant des distances et des contraintes du terrain, d'économiser des forces au sol et d'anticiper la montée en puissance d'un dispositif. Il produit enfin un effet psychologique significatif sur l'adversaire comme sur les victimes.

Les forces aériennes de la gendarmerie (FAG) sont en charge des missions de sécurité publique générale sur l'ensemble du territoire national au bénéfice de la gendarmerie et de la police nationales ainsi que des missions de secours et d'intervention en milieu spécialisé (montagne, outre-mer, opérations extérieures [OPEX]) selon le principe de subsidiarité avec les moyens aériens de la sécurité civile.

Avec le souci permanent de la sécurité des vols, les FAG interviennent de jour comme de nuit en période de paix ou de crise, quelle que soit l'intensité de celle-ci. Elles peuvent également être engagées dans des opérations de guerre. Elles sont regroupées dans le commandement des forces aériennes de la gendarmerie (CFAGN) qui est l'unité aérienne navigante de la gendarmerie.

(Circulaire du 28 décembre 2009 relative à l'emploi et à l'organisation des forces aériennes de la gendarmerie)

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1952

- Un hélicoptère pour la gendarmerie -

L'hélicoptère ayant révélé toute son efficacité, notamment en Indochine, il devint évident pour la gendarmerie que le potentiel qu'il possédait en termes de déplacement rapide, de secours et d'accès à des lieux difficiles soit mis à la disposition de l'arme pour accomplir ses missions. Il fit son entrée officielle en gendarmerie en 1952, lorsque, sous l'impulsion du général de gendarmerie Fouché, le ministre de la Défense décida (1) de l'acquisition pour la gendarmerie du premier appareil.

Pour être utilisé pleinement et en toute autonomie, il fut décidé que son pilotage et son entretien seraient confiés à des personnels de l'arme. La nouveauté de ce moyen de transport ne permettant pas à la gendarmerie de tirer de ses effectifs des gendarmes possédant les formations adéquates, il fut demandé à tous les commandants régionaux de dresser une liste de sous-officiers volontaires ayant quelques spécialités en mécanique ou en pilotage pour exercer les fonctions de pilote ou de mécanicien d'hélicoptère. Six mois plus tard, dans une circulaire (2) adressée à tous les commandants de gendarmerie, le ministre faisait connaître les noms des premiers sous-officiers retenus pour exercer les fonctions de pilote ou de mécanicien d'hélicoptère de la gendarmerie.

Au mois d'août suivant, dans une nouvelle circulaire (3), il informait les commandants régionaux sur la façon dont aller se dérouler cette formation organisée par l'Armée de Terre. Ce stage et les suivants débutaient, pour les candidats reconnus aptes physiquement, par un dégrossissage sur avion léger au Centre National du Sud-Ouest à Carcassonne. À l'issue de ces deux mois d'apprentissage, les stagiaires présentant de réelles aptitudes au pilotage étaient retenus pour suivre une instruction sur hélicoptère d'une durée de quatre mois.

Note

Note : En 1953, une loi (4) impose de rassembler tous les textes législatifs concernant l'aviation civile et commerciale et de procéder à leur codification sous le nom de Code de l'aviation civile et commerciale. Le Code entre en vigueur le 6 décembre 1955 (décret n° 55-1590 du 30 novembre 1955 (JO du 6 décembre 1955)).

1954

- Le BELL 47 fait son entrée en gendarmerie -

Dans la perspective de constituer une flotte d'hélicoptères couvrant les territoires français, une décision ministérielle du 15 janvier 1954 créait un groupement des formations d'hélicoptères de la gendarmerie à Versailles-Satory.

BELL 47 de la gendarmerie nationale

Parallèlement à cette création, le ministre, en fin d'année 1953, passait commande du premier appareil à la société FENWICK AVIATION qui détenait alors la licence BELL pour l'Europe.

Le choix s'était porté sur le Bell 47 G, appareil qui avait été développé par le constructeur aéronautique américain "Bell Aircraft Corporation" et qui était commercialisé depuis 1946. À sa livraison, il fut placé durant quelques mois dans l'école de formation de cette société pour l'instruction des élèves pilotes et des mécaniciens de la gendarmerie. À l'issue de ce perfectionnement, le Bell rejoignit le 10 mai 1954 son lieu d'affectation que l'on fixa au 1er groupe blindé de Satory. Un hangar, pris sur les garages des chars, lui fut affecté.

Cet appareil possédait un moteur de 200 cv. Il était monté sur train à patins, était équipé de double commande, d'un éclairage pour vol de nuit. Il comportait en plus une paire de flotteurs, un jeu de plateaux pour le transport de matériel et de blessés avec housses. Sa cabine de pilotage était en plexiglas.

