Le maintien de l'ordre et la tranquillité dans la ville de Paris, siège du pouvoir royal et républicain ont été depuis l'origine de la monarchie, confiés à un corps particulier dont la dénomination et l'organisation varièrent suivant les époques et les circonstances, mais dont le service a toujours eu le même but à quelques adaptations près. Ce corps a porté pendant longtemps le nom de guet.
À l'origine, le guet est une institution exclusivement civile assuré par les marchands et artisans des places fortes où il se pratiquait. Ce guet fut dénommé guet assis, car c'était des corps de garde fixes. Le guet royal était une compagnie entretenue par le roi. Le guet était chargé d'assurer la garde et la police de la nuit. Son chef prit le nom de Miles Gueti, chevalier du guet. Dès le commencement du onzième siècle, on trouve ce service parfaitement régularisé à Paris.
Par lettres patentes du mois de mai 1559, Henri II ordonna que le guet royal veille seul désormais à la sûreté de la capitale et qu'il soit composé de 240 hommes, dont 32 à cheval.
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La ville de Paris s'étant considérablement agrandie, l'ancienne Compagnie du Guet était devenue insuffisante pour la garder. Les premiers magistrats sous le ministère de Colbert demandèrent au Roi une augmentation de troupes pour la sûreté de ses habitants. Pour suppléer la compagnie du guet, Louis XIV érigea en 1666 une compagnie particulière d'infanterie sans charge ni commission qu'il solda séparément. Cette formation étant encore insuffisante pour une si grande ville, le roi augmenta encore l'effectif de cette troupe en créant une compagnie d'ordonnance composée de cinquante cavaliers spécialement chargés de veiller à la sûreté de la ville pendant la nuit. Un peu plus tard, Turgot, établira une autre compagnie d'infanterie pour la garde des quais, des ports, des remparts et des faubourgs. Ces nouvelles compagnies devaient former le corps nommé Garde de Paris. À partir de 1721, le guet cessa d'être exclusivement une garde de nuit.
Au décès du chevalier du guet survenu le 27 janvier 1733, le roi
supprimera la charge en la remboursant à ses héritiers, laissant ainsi
la compagnie aux ordres de ses officiers subalternes. En 1745, le
commandement des trois compagnies créées pour renforcer le guet fut
alors confié à un même chef à qui
le roi attribua les fonctions de commissaire et d'inspecteur de la
compagnie du guet.
En 1761, l'effectif des trois compagnies en charge de la surveillance
et la police de la ville de Paris était
ainsi fixé : pour la compagnie d'Ordonnance à cheval
établie pour la garde de jour et de nuit, 190
cavaliers; pour la compagnie à pied pareillement établie pour la
surveillance de jour et de nuit, 432 hommes; pour celle préposée à la
garde des quais et remparts, 252
hommes, soit une force totale de 874 hommes.
Compte tenu du relâchement du service des officiers et archers de la compagnie du guet qui en étaient arrivés à ne plus effectuer leur travail, le roi dans une ordonnance du 12 juillet 1765, rétablit par commission seulement la charge de chevalier du guet. Les officiers et archers composant la compagnie étaient à nouveau placés sous les ordres d'un officier supérieur. Le chevalier du guet ayant rang de lieutenant-colonel. Il ordonne qu'un corps de garde soit mis en place au Châtelet pour y monter la garde jour et nuit, recevoir et écrouer tous les prisonniers qui leur seront amenés, exécuter les ordres des officiers du Châtelets. Outre ce corps de garde, il exige des patrouilles en nombre suffisant. Ils étaient vêtus d'un uniforme bleu, parements bleus et boutons blancs, marqués d'une étoile. Les officiers et archers à cheval, habillés de bleu et or, les fantassins de bleu et d'argent. Ils étaient armés de mousqueton, épée, baïonnette at autres armes à l'instar des autres troupes.
Les dissensions au sein de cette troupe obligèrent Louis XV à la licencier et la remplacer par une nouvelle compagnie qui prit le même nom dans un édit de septembre 1771. Sous les ordres d'un chevalier-capitaine, elle était composée de deux officiers, deux exempts et soixante-neuf archers. Le commandant de la garde de Paris était maintenu dans ses fonctions d'inspecteur de la compagnie du guet.
