Jusqu'à la Grande Guerre, l'équipement du
gendarme se limitait à un matériel uniforme, simple et permanent.
Réduit au cheval (pour ceux qui en été doté) et à un armement léger, il
était relativement facile de maintenir un niveau d'instruction
suffisant. Arès 1918, la situation s'est déjà bien transformée. Les
moyens mis à la disposition des unités marquaient le départ d'une
évolution incessante des matériels qui se compliquaient et changeaient,
imposant des spécialistes de plus en plus qualifiés.
L'heure était à la mécanisation.
C'est dans ce contexte matériel qu'apparaîtront en 1921 les pelotons mobiles de gendarmerie qui seront organisés l'année suivante pour appuyer l'action de la gendarmerie départementale notamment dans le maintien de l'ordre. Employées sur les lieux de leur résidence, l'équipement technique de ces unités était semblable à celui de la gendarmerie départementale. Cependant, cette organisation en pelotons isolés avait montrait ses limites. Dès 1926, ils furent regroupés sous la dénomination de « garde républicaine mobile » et organisés en légion, articulés en groupes et compagnies à pied et à cheval.
Cette nouvelle organisation ne souleva dans ces débuts que le problème lié au transport des ces unités sur les lieux de grèves et des moyens matériels à mettre à leur disposition pour ces missions, l'évolution technique de ces unités se limita aux moyens de transport. La seule évolution technique notable s’opéra en 1931, lorsque l'Assemblée nationale vota les crédits nécessaires pour la création d'un groupe autonome de chars et d'autos-mitrailleuses dans cette arme.
Si cette évolution se fit lentement pendant
l'entre-deux-guerres, elle devait s'accélérer pendant la Seconde Guerre
dès lors que le gouvernement de Vichy décidait d'employer cette troupe
initialement formée pour le maintien de l'ordre dans sa lutte contre
les « partisans ». Au cours de ce conflit, son armement individuel et
collectif fut bien développé. Son niveau d'équipement en matériels
lourds demeurait malgré tout très faible et pour les missions
particulières, les escadrons portés ou à cheval n'étaient dotés de
moyens spécifiques qu'au moment.
À l'issue du conflit, ces matériels fatigués furent remplacés par d'abondantes récupérations. L'heure n'étant ni à l'harmonisation ni à la rationalisation des moyens, on se contenta en 1945 de les codifier et d'en dresser des états qui furent joints au tableau de dotation et d'effectifs (T.D.E.).
La révision des dotations de 1947 permit d'étoffer certaines unités en armement léger, de faire apparaître des mortiers d'accompagnement, de majorer les moyens autos et de constituer des moyens radios jusqu'à l'échelon du peloton, mais de sérieuses insuffisances persistaient. La garde républicaine mobile ne possédait pas de véhicule blindé et tous terrains, ni antichar. Les moyens en matériels de Génie, de franchissement, de mines, et plus simplement en lot d'outillage étaient très faibles. Les dotations en habillement étaient également très insuffisantes. L'arme ne possédait pas de paquetage de campagne. Pour combler ses lacunes, la garde reçut des matériels non conservés par l'armée qui parfois étaient hors service.
Outre les matériels de guerre destinés à la défense opérationnelle du territoire dont seront dotés certains escadrons, la gendarmerie mobile dans son double rôle de maintenir l'ordre et suppléer la gendarmerie départementale aura ses spécialistes : maître de chiens, brigade routière de gendarmerie mobile (BRGM), unités montagne, unité VBRG (véhicule blindé à roues de la gendarmerie), unités automitrailleuses légères (AML), unité parachutiste, unités d'intervention, maître nageur sauveteur...
Garde républicaine
mobile à pied |
Garde républicaine
mobile à bicyclette |
Garde républicaine
mobile à cheval |
Fond CHAUMEL | Fond CHAUMEL | SHDGN |
Le groupe autonome de chars et
d'autos-mitraillleuses
Décret du 23 mai
1931 :
Le Parlement ayant voté les crédits nécessaires à la création d'un
groupe autonome de chars et
d'autos-mitrailleuses dans la
garde républicaine mobile, ce décret
modifie les dispositions de l'article 5 du décret du 1er
décembre 1928 sur l'organisation de la gendarmerie pour permettre sa
mise en place. Ce groupe sera caserné à Satory et rattaché à la 1re
légion de garde républicaine mobile.
Création d'un attribut de fonction pour les gardes et les gendarmes titulaires du certificat d'aptitude à l'emploi de chef de section ou de peloton. Il est constitué d'un fond rouge en cuivre émaillé et d'une partie estampée en relief dorée portant les lettres R.F. séparées par deux glaives croisés et surmontés d'une grenade, une couronne de feuilles de chêne forme le pourtour de l'attribut.
Ce modificatif prescrit le port d'un insigne spécial pour les militaires des unités motorisés. La circulaire (n° 11704 1/E.MA.) du 28 novembre 1935 (B.O. partie permanente p. 4814) précise la liste des unités à doter de l'insigne spécial. Pour la gendarmerie se sont :
Cet insigne métallique est à placer sur le côté droit de la poitrine. Il représente une chenille surmontée d'une étoile filante. Il est en bronze vieil argenté.
Après avoir été séparée de la gendarmerie (1), la
garde républicaine mobile réduite à 6 000 hommes est rattachée à la
direction de la Cavalerie.
Le 31 janvier 1941, une décision ministérielle transforme la « garde
républicaine mobile » en
« Garde » et les légions prennent le titre de régiments.