En 1955, un second aéronef fut acheté.

Le 16 novembre 1953, le sous-lieutenant Collard Bernard, de la 8e légion de garde républicaine, avait été retenu pour effectuer le stage de formation de pilote d'hélicoptère en vue de servir comme volontaire dans les rangs de l'Armée de Terre en Indochine. Après avoir servi en Indochine et en Algérie, le lieutenant Collard (5), prenait début 1956, le commandement de la petite unité aérienne devenant ainsi le premier officier pilote d'hélicoptère de la gendarmerie. On lui doit l'étude et la rédaction de la première instruction sur l'organisation  et l'emploi des sections d'hélicoptères de la gendarmerie. Ce document, soumis à l'approbation de la direction centrale de la gendarmerie, devint l'Instruction provisoire sur l'organisation et l'emploi des sections d'hélicoptères de la gendarmerie (6).

L'activité grandissante des missions aériennes conduisit la gendarmerie à faire l'acquisition de deux autres Bell 47 G en 1956. Les premières unités d'hélicoptères de la gendarmerie furent implantées à Verdun, Marseille, Lyon et Toulouse. Cependant, le projet d'ouvrir plusieurs bases, dont une par région militaire, fut suspendu en raison du conflit algérien qui accaparait beaucoup des budgets militaires pour l'achat d'aéronefs nécessaires à la montée en puissance de la révolte du FLN. Disposant déjà de gendarmes pilotes détachés à l'Armée de Terre, la gendarmerie créa une section d'hélicoptères en complément des unités aériennes de l'armée de terre à Sétif. Pour être entièrement opérationnelle, une dotation de huit appareils neufs lui était cédée par l'Armée de Terre. La gendarmerie disposait alors de 12 appareils de type Bell 47.

Le dernier Bell fut réformé à Hyères en 1972.


(1) circulaire ministérielle n°37 715/Gend.T. du 10 octobre 1952

(2) Circulaire ministérielle n° 13393/Gend.T. du 10 avril 1953

(3) circulaire ministérielle n° 30575/Gend.T du 21 août 1953

(4) loi n° 35-515 du 28 mai 1953 relative à la procédure de codification de texte législatif concernant l'aviation civile et commerciale (JO du 29 mai 1953)

(5) le Lt Collard trouva la mort à bord de la première Alouette II le 2 août 1957 dans les Alpes.

(6) lettre n° 18469 DN/GEND.T. du 16 mai 1957


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1955

- L'Alouette II révolutionne l'hélicoptère -

Le Bell 47 G fut très vite supplanté par l'alouette II. Ce nouvel aéronef, conçu par le constructeur aéronautique français SNCASE (devenu en 1970 l'Aérospatiale), était équipé d'une turbine que la société Turboméca avait mise au point en 1955. Cette nouvelle motorisation allait profondément modifier l'emploi de l'hélicoptère en gendarmerie. Polyvalente et robuste, la première Alouette fut commandée en 1956 et c'est la section de Lyon qui la réceptionna au mois d'août 1957. En 1958, le parc atteignait 20 appareils.

Le Bell 47 G était un hélicoptère léger pouvant emporter deux personnes en cabine ou deux civières à l'extérieur en appui sur les patins. Ses performances en montagne étaient médiocres et faute de posséder un treuil de hissage, ses opérations de sauvetage étaient limitées.

Grâce à la puissance développée par sa turbine, l'Alouette pouvait emporter 4 passagers en sus du pilote et allait plus haut en altitude. Elle possédait un treuil lui permettant de déposer ou de récupérer des personnels. Elle pouvait être équipée de skis pour ses interventions en montagne ou de flotteurs pour opérer en milieu aquatique. L'alouette s'imposa très vite comme l'appareil idéal pour le sauvetage en montagne et le moyen moderne et efficace de porter secours aux populations sinistrées.

L'Alouette II, avec ses remarquables capacités, fut grandement sollicitée. Les missions se multiplièrent et au projet de créer une section d'hélicoptère par région militaire, succéda celui d'implanter des bases au coeur même des risques. Ainsi, les moyens étaient répartis sur de nouvelles Sections auxquelles, suivant leur importance, pouvaient être rattachés des détachements aériens voire même des détachements saisonniers suivant les risques du moment.

Les sections de Rennes, Limoges et Dijon voyaient ainsi le jour. Des formations aériennes furent également implantées en Corse, en Algérie à Alger, Oran et Constantine.