Dans son ordonnance du 16 septembre suivant, le roi fixait l'uniforme et l'armement de cette nouvelle compagnie.
Jusqu'au mois d'octobre 1783, la compagnie du guet de Paris poursuivit son service tel qu'il avait été défini, mais n'ayant pas prouvé son efficacité, Louis XV, dans une simple lettre ministérielle d'octobre 1783, l'incorpora dans la garde de Paris dont elle prit l'uniforme à la seule différence d'une étoile bleue sur le repli arrière de son habit. Le service qu'elle assurait alors fut confié à la compagnie de robe-courte du Châtelet.
Sous Louis XVI, les deux corps furent chargés de la police de la capitale. La garde de Paris, payée par le roi et le guet soldée par la ville comprenaient ensemble un effectif de 1093 hommes. Outre ces deux corps, les gardes françaises et deux compagnies de Suisses étaient également affectées à la sécurité de la ville. Un règlement du 1er octobre 1789 créait un corps de six cents hommes non caserné. Recrutés dans l'ancien guet de Paris et l'ancienne Garde de Paris. Il prit l'appellation de garde des ports, quais et îles. Ce règlement sera confirmé par un arrêté 13 octobre suivant.
Supprimé par décret du 4 août 1791 à compter du 1er janvier 1792, sont licenciement ne deviendra effectif qu'à compter du 1er septembre suivant. Son personnel fut versé dans un premier temps dans la gendarmerie des tribunaux et prisons par décret du 7 avril 1792 puis sera intégré dans un nouveau corps organisé en gendarmerie nationale à pied par décret des 16 juillet et 17 août 1792 et spécialement affecté à la ville de Paris.
Ce nouveau corps sera à son tour supprimé par décret du 9 messidor an III ( 27 juin 1795 ) et la convention nationale dans un second décret du même jour le remplaça par une troupe à laquelle elle donna le nom de Légion de Police générale. Cette légion forte de 5 448 hommes et 626 chevaux, composée d'infanterie et de cavalerie fut placée sous l'autorité des comités de sûreté générale et militaire de la ville de Paris. Elle passa ensuite sous les ordres du Directoire, lors de la promulgation de la Constitution de l'an III.
Cette troupe ayant refusée dans plusieurs circonstances d'obéir aux ordres de ses chefs fut supprimée par arrêté du Directoire du 10 floréal an IV (29 avril 1796) et assimilée conformément à la loi du 5 du même mois aux autres troupes formant la garde nationale en activité. Le service de Paris fut alors assuré en partie par la garde nationale sédentaire et la garde du corps législatif (4), en partie par des officiers et gendarmes détachés de leurs légions et organisés en compagnies provisoires, mais cette situation ne pouvait être que temporaire. Une longue expérience avait démontré la nécessité d'une garde particulière pour la police de la capitale. Les dissensions qui avaient divisé les membres du Directoire exécutif n'avaient pas permis de s'en occuper et ce fut au premier consul qu'incomba cette tâche.
1. appointés : grade accordé au plus ancien cavalier d'une compagnie et au plus ancien trompette d'un régiment.
2. hausse-col : petite plaque de cuivre dorée que l'on met autour du cou et qui sert à distinguer les officiers.
3. esponton : genre de pique plus courte d'environ la moitié.
4. La garde du corps législatif issue de la garde de la convention nationale était composée des grenadiers-gendarmes. Elle prendra le nom de garde des Consuls après la chute du Directoire.
Avec l'arrêté du 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802)*, les consuls dotèrent Paris d'une garde municipale. Elle était composée de 2154 hommes d'infanterie et de 180 cavaliers.
- L'infanterie fut scindée en deux régiments et chaque régiment en deux bataillons. Les bataillons étaient à cinq compagnies. Les deux bataillons du premier régiment étaient chargés pour le premier du service des ports et pour le second celui des grandes barrières. Le second régiment était destiné au service à l'intérieur de la ville.
- La cavalerie ne forma qu'un seul escadron de dragons subdivisé en deux compagnies de quatre-vingt-six hommes. Ils étaient logés par la ville de Paris, mais étaient tenus de s'équiper, s'habiller, s'entretenir, se nourrir, se chauffer, s'éclairer, se monter et nourrir et équiper leurs chevaux au moyen de leur solde.