Les 6 000
hommes sont d'abord répartis en trois régiments suivant la circulaire
ministérielle du 4 septembre 1940 puis par C.M. du 1 novembre 1940 en
six régiments. Chaque régiment possédait deux groupes de quatre
escadrons : 1 motocycliste, 1 à cheval et 2 portés. L'escadron était à
l'effectif de 122 officiers et sous-officiers.
(1) décret du 17 novembre 1940.
À
l'issu de la seconde guerre mondiale, la IVe république
s'employa à
reconstituer les effectifs de la garde républicaine mobile. Dès le 6
septembre 1945, les effectifs furent portés de 6.000 à 10.000 hommes.
Ce
chiffre fut revu à la baisse l'année suivante par suite des
compressions budgétaires et fixé à 7.000. La mobilisation anti
Kominform de fin 1947 devait conduire le gouvernement à augmenter à
nouveau l'effectif de la G.R.M. pour le porter d'abord à 11.000, puis à
12.000 en 1950*.
Pour équiper les unités existantes et celles créées, le gouvernement
s'appuya sur les matériels de récupération. Ainsi, les
escadrons étaient de type différents suivant les moyens perçus.
* En 1950, l'effectif de la garde républicaine est de 12.000 hommes répartis en 85 escadrons. En 1952, la garde républicaine mobile compte 100 escadrons.
différents types d'escadrons
E.G.M. porté sur char Chaffee M 24 (1962) |
E.G.M. porté sur autocar BERLIET - Véhicules d'accompagnement : Simca, Jeep, Dodge Peugeot 203, Moto (1963) |
E.G.M. porté Jeep, 4x4 Renault, motos (1965) |
Les unités motocyclistes
Le ministre décide d'attribuer à la garde républicaine mobile des motocyclettes de liaison. Cette première dotation (deux motocyclettes par état-major de légion et une par compagnie à pied ou à cheval) va entraîner pour cette subdivision d'arme les mêmes effets d'habillement que ceux attribués à la gendarmerie départementale.
Effets destinés à l'habillement du personnel des unités motocycliste de la garde républicaine mobile :
Escadron motocycliste | Patrouille mixte GD / GM Maroc 1953 |
Brigade routière de gendarmerie mobile - 1966 - |
Les unitées montagne
Pour renforcer les brigades de gendarmerie
soumises à l'enneigement une partie de l'année, une circulaire
(n°11436/gend.T) du 27 mars 1953, désigne les pelotons de garde
républicaine mobile qui sont classés « pelotons de montagne » et fixe
les
dotations en matériels de ski et d'alpinisme qui leur sont affectés.
Les équipement sont identiques que ceux attribués à la gendarmerie
départementale.
Pelotons montagne : Pamiers, Saint-Gaudens, Poncharra-sur-Bréda, Embrun (peloton dépendant de l'escadron de Gap), Chambéry, nice et Digne. Annecy sera rajouté quelques temps plus tard à cette liste.
Décret du 20
septembre 1954 :
La garde républicaine
mobile prend l'appellation de « gendarmerie
mobile », les unités celle de « escadron de gendarmerie mobile »
(E.G.M.).
Cette circulaire a pour but de mettre à jour le tableau fixant la composition des différents lots d'habillement et d'équipement des personnels en service dans les unités de montagne de la gendarmerie et de mettre à jour la liste des unités de gendarmerie départementale et de gendarmerie mobile classés « pelotons montagne ».
Les véhicules blindés à roues de la gendarmerie (
V.B.R.G )
Destiné à être utilisé au maintien de l'ordre dans une
ambiance très hostile, le VXB 170 conçu par Berliet à la fin des années
1960 a été mis en service dans la gendarmerie mobile sous le nom de véhicule blindé à roues de la gendarmerie
(VBRG) à partir de 1974. C'est un engin tous chemins pouvant
transporter de 7 à 9 hommes en les mettant à l'abri des armes légères. L'unité élémentaire pour son
utilisation est le peloton.
Un peloton est constitué de quatre engins,
un PC peloton, un engin équipé d'un treuil, un autre équipé d'une lame
et un normal c'est-à-dire sans équipement particulier. L'équipage
élémentaire se compose d'un chef de bord, d'un pilote, d'un
radio-tireur. Trois pelotons forment un escadron. La formation est
alors de treize engins, le treisième étant celui du commandant
d'escadron.
L'engagement en unité constituée ne s'exécute qu'avec l'autorisation du
premier ministre.
Les unités d'intervention de la
gendarmerie nationale
L'escadron parachutiste
Décision
ministérielle du 28 novembre 1970 (n° 46393) :
Création de l’escadron parachutiste de la gendarmerie mobile
(E.P.G.M.). Il sera implanté à Mont-de-Marsan dès le 1er janvier 1971
et formera le 9e escadron du 11e groupement de gendarmerie mobile
(Escadron 9/11).
Cet escadron accomplira de nombreuses missions notamment en 1977 à l'occasion de la déclaration de l'indépendance de DJIBOUTI, mais également au Tchad, en Centrafrique, au Liban. L'escadron sera dissous le 1er décembre 1983 et la plus grande partie de ses effectifs rejoindra Satory (Yvelines) pour crééer à compter du 1er janvier 1984 une nouvelle unité : l'Escadron Parachutiste d'Intervention de la Gendarmerie Nationale (E.P.I.G.N.).
Gendarmerie mobile XXe siècle |
La garde républicaine XIXe siècle |
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