INSTRUCTION MINISTÉRIELLE DU 2 AOÛT 1957

Cette instruction (n°28914 D.N./Gend. T.A.F.) reprend l'ensemble des modifications apportées à la tenue et en fixe les détails pour les officiers et sous-officiers de la gendarmerie à l'exception de ceux appartenant à la garde républicaine de Paris, de la gendarmerie d'outre-mer et de la gendarmerie de l'air.

Pilote d'Alouette

Les tenues sont réparties en cinq catégories.

Les officiers disposent d'une tenue supplémentaire dite tenue de soirée qui est portée au cours des réceptions. C'est une tenue d'intérieur.

Les gendarmes affectés au pilotage et à l'entretien des hélicoptères recevaient les mêmes effets et objets entrant dans la composition des différentes tenues des gendarmes départementaux. L'équipement complémentaire attribué aux militaires ayant des emplois spéciaux, dont les équipages des hélicoptères, faisait l'objet de textes spéciaux.

Ainsi, les pilotes reçurent à titre individuel une combinaison de vol verte, un casque de vol blanc avec radio intégrée et visière fumée, un blouson de vol en cuir noirci. À titre collectif, c'est-à-dire au niveau de la section, un lot d'habillement de montagne pour le secours en montagne. Les mécaniciens perçurent une combinaison de travail.

En 1957, l'institution disposait de 12 appareils Bell 47 G. Avec cette augmentation, il parut nécessaire d'ouvrir plusieurs bases sur tout le territoire français dont une par région militaire.

Instruction n° 18469 D. N./Gend. T. du 16 mai 1957
Création dans chaque commandement régional de gendarmerie d'une section hélicoptère. Placée sous les ordres directs du commandant régional, chaque section est composée de personnels spécialistes (pilotes, mécanicien...) et d'un groupe de personnel non spécialisé (servitudes)

L'insigne de 1960

En 1960, un insigne de reconnaissance et d'identification pour cette flotte d'aéronef grandissante se fit sentir. Plusieurs modèles furent proposés au ministère de la Guerre. Le projet retenu fit référence aux belles performances de l'Alouette II et évoquait le secours en montagne. Il fut homologué sous le numéro G 1719 le 27 juin 1960.

Insigne des forces aériennes - 1960

Sur un plateau argenté, écu taillé de bleu moyen et de bleu foncé. En pointe paysage de monts d'émail noir enneigés, survolés par une alouette II d'argent, surmonté en canton senestre du chef d'une voilure tournante.

La "voilure tournante" d'argent, qui figure dans l'angle supérieur droit de l'écu, symbolise les aptitudes particulières du personnel tant au pilotage qu'à l'observation. Les deux tons du bleu symbolisent les interventions de jour comme de nuit. Les montagnes évoquent le secours en montagne, mais également tous les endroits difficiles d'accès et pour lesquels l'hélicoptère est roi.

Cet insigne, destiné à être porté dans le Bayard homologué en 1948, fut réalisé sous forme d'un écu émaillé.

La dernière Alouette II effectuera son ultime vol en 1991 à Villacoublay.

Hélicoptère Bell 47 Hélicoptère Bell 47 Alouette II Hélicoptère Alouette II

Hélicoptères Bell 47 et Alouette II

Les premières formations aériennes installées en outre-mer datent des années 1960. Fort-de-France (Martinique) reçu la première formation en 1961, elle sera suivie de celles de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et de la Réunion en 1962 et de la formation aérienne de Cayenne (Guyane) en 1963. Ce n'est qu'en 1970 qu'une formation aérienne fut installée à Nouméa (Nouvelle-Calédonie).


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1963

- L'Alouette III plus puissant -

En février 1963, les sections d'Algérie sont rapatriées en France. Le personnel et le matériel sont réparties dans les bases de métropole et d'outre-mer. L'Armée rentra également d'Algérie avec sa flotte d'hélicoptères, dont un grand nombre d'appareils inutilisés. Sur demande de la gendarmerie, l'armée lui céda cinq appareils, un Bell 47 et quatre Alouettes II, ce qui lui permit de compléter et d'agrandir son parc.

Alouette III

C'est à la même époque que la flotte de giravion de la gendarmerie s'enrichit d'un autre modèle d'hélicoptère : l'Alouette III. C'était un appareil léger et polyvalent dérivé de l'Alouette II. Plus puissant que son aîné, l'Alouette III permettait d'effectuer des sauvetages en montagne jusqu'à 5 000 mètres alors que l'alouette II perdait une grande partie de ses capacités au-delà de 3 000 mètres.

L'appareil avait une capacité passagers de six personnes auxquelles se rajoutait le pilote. Il pouvait effectuer des évacuations au treuil dont la puissance permettait de soulever des masses pouvant atteindre 175 kg. Sa cabine, plus longue, était mieux adaptée aux missions sanitaires. En effet, elle pouvait recevoir deux civières, un blessé assis et un personnel médical.