La garde municipale était placée sous l'autorité du préfet de police et sous la direction des maires de Paris, qui étaient chargés de l'administration du corps et des fonctions confiées aux inspecteurs aux revues.
Pour être admis dans la garde il fallait avoir fait cinq campagnes, être âgé de plus de trente ans et de moins de quarante-cinq ans, être porteur d'un congé militaire en bonne et due forme et prendre l'engagement de servir pendant dix années. Nul ne pouvait être nommé officier, s'il n'avait occupé dans les troupes de ligne un emploi du même genre. Ils étaient nommés par le premier consul sur présentation du préfet de la Seine. Les sous-officiers étaient nommés par le préfet de la Seine sur présentation des chefs de corps.
Chaque régiment était commandé par un chef de brigade et la cavalerie par un chef d'escadron.
* Par décret du 5-7 avril 1793, la Convention avait établi le principe de gardes spéciales soldées dans chaque grande ville.
Création de la garde municipale de Paris. Pour la mise en place de ce nouveau corps, il n'y eut pas d'uniforme spécifique. La forme de la coiffure, de l'habit et les chaussures des deux régiments d'infanterie de la garde municipale de Paris fut la même que celle établie pour l'infanterie de ligne. La coiffure, le vêtement et les chaussures de l'escadron de troupes à cheval étaient semblables à ceux des dragons.
Grenadier du 2e régiment et fusilier du 1er régiment | Dragon de l'escadron de la garde de Paris |
« Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » | |
Uniformes des deux régiments
d'infanterie de la garde municipale 1er régiment :
2e régiment :
Les boutons des régiments
d'infanterie étaient jaunes comme ceux L'armement des régiments d'infanterie
était celui utilisé |
Uniforme de la troupe à cheval : Escadron de dragons :
Les chevaux avaient la taille et le harnachement des dragons. L'armement était celui des dragons. |
À sa création, la musique de cette troupe était composée pour la cavalerie de 1 trompette-maître et 4 trompettes. Pour l'infanterie 2 tambours-majors, 40 tambours et 16 musiciens.
L'administration de ce nouveau corps fut confiée à un conseil formé des officiers de ce corps et indépendamment de ce conseil, la garde municipale fut placée sous l'autorité du préfet de police et sous la direction des maires de Paris qui étaient chargés de l'administration du corps et auxquels on avait confié les fonctions d'inspecteurs aux revues.
19 mars 1807 - 2 mai 1807 : siège de Dantzig (Pologne) - (Bataille inscrite aux drapeaux et à l'étendard de la garde républicaine).
14 juin 1807 : bataille de Friedland (Russie) - (Bataille inscrite aux drapeaux et à l'étendard de la garde républicaine).
La couleur du fond de l'habit change. Désormais le devant est blanc.
7 juin 1808 : bataille du pont d'Alcolea (Espagne) - (Bataille inscrite aux drapeaux et à l'étendard de la garde républicaine).
La garde municipale de Paris fournit des unités qui prirent part à diverses campagnes de l'Empire. En Hollande en 1805, en Allemagne en 1807 où plusieurs de ses bataillons coopérèrent au siège de Dantzig. La même année une portion de ses effectifs restés en France fut envoyée en Espagne. En 1812 les dépôts de Paris étaient tellement réduits qu'un décret du 12 février de la même année prononça la fusion des deux régiments en un seul.
Ce régiment compromis dans la conspiration du général Mallet, auteur du coup d'État de 1812 contre Napoléon, durant la retraite de Russie fut supprimé par décret du 6 janvier 1813. L'infanterie deviendra le 134e régiment de ligne tandis que les cavaliers seront versés dans les lanciers rouges de la garde impériale.
C'est dans ces circonstances que Napoléon remplaça par décret du 10 avril 1813 la garde municipale qu'il avait instituée huit ans plus tôt par un corps de gendarmerie auquel il donna le nom de Garde impériale de Paris.
Ce corps fut divisé en quatre compagnies*, et la compagnie subdivisée en trente brigades. La force du corps fut de 853 hommes et 398 chevaux. Le préfet de police continuera à être, sinon le commandant, du moins le directeur de cette garde. L'officier supérieur qui en eut le commandement porta le titre de Colonel d'Armes de la ville de Paris. Le corps de la gendarmerie impériale de la ville de Paris, qui était indépendant de celui de la gendarmerie départementale, avait la droite sur toute la gendarmerie après la gendarmerie d'élite.