Avec une charge utile de 740 kg et ses remarquables capacités d'adaptation pour le transport de personnes ou de civières, son aptitude à voler en haute altitude et ses possibilités d'hélitreuillage élevées, l'Alouette III était parfaitement adaptée pour répondre aux grandes exigences du secours en montagne. Ces critères motivèrent la gendarmerie qui commanda rapidement trois machines pour intervenir sur les Alpes.

En 1965, la gendarmerie disposait de 3 « Alouette III », 28 « Alouette II » et 11 « Bel 47 ».

Note

Note : dans les années 60, le recrutement des pilotes trouvait deux origines : le personnel de la gendarmerie ou les officiers et sous-officiers pilotes de l'ALAT et de l'armée de l'Air. Les pilotes recrutés au sein de la gendarmerie étaient formés et brevetés par l'ALAT à l'école de DAX. Les pilotes militaires effectuaient un stage de formation pour répondre aux besoins spécifiques des missions de la gendarmerie.

Organisation des forces aériennes en 1966

À la suite de la réorganisation territoriale de 1966 (1, 2, 3), les forces aériennes de la gendarmerie comptaient une section d'hélicoptères dans chaque commandement régional de la gendarmerie, trois sections dans la Légion des Antilles-Guyane (Martinique, Guadeloupe, Guyane), une section dans le groupement de la Côte Française des Somalis et une dans la légion de l'Océan Indien et groupement des Commores.

La dernière Alouette III sera retirée du service en octobre 2009.


(1) Décret n° 66-106 du 22 février 1966 modifiant le décret n° 62-739 du 30 juin 1962 fixant l'organisation militaire territoriale (JO du 24 février 1966)

(2) Arrêté du 22 février 1966 modifiant le Décret n° 66-106 du 22 février 1966 (JO du 24 février 1966)

(3) Arrêté du 11 juin 1966 modifiant le Décret n° 66-106 du 22 février 1966 (JO du 18 juin 1966)


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1972

- Des Nord-3400 pour l'observation routière -

Deux décennies venaient de s'écouler depuis l'achat du premier hélicoptère. L'efficacité de ces engins n'était plus à démontrer et leur emploi était devenu incontournable. Ces moyens aériens, plus particulièrement destinés au secours, étaient cependant moins adaptés à la surveillance du réseau routier qui se développait d'une façon exponentielle.

La gendarmerie envisagea alors de se doter d'avions dont le but principal était l'observation routière. Le projet ne vit le jour qu'en 1972 avec l'arrivée de six Nord 3400 que l'aviation légère de l'armée de terre (l'ALAT) avait réformés. Ces avions furent affectés dans les bases d'Amiens, Tours, Lyon et Rennes.

Ce monomoteur de 260 ch avait été conçu spécifiquement pour l'Armée de Terre qui voulait acquérir un appareil d'observation pour remplacer les avions américains issus de la Seconde Guerre mondiale. C'était un monoplan à aile haute haubanée avec un train d'atterrissage à roue de queue fixe. Ce biplace possédait une cabine fermée avec les sièges disposés en tandem, un pour le pilote et l'autre pour observateur.

Ce profil correspondait aux attentes de la gendarmerie, cependant l'expérience acquise au cours des nombreuses missions dévolues à ces appareils, révéla que leur utilisation se heurtait à des contraintes qui en limitaient l'emploi. En effet, l'avion ne pouvait pas être utilisé en cas de mauvaise météo, il était nécessaire de disposer d'une piste pour atterrir et décoller, etc. La souplesse d'utilisation de l'hélicoptère et sa polyvalence furent des arguments majeurs qui amenèrent la gendarmerie à remettre en cause l'utilité de posséder ce type d'appareil. Ce n'est qu'à l'issue d'une longue réflexion que la gendarmerie envisagea leur abandon, mais il était trop tard pour annuler la commande d'achat de 6 avions, passée à Reims Aviation, qui devaient remplacer nombre pour nombre les Nord 3400 vieillissants.


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1974

- Les Cessna U206F succèdent aux Nord-3400 -

À compter de 1974, les Nord 3400 Norbarbe furent remplacés par des Cessna U206F.

Comme son prédécesseur, le Cessna était un avion monomoteur de 285 ch. à aile haute et train d'atterrissage fixe.

Il fut décliné en plusieurs versions. Le choix de la gendarmerie se porta sur la version "U" signifiant son caractère "utilitaire". Cette caractéristique consistait à équiper l'appareil d'une porte latérale pour le pilote et d'une grande porte arrière à clapet desservant les deux rangées de sièges arrière, permettant le chargement facile de cargaisons surdimensionnées. Sa puissance de 285 ch lui permettait d'emporter six personnes, cinq passagers et le pilote ou une charge de 640 kg. Il pouvait parcourir jusqu'à 1 300 km.

Le modèle "F" ne différait du précédent que par quelques améliorations de la cabine et la mise en place d'une nouvelle avionique.

Avec l'arrivée des avions, l'atelier central d'hélicoptères de la Gendarmerie rattaché au Centre Administratif et Technique de la Gendarmerie devint, en 1972, le Groupe Technique Central des Hélicoptères et Avions Légers de la Gendarmerie (GTCHALG).

En 1974, le GTCHALG quitta le camp de Satory pour s'installer au Blanc (36) et prit la dénomination de Groupe de Soutien Technique des Moyens Aériens de la Gendarmerie (GSTMAG).

Organisation des forces aériennes en 1976

Avec un parc d'aéronefs conséquent et vingt années d'expérience dans l'utilisation de ces machines, la gendarmerie avait parfait son réseau d'implantation en déplaçant au besoin des unités vers des points plus stratégiques ou plus opérationnels. Quelques bases avaient été délocalisées pour des raisons économiques, mais aussi pratiques vers des villes de plus grande importance tandis que d'autres étaient dissoutes pour diverses raisons. En 1976, la direction de la gendarmerie et de la justice militaire (1) décida de créer un organisme central pour gérer l'ensemble de ces unités rattachées alors à chaque commandement régional de la gendarmerie.

Ainsi fut créé, le 1er août 1976 à Villacoublay, le Groupement central des forces aériennes de la gendarmerie et le Groupe Instruction et Sécurité des Vols (Section instruction et opérations) et (Section Études et Sécurité Vols). Le Groupement central des forces aériennes de la gendarmerie gérait les cinq Sections Aériennes de la Gendarmerie (S.A.G.) implantées au sein de chaque commandement régional de la gendarmerie (Lille, Rennes, Bordeaux, Lyon, Metz) et celui de Paris, les Détachements Aériens de la Gendarmerie (D.A.G.) et le Groupe de Soutien Technique (G.S.T.). Au début des années 90, la Gendarmerie envisagea de se défaire de ses avions pour ne conserver que des hélicoptères.

(1) À cette époque, la Gendarmerie était dirigée par un magistrat ayant sous ses ordres deux sous-directeurs, un général de gendarmerie (en tenue kaki) pour la gendarmerie et un magistrat pour le justice militaire. Aujourd'hui : direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

Crédits photographiques

Nord-3400 : https://www.lecharpeblanche.fr
Cessna U206F : Alexandre Février - http://tagazous.free.fr

Les Cessna furent réformés entre 1994 et 1995.


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1982

- L'Écureuil montre son nez -

Le parc d'hélicoptères Alouette II vieillissant, il fallut songer à son remplacement. La gendarmerie rechercha sur le marché un appareil aux capacités supérieures et dont l'entretien serait plus facile et plus économique en termes d'utilisation que l'Alouette II. Son choix se porta sur l'AS 350 Écureuil développé par la société nationale industrielle aérospatiale (SNIAS). Un appareil fut commandé pour être mis à l'épreuve dans les conditions réelles de missions dévolues aux forces aériennes de la gendarmerie (FAG).

Hélicoptère Écureuil AS 350B

Ayant passé avec succès les épreuves que pilotes et mécaniciens lui firent subir, la gendarmerie adressait à l'Aérospatiale une commande de trente exemplaires en 1981. C'est ainsi que les deux premiers AS350B Écureuil firent leur apparition au sein de l'arme en 1982. La livraison des autres exemplaires s'effectua sur une période de dix ans.

L'Écureuil AS 350 est un hélicoptère de transport léger équipé d'un turbomoteur Arriel de 631 ch. Il possède quatre places en plus de l'équipage, peut transporter un blessé sur civière, treuiller une charge de 136 kg et transporter par élingue une charge de 750 kg. Sa vitesse de croisière moyenne est de 185 km/h.

En 1989, une variante de l'appareil plus puissante appelée B1 était testée par la gendarmerie. Ce nouveau modèle, équipé d'une turbine Arriel de 684 cv, avait été optimisé pour les missions en altitude ou climats tropicaux. Grâce à une amélioration sensible de ses performances elle pouvait emporter au décollage une masse accrue de 250 kg. Cette version, correspondant toujours aux critères exigés fut préférée à la version initiale et la gendarmerie décida que les quatre appareils restants de la commande seraient convertis en cette version.