Ce régiment fut composé d'officiers, de sous-officiers et gendarmes de première et de deuxième classe, choisis sur toute la gendarmerie de l'empire, et d'élèves gendarmes tirés des régiments de lignes ayant deux ans de service et étant âgés de vingt-deux ans au moins.
* Trois compagnies en 1813, la quatrième sera formée en 1814.
18 septembre au 22 octobre 1812 : siège de Burgos (Espagne) - (Bataille inscrite aux drapeaux et à l'étendard de la garde républicaine).
Avec ce décret impérial, l'empereur remplace la garde municipale de Paris, créée par l'arrêté du XII vendémiaire an XI, par un corps de gendarmerie qui prend l'appellation de Gendarmerie impériale de Paris. Ce corps, composé de quatre compagnies et d'un état-major représentant une force de 853 hommes, est placé sous les ordres directs du Préfet de police.
Les hommes venant des légions de gendarmerie, pour faire partie du corps de gendarmerie impériale de la ville de Paris, devaient arriver avec leurs chevaux, armes et équipement. Cependant quelques différences dans l'uniforme et l'équipement obligeaient les volontaires à engager des frais de première mise qui leur étaient remboursés par la caisse du corps abondée annuellement par celle de la ville de Paris.
L'uniforme fut celui de la gendarmerie impériale sauf les différences ci-après :
Lorsque Louis XVIII accède à la couronne, il confirme dans une ordonnance du 31 mai 1814 la garde de Paris sous la dénomination de garde royale de la ville de Paris. Le corps placé sous les ordres immédiats du directeur de la police du royaume est commandé par un officier général qui prend le titre de colonel d'armes de la ville de Paris. Le corps est composé d'un état-major à l'effectif de 17, dont 9 officiers et de 4 compagnies composées chacune de 96 cavaliers et 146 gendarmes à pied sous le commandement de 6 officiers. Les compagnies sont divisées en 48 brigades. Le complet du corps présente une force de 1 017 hommes, dont 430 à cheval et 587 à pied. La garde est recrutée sur toute l'armée. Les officiers, sous-officiers et gardes de la ville de Paris jouissent des mêmes prérogatives et avantages qui sont accordés à la gendarmerie par notre ordonnance du 11 juillet 1814.
Dans son ordonnance du 11 juillet 1814, le roi conserve la place de premier inspecteur général et réduit l'effectif de l'arme à 13 358 hommes de tous grades. Il divise le corps de la gendarmerie en huit inspections, formant vingt-quatre légions et quatre-vingt-quinze compagnies. Chaque brigade est composée d'un maréchal des logis ou brigadier et de cinq gendarmes. Chaque compagnie fait le service d'un département ou d'un arrondissement maritime excepté dans la Ire et la 24e légion.
La première légion qui se recrute sur toute la gendarmerie est chargée :
Les services de la ville de Paris et celui des voyages et chasses du roi* seront par la suite assurés par des corps constitués indépendants de la première légion.
* C'est le 24 mars 1772 que fut créée la compagnie des voyages et chasses du roi afin de ne pas détourner de leur service ordinaire les brigades de maréchaussée des compagnies des provinces. Cette compagnie, qui comptait 4 officiers, 5 maréchaux de logis, 16 brigadiers et 137 cavaliers répartis en 27 brigades, fut supprimé par décrets des 18 août et 22 septembre 1790.
Ordonnance du 31 mai 1814 : Louis XVIII conserve la gendarmerie municipale de la ville de Paris, mais lui donne le nom de Garde royale de notre bonne ville de Paris. Le corps est placé sous l'autorité du directeur général de la police du royaume.
L'uniforme est maintenu sauf les parements et les revers qui sont de couleur bleu-de-roi avec liseré et passepoil rouge.
Dans cette ordonnance sur la composition et l'administration du corps, un article est consacré à la composition de l'uniforme.
L'uniforme de la garde royale de Paris est fixé comme suit :
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Garde royale de Paris - 1814 | |
Ordonnance du 23 décembre 1814 : Louis XVIII augmente l'effectif du corps pour le porter à 1249 hommes. Il est formé en trois escadrons composés chacun de deux compagnies.