L'insigne de 1990

À la fin des années 80, le groupement central des formations aériennes de la gendarmerie, estimant que l'insigne qui avait été homologué en 1960 ne correspondait plus à la réalité des forces aériennes, proposa sa modification.

L'Alouette II vieillissante n'était plus représentative des forces aériennes de la gendarmerie. C'est ainsi que le 18 janvier 1990 fut homologué un nouvel insigne sous le numéro G 3667.

Les objets faisant référence à la spécialité de cette formation étaient la bande de marquage que l'on retrouve sur tous les aéronefs de la gendarmerie nationale, le mat-rotor caractérisant le type d'appareil principalement utilisé par les unités aériennes, l'étoile pour les personnels navigants et l'hélice tripales placés sur le rotor représentant les avions Cessna encore en service à cette époque.

Les objets faisant référence à l'arme étaient la grenade argent, le bleu roi et le bleu foncé.

Lecture héraldique

« Écu français ancien de sable taillé de turquin, à une barre ployée de candide aux orles du troisième émail.
À la voilure de candide brochée d'une hélice d'argent chargée d'une étoile d'or mouvant à la barre.
En pointe, grenade stylisée d'argent ».

Les écussons

Sur les effets vestimentaires spéciaux, adaptés au domaine aéronautique ( blouson de vol, combinaison ), l'insigne en métal ne peut être porté, aussi il paru nécessaire de réaliser des identifiants en tissus pour affirmer l'appartenance de ces militaires à la gendarmerie.

Écusson du commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale.

- Le 4 juin 1981 fut homologué sous le numéro G 2926 l'écusson des forces aériennes de la gendarmerie.
Cet écusson bordé d'or reprenait le thème du massif montagneux de l'insigne métal associé à l'hélicoptère emblématique de l'époque : l'Alouette III. Ce graphisme particulier a été reproduit sur des écussons plastifiés, cependant, cette composition réaliste restait assez éloignée des canons de la symbolique militaire.

- En 1991 apparaît l'écusson des équipages des formations aériennes de la gendarmerie. Proposé par la gendarmerie pour succéder à l'écusson précédent, il est en parfaite concordance avec la nouvelle symbolique mise en place en 1990. Reprenant totalement le graphisme de l'insigne métal, il ne reçoit pas un nouveau numéro d'homologation. Seuls sont ajoutés les termes GENDARMERIE et FORMATIONS AERIENNES afin de lever toute ambiguïté sur des effets de vol.

Alouette III Hélicoptère Alouette III Hélicoptère écureuil Ecureuil gendarmerie

Hélicoptères Alouette III et Écureuil


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2002

- Le CHOUCAS EC 145 fait son apparition -

Après le Bell 47 et l'Alouette II, le temps était venu, pour moderniser le parcd'hélicoptères, de songer à remplacer l'Alouette III en fin de vie.

EC 145

À partir de 2002, l'hélicoptère « Choucas EC 145 » d'Eurocopter commença à lui succéder. C'est un appareil qui est plus particulièrement destiné aux missions de sauvetage et d'intervention.

Il assure principalement les missions de police et de sauvetage en haute montagne, ainsi que les missions de transport et d'intervention des unités d'intervention de la gendarmerie en métropole et outre-mer. Sa capacité d'emport et son rayon d'action sont particulièrement adaptés à l'outre-mer.

D'une longueur de 13 mètres et d'un poids à vide de 2200 kg, c'est un appareil biturbine développant une puissance de 760 cv lui permettant d'emporter une charge de 1300 kg ou 9 passagers en plus de l'équipage. Il peut également transporter par élingue une charge de 1500 kg.

Sa vitesse de croisière moyenne est de 230 km/h.

Dans ses missions de secours, son treuil lui permet de hisser des charges pouvant aller jusqu'à 270 kg et sa cabine peut recevoir deux civières.

La constitution de cette flotte a été réalisée en deux temps : 8 appareils ont été commandés en 1999 et 7 appareils supplémentaires en 2006. Les 4 derniers appareils ont été livrés en 2008.

Insignes métalliques pour la spécialité aéronautique

Les personnels des formations aériennes de la gendarmerie portent généralement les insignes de qualification obtenue dans les armées (pilote, mécanicien). Cependant, en 2004, la gendarmerie, par décision ministérielle du 6 avril 2004, créait ses propres insignes sanctionnant la réussite aux certificats, brevets et diplômes des cursus de formation des sous-officiers de la gendarmerie. Ainsi étaient homologués deux insignes métalliques pour la spécialité aéronautique.

Brevet pilote d'hélicoptère CT1 Technicien en matériels aériens

Le premier atteste de la réussite au brevet de pilote d'hélicoptère de la gendarmerie ou du CT1 de technicien en matériels aériens. Le second sanctionne la formation du second degré dans chacune de ses spécialités (Diplôme de qualification supérieure de la gendarmerie).

Lecture héraldique(1)

« Insigne monobloc ; couronne civique d'olivier et de chêne ;
à un sautoir de masse d'arme et de glaive pointe basse ;
chargé en coeur d'une grenade de 18 flammes à la bombe timbrée d'un vol à une étoile en pointe ; le tout d'argent ».

L'insigne sanctionnant le diplôme de qualification supérieure de la gendarmerie, première partie spécialité aéronautique est identique dans sa forme au premier, mais il est couleur or.

(1) La symbolique de cet insigne reprend en partie celle de l'insigne de pilote militaire français créé le 20 mai 1914. L'insigne militaire était constitué d'une couronne de laurier symbolisant la gloire au-dessus de laquelle flottaient deux ailes et une étoile d'or représentant l'environnement aérienne dans lequel les étoiles sont les seuls repères permettant aux pilotes de s'orienter. Ces éléments ont été repris et amalgamés à la symbolique de la gendarmerie (masse d'arme, glaive et grenade) pour créer cet insigne. La couronne de laurier est remplacée par une couronne civique constituée d'une branche d'olivier symbolisant la paix et d'une branche de chêne symbolisant la force. La couronne civique était une récompense que l'on donnait au soldat romain qui en avait sauvé un autre dans une bataille.


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2009

- Le KÉTOUPA EC 135 entre en scène -

L'hélicoptère EC 145 sera suivi dès 2009 d'un autre modèle le « Kétoupa EC 135» dont la vocation est d'une part de remplacer les hélicoptères Écureuil en service dans la gendarmerie depuis 1978 et, d'autre part, répondre à l'évolution de la réglementation européenne (1) qui interdit le survol de certaines zones, notamment les secteurs urbanisés, aux appareils monoturbines. Le coût du programme de remplacement des 29 appareils de type Écureuil par de nouveaux modèles EC 135 est évalué à 202 millions d'euros.L'EC 135 se différencie de son prédécésseur par ses caractéristiques techniques et son niveau d'équipement lui permettant d'être mieux adapté aux missions de police.

KÉTOUPA EC 135

Plus court, il mesure 12 mètres pour un poids total à vide de 1850 kg. Il possède un moteur biturbine qui développe une puissance de 651 ch lui permettant d'emporter une charge de 1000 kg ou 6 passagers en plus de l'équipage. Il peut également transporter par élingue une charge de 1000 kg.

Sa vitesse de croisière moyenne est de 240 km/h.

Il est doté d'équipements optroniques des plus modernes.

Ainsi dispose-t-il :

Compte tenu de la réglementation aérienne et de ses missions, la gendarmerie a déployé ses 26 Écureuil AS350 monoturbine en plaine, sur le littoral et en outre-mer pour des missions de surveillance, d'intervention et de sauvetage. Les 15 EC145 biturbines, plus puissants et plus spacieux, opèrent en haute montagne et en milieux hostiles ou au profit des forces d'intervention spécialisées (GIGN, RAID), enfin les 15 EC135 biturbines, dotés d'équipements optroniques de pointe, sont le plus souvent employés pour des missions de sécurité publique générale.

(1) Réglement européen N° 965/2012 du 5 octobre 2012 déterminant les exigences techniques et les procédures administratives applicables aux opérations aériennes conformément au règlement (CE) n o 216/2008 du Parlement européen et du Conseil (Journal officiel de l'Union européenne du 25 octobre 2012)

L'insigne de 2013

En 2012, une nouvelle modification de l'insigne est demandée. Elle vise à élargir la visibilité du nouveau commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN) créé la même année et à mieux identifier tous les métiers mis en oeuvre au profit de cette force.

Commandement des forces aériennes

Le dessin est articulé autour d'une machine stylisée, mais dont la couleur et la bande de marquage indiquent clairement son appartenance à la gendarmerie. La grenade d'argent à huit branches illuminée par le faisceau de l'appareil, le bleu roi et le bleu foncé font référence à l'arme.

La grenade est entourée des différents symboles en or évoquant les métiers et statuts des personnels servant le système d'arme au sein des unités. Ainsi, retrouve-t-on le vol, une demie-couronne de laurier, l'étoile pour les pilotes et la roue dentée pour les mécaniciens.