Dans ce décret, l'empereur Napoléon ordonne que les ordonnances rendues les 31 mai, 14 août et 23 décembre 1814 sur l'établissement et l'organisation d'une garde de police de Paris soient rapportées. Il entend que la garde actuelle de Paris reprenne la dénomination de Gendarmerie impériale de Paris et exécute son service sous l'autorité du préfet de police conformément aux dispositions de son décret du 10 avril 1813 qui continue de recevoir sa pleine et entière exécution.
La gendarmerie impériale de Paris conserve son uniforme.
Revenu au pouvoir, Louis XVIII dans une ordonnance du 10 janvier 1816 ordonne que la garde de Paris reprenne son ancienne dénomination : Gendarmerie royale de Paris. Le corps demeure à quatre compagnies commandées par un colonel qui prend le titre de colonel de la ville de Paris. Le complet de cette force est de 1021 hommes, dont 456 à cheval et 565 à pied. Le recrutement ne s'opère désormais que sur l'ensemble de la gendarmerie et les anciens militaires qui ont les qualités requises. Les élèves-gendarmes sont supprimés.
L'uniforme est conservé tel qu'il a été déterminé pour la garde royale de la ville de Paris à quelques différences près :
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Gendarmerie royale de Paris - 1816 (grande tenue) |
Ordonnance du 22
septembre 1818 :
Afin de faciliter la gestion du corps et permettre à tous les gendarmes
de
recevoir le même traitement, Louis XVIII supprime les élèves gendarmes
et fusionne les deux classes de gendarme de la ville de
Paris en une
seule.
Ordonnance du
28 mai
1820 :
Cette
ordonnance, qui règle la composition de l'état-major et des compagnies
de gendarmerie royale de la ville de Paris, porte son effectif à 1528
hommes, dont 611 à cheval et 917 à pied, organisé en trois escadrons de
deux compagnies chacun. Elle supprime les deux classes pour les
lieutenants et les
capitaines.
Dès le début de la monarchie de juillet, la gendarmerie cesse d'être appelée « gendarmerie royale » pour devenir « la gendarmerie » tout court. Ce corps se compose :
La gendarmerie est inspectée par des inspecteurs généraux du grade de lieutenant-général ou de Maréchal de camp.
* Avec l'ordonnance du 16 août 1830 (voir ci-après), Louis Philippe Ier réduit l'effectif de la garde royale de Paris de 85 hommes. Ces sous-officiers et gardes seront affectés en priorité dans les bataillons de la gendarmerie mobile créés par l'ordonnance du 4 septembre 1830.
Avec
l'ordonnance du 16 août 1830, Louis Philippe Ier
supprime la gendarmerie royale de Paris, et reconstitue ce corps,
spécialement constitué pour le service de la ville de Paris, sous le
titre de garde
municipale de Paris
; ce corps fait partie de la
gendarmerie nationale, les règles commune à toute la
gendarmerie lui sont appliquées indépendamment des attributions dont il
est
investi par l'ordonnance du 29 octobre 1820.
Ce nouveau corps, commandé par un colonel, est mis à
la disposition
immédiate du préfet de police. Son complet est fixé à 1443 hommes.
L'infanterie constituée de deux bataillons, de quatre compagnies
chacun est à l'effectif de 1024 hommes. La cavalerie composée de deux
escadrons, de deux
compagnies chacun est à l'effectif de 392. L'état-major est à 11. Les
dispositions de l'ordonnance
du 29 octobre 1820 concernant l'avancement, les conditions d'admission,
le rang dans l'armée et le droit aux récompenses militaires lui sont
applicables.
Son uniforme est déterminé dans cette ordonnance.
Pour marquer sa différence, Louis Philippe Ier ordonne que l'uniforme de cette nouvelle troupe ne réponde plus aux caractéristiques particulières de celui de la gendarmerie. Il sera réalisé sur la base de celui qui équipe la garde nationale.
Cavalier du corps municipal de la ville de Paris - 1830 | Garde du corps municipal de la ville de Paris - 1830 |
« Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » | |
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Pour les deux armes :
Ordonnance
du 16
mars 1836 :
En
exécution de la loi du 14 avril 1832, cette
ordonnance règle d'après la hiérarchie militaire, des grades et des
fonctions, la progression de l'avancement et la nomination aux emplois
dans les armées. Elle institue à titre définitif le grade de
lieutenant-colonel. En raison de son organisation régimentaire, la
hiérarchie de ce corps est la suivante : personnel officier :
lieutenant, capitaine, chef
d'escadron, major, lieutenant-colonel et colonel. ; personnel
non-officier : brigadier, maréchal des logis, maréchal des logis-chef,
adjudant sous-officier.
La garde municipale de Paris
faisant partie intégrante de la gendarmerie, le grade de caporal
correspond à celui de brigadier de gendarmerie, les emplois de sergent,
maréchal des logis, sergent-major, maréchal des logis-chef et
d'adjudant correspondent à l'emploi de maréchal des logis de la
gendarmerie.
Avec
l'ordonnance du 17 septembre 1838,
Louis-Philippe Ier apporte à l'organisation de ce corps les
modifications compatibles avec les divers services auxquels il est
affecté. Il fait à nouveau partie intégrante de la gendarmerie. Il est
placé sous
l'autorité du ministre de l'Intérieur et sous les ordres immédiats du
préfet de police. Il est commandé par un colonel. Le complet de la
garde municipale est fixé à 1444 hommes et à 132 chevaux. Bien
qu'affecté au service exclusif de la capitale, son uniforme est
déterminé par décision royale.
L'ordonnance du 18 juillet 1839, ouvre un crédit
extraordinaire qui permet de porter son effectif à 2996 officiers,
sous-officiers et gardes et à 450 chevaux. Le cadre d'organisation
comprend un état-major, un peloton hors rang, seize compagnies de
gardes à pied et quatre compagnies de garde à cheval. Les emplois de
capitaine et de lieutenant dans les compagnies à pied sont ouverts aux
officiers de la gendarmerie départementale. Un second emploi de
lieutenant-colonel est créé par l'ordonnance du 17 août 1839.
Le 26 avril 1841, une loi ouvrait un crédit extraordinaire pour la gendarmerie. Les difficultés du recrutement qui avaient entraîné une diminution des effectifs étaient devenues alarmantes. La gendarmerie restée en marge de l'armée n'avait bénéficié d'aucune amélioration de solde et de positions accordés aux autres corps de l'armée de sorte que ce n'était pas seulement les sous-officiers ou soldats qui faisait défaut, mais les officiers des autres troupes refusaient de venir y servir. Aux conditions sévères d'engagement (être âgé de 25 ans au moins, taille élevée, trois années de présence sous les drapeaux, savoir lire et écrire correctement, conduite irréprochable) s'ajoutait une solde dont le montant avait été fixé par la loi du 28 germinal an VI et sur laquelle les gendarmes devaient faire vivre leur famille et subvenir aux charges qui leur étaient imposées pour leur habillement, leur équipement, l'achat du cheval, son entretien, son remplacement, etc. À ce désintérêt pour l'arme, il fallut rajouter un grand nombre de démissions, privant ce corps d'hommes expérimentés possédant les qualités de courage, de dévouement, mais également la sagesse d'esprit, le calme et la modération que donne la maturité. Ce crédit extraordinaire fut alors employé dans sa plus grande partie à l'amélioration des soldes et à la création d'emploi d'officiers subalternes afin d'être en accord avec ce qui se pratiquait dans les autres armes.
L'ordonnance du 12 juin 1841, ouvre un nouveau crédit extraordinaire qui permet de porter son effectif à 3214 officiers, sous-officiers, brigadiers et gardes et à 692 chevaux.
Ce règlement, sur la conservation et l'entretien des armes dans chaque corps, précise l'armement qui est fixé par décision ministérielle à la gendarmerie :
(1)Le mousqueton a été mis à percussion au cours de l'année 1842. Ses dimensions sont inférieures à celles du fusil, mais il est équipé de la même baïonnette. Son calibre est de 17,6mm. Les mousquetons fabriqués à partir de cette date et directement équipés du système percutant sont tout simplement appelés mousqueton de gendarmerie percutant Mod. 1842.
(2) Le pistolet gendarmerie est identique par ses formes à celui de la cavalerie. Il est cependant plus petit. Son canon de 13cm de longueur est au calibre de 15,2mm et sa balle est au diamètre de 14,7mm.
(3)
Le fusil des voltigeurs Corses est équipé de deux canons. Ses canons au
calibre de 17,5mm tirent la cartouche d'infanterie avec une balle au
diamètre de 16,7mm. Il est équipé d'une baïonnette quadrangulaire à
douille. Sa baguette de chargement est à tête-de-clou.
Par décision ministérielle du 8 mars 1845, cette
arme équipera toute la gendarmerie de la Corse à la place du mousqueton
jugé arme insuffisante pour le pays. Cette mesure sera étendue le 20
décembre suivant aux compagnies des départements de l'Ille-et-Vilaine,
du Finistère et du Morbihan.
Après l'établissement de la deuxième république le 24 février 1848, le gouvernement provisoire mené par Dupont de l'Eure proclame dès le lendemain la création d'une garde nationale mobile constituée de vingt-quatre bataillons de 1058 hommes recrutés dans la ville de Paris. À la suite de cet arrêté, un décret du 25 février 1848 licencie la garde municipale de Paris. Plusieurs gardes provisoires d'origine révolutionnaire vont alors voir le jour.
Pour maintenir la paix et la sécurité, un décret du 22 mars 1848 crée un nouveau corps sous le titre de gardiens de Paris spécialement chargé de veiller à la sécurité publique, à l'ordre, à la circulation des rues, au maintien des règlements relatifs à la grande et petite voirie. Placés sous la direction du préfet de police, les gardiens ne sont point armés.
Uniforme (illustration n°1) : longue blouse de toile bleu clair, une cravate, une ceinture et un brassard rouges, képi rouge à bandeau bleu; pantalon de coutil ou de drap de couleurs variées (gris, brun, rouge), banderole de giberne et ceinturon de sabre en cuir blanc - Fusil et sabre-poignard.
Par décret du 24 avril 1848, le gouvernement constitue en bataillon spécial la garde républicaine de l'hôtel de ville forte de 600 hommes. Armand Marrast, alors maire de Paris, remplace la blouse bleue et le pantalon garance par l'uniforme :
Uniforme (illustration n°2) : tunique bleue à collet rouge à deux rangs de boutons permettant de montrer les revers en triangle rouge, avec passepoil rouge, parements en pointes rouges, pantalon bleu avec une large bande rouge, épaulettes rouges avec aiguillettes rouges à droite, chapeau bicorne modèle 93 avec plumet rouge en crin retombant, ceinturon noir.
Le 28 mars 1848, le gouvernement provisoire établit pour la sûreté publique de Paris une garde civique sous le titre de garde républicaine. Cette garde composée de quinze cents hommes à pied et de trois cents hommes à cheval fut recrutée parmi « les citoyens connus pour leur patriotisme ». Leur costume réglé par le ministre de l'Intérieur devait « se rapprocher le plus possible du costume ordinaire de l'ouvrier ».
Ce corps ainsi que celui des Lyonnais, le bataillon de l'hôtel de ville, celui des montagnards et autres semblables furent définitivement supprimés par l'arrêté du 16 mai suivant.
Au
cours de cette période, le gouvernement provisoire
rétablit par décret du 28 février 1848 le titre de général de division
et celui de général de brigade dans l'armée.
Un arrêté du 5 mars 1848 rétablissait le pavillon et
le drapeau national adoptés par le décret de la convention du 7
pluviôse an II, sur les dessins du peintre David. Les trois couleurs,
disposées en trois bandes égales, seraient à l'avenir rangées dans
l'ordre suivant : le bleu attaché à la hampe, le blanc au milieu et le
rouge flottant à l'extrémité.
À la suite de ce décret, un ordre du
ministre du 8 mars 1848 disposait les couleurs de la cocarde nationale
comme suit : le centre, bleu ; la zone intermédiaire, blanche ; la zone
extérieure, rouge écarlate.
(illustration n°1) Garde républicain à cheval sous le gouvernement provisoire - 1848 - |
(illustration n°2) Garde républicain à pied sous le gouvernement provisoire - 1848 - |
« Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » |
Un second arrêté du même jour créait un corps de deux mille hommes d'infanterie et six cents hommes de cavalerie pour le service spécial de police de la ville de Paris sous le nom de garde républicaine parisienne. Les hommes provenant des corps licenciés pouvaient sous conditions être admis dans cette nouvelle formation. Ce corps soldé par la ville de Paris fut placé dans les attributions du ministère de l'Intérieur sous les ordres directs du préfet de police.
Un arrêté du 4 juin 1848 porta son effectif à deux mille deux cents hommes d'infanterie et quatre cents hommes de cavalerie.
L'arrêté du 9 juin 1848 portant
organisation de garde républicaine
parisienne
fixa son effectif à deux
mille six cents hommes et à quatre cent douze chevaux répartis en trois
bataillons d'infanterie, de six compagnies chacun et quatre escadrons.
Ce corps placé dans les attributions du ministre de l'Intérieur et sous
les ordres immédiats du préfet de police fut renommé garde républicaine.
Avec l'arrêté du 1er février 1849, la garde
républicaine était incorporée dans la gendarmerie. Cette appartenance
ne sera plus remise en cause.
Elle
demeurait placée dans les attributions du ministre de la
Guerre pour tout ce qui concernait l'administration, la police
intérieure, la discipline et l'avancement. Spécialement affectée au
service de la ville de Paris, elle était placée sous les ordres du
préfet de police. Son effectif fut fixé à deux mille quatre cents
hommes. Avec la loi du 2 avril 1849, la moitié des dépenses d'entretien
de la garde républicaine fut mise à la charge de la ville de Paris.
Un arrêté du 6 avril 1849 réorganise une
nouvelle fois la garde républicaine en trois bataillons d'infanterie
formant dix-huit compagnies et
trois escadrons de cavalerie. Commandée par un colonel, son complet est
maintenu à deux mille quatre cents hommes, dont trois cent onze
cavaliers.
À cette date, la musique de la garde n'est pas encore constituée. Les instruments de musique militaire dont elle dispose dans cette réorganisation sont la trompette et le tambour. 49 instrumentistes répartis comme suit : 3 brigadiers-tambours et 1 brigadier-trompette rattachés au petit état-major, 36 tambours pour l'infanterie (2 par compagnie), 9 trompettes pour la cavalerie (3 par escadron). Ce fut à cette époque qu'un noyau de musiciens fut constitué bénévolement par la réunion d'instrumentistes guidés par leur passion musicale sous la direction du maréchal des logis trompette Jean Paulus. Bien vite une fanfare dont l'existence n'avait aucun caractère officiel fut constituée.
Avec ce règlement, l'uniforme de la garde républicaine se rapproche au mieux de celui de la gendarmerie, mais conserve quelques éléments de celui de l'ancienne garde municipale de Paris.
Garde républicain à cheval - 1850 | Garde républicain à pied - 1850 |
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Cavalerie :
Le nouveau casque de la garde se rapproche du style de celui des cuirassiers. Sa bombe est en acier, le devant du cimier est orné de feuilles d'acanthe et se termine par une douille en laiton maintenant une petite touffe de crin rouge, un porte-plumet est placé sur le côté gauche et reçoit en grande tenue un plumet rouge. Le devant du casque est orné d'un bandeau à rayons sur lesquels se détache un coq sur des drapeaux. Au-dessous se trouve la légende : GARDE RÉPUBLICAINE. |
Infanterie :
Le shako de l'infanterie est en cuir recouvert d'un manchon en drap bleu foncé. Son calot est garni au pourtour d'un galon or dont le milieu est partagé par un cordon en laine couleur orange foncé dont la largeur varie en fonction du grade. La visière et le bourdalou sont en cuir verni noir. Un galon formant chevron tissé en or et laine orange foncé est placé sur les côtés du shako. Deux rosaces placées à l'extrémité inférieure des chevrons retiennent une chaînette en forme de gourmette qui est placée au-dessus de la visière. Une plaque de cuivre estampé sur le devant figure un écusson reposant sur deux branches de lauriers entouré de drapeaux et surmonté d'un coq. Il porte la légende GARDE RÉPUBLICAINE. Une cocarde tricolore est fixée au-dessus de la plaque. Le shako est surmonté d'un pompon en laine écarlate. Le shako des officiers se distingue de celui de la troupe par son galon supérieur couleur or dont la largeur augmente en fonction du grade et des chevrons qui sont couleur or traversés par une raie noire. |
Un décret du 27 octobre 1849 modifiait la composition des cadres de ce corps. Afin d'augmenter le nombre de sous-officiers et de brigadiers, le gouvernement décidait de réduire celui des officiers supérieurs. L'infanterie était composée de deux bataillons à huit compagnies de 132 hommes, la cavalerie de