Bien qu'elles interviennent quotidiennement, de manière déconcentrée, au profit des unités de la zone de défense auprès de laquelle elles sont placées pour emploi, le faisceau illuminant l'ensemble de ces figures, symbolise que toutes les unités aériennes de la gendarmerie, en métropole et outre-mer, sont placées sous le commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN) dépendant directement du directeur général de la gendarmerie.

L'insigne a été homologué le 26 avril 2013 sous le n° GN 0456. L'insigne métal actuel du CFAG est naturellement décliné en une version ronde et brodée avec le graphisme identique. Il est homologué sous le numéro GNT 0456 du 26 avril 2013.

Hélicoptère EC 145 Hélicoptère EC 145 Hélicoptère Eurocopter EC 135 Hélicoptère EC 135

Hélicoptères Eurocopter C 145 et C 135

Tenue et équipement

Dès la création des formations aériennes de la gendarmerie, les personnels de ces unités furent dotés d'effets vestimentaires spéciaux, adaptés au domaine aéronautique, en sus des uniformes traditionnels des gendarmes.

Pilotes d'hélocoptère

Si les effets et les matériels ont naturellement évolués pour leur donner plus de confort et de commodité, ces éléments, hérités des pilotes de l'Armée de Terre, demeurent de même type depuis l'introduction de l'hélicoptère en gendarmerie. La combinaison bleu gendarme a fait place à la combinaison kaki et le casque de vol bleu, plus ergonomique, a remplacé le blanc.

Les pilotes perçoivent actuellement les effets complémentaires suivants :

Les pilotes affectés en unités montagne perçoivent les effets grand froid suivants :

Le commandement des forces aériennes en 2020

Le commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN) (1) remplit des missions aériennes de sécurité publique sur l'ensemble du territoire métropolitain et ultramarin, au bénéfice de la gendarmerie et de la police nationales. Cette formation assure également des missions de secours et d'intervention en milieu spécialisé sur et hors le territoire national.

Le CFAGN constitue une formation administrative directement rattachée au directeur général de la gendarmerie nationale. Il est commandé par un officier général ou supérieur de gendarmerie breveté pilote d'hélicoptère.

Casque de pilote d'hélicoptère

Son organisation comprend :

Actuellement, la gendarmerie possède 56 appareils répartis en 29 unités aériennes dont 6 outre-mer. Avec le retrait de la dernière Alouette III en octobre 2009, sa flotte est composée de trois types d'hélicoptères : les Kétoupa EC 135, les Choucas EC 145 et les Écureuil AS 350.

Cependant, il faut désormais penser au remplacement des Ecureuil AS 350, dont les premiers ont été mis en service voilà déjà 40 ans.


(1) Arrêté du 2 janvier 2020 relatif aux attributions et à l'organisation du commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (JO du 22 janvier 2020).


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2024

- L'AIRBUS H160 pointe son rostre -

Suivant le projet de loi de finances de 2021, le ministère de l'Intérieur va acquérir 10 hélicoptères dans le cadre d'un marché notifié le 20 décembre 2021 par le ministère des Armées.

Airbus H160

Ces appareils produits en France, à Marignane, par l'industriel Airbus Helicopters, sont des Airbus Helicopters H160.

C'est un appareil de la gamme d'hélicoptères moyens (de 5 à 6 tonnes). Il a une capacité de transport jusqu'à 2 tonnes ou 11 personnels.

Son rayon d'action permettra notamment aux forces de sécurité intérieure de renforcer leurs capacités de projection, en particulier en matière de contre-terrorisme. Sa vitesse maximale sera de 280 km/h, avec une endurance de 880 km.

S'agissant de la flotte actuelle, il est prévu de sanctuariser les EC 145 et EC 135. Encore récents, ils répondent pleinement aux besoins de sécurité publique générale et d'intervention en milieu spécialisé et hostile (zones de montagne et outre-mer) tout en satisfaisant aux exigences de la réglementation civile relative au survol des agglomérations et de navigabilité.

Plus anciens, les Écureuil seront partiellement et progressivement réformés, selon un calendrier à définir. Leur remplacement est devenu un impératif à court terme afin de garantir la disponibilité et l'employabilité de la flotte d'hélicoptères de la gendarmerie.

La livraison des premiers hélicoptères H160 s'est effectuée au mois de mars 2024.


Les accidents d'hélicoptère de la gendarmerie

Depuis 1954, 25 gendarmes ont été tués lors d'accidents d'hélicoptère ou abattus en Indochine et en Algérie. Nous donnons ici la liste des accidents survenus en métropole et outre-mer.

Pilotes d'hélicoptères
Pilote d'alouette. pilote de C 135 Pilote d'écureuil
Gendarme pilote d'hélicoptère Pilote C 135 Vol aux intruments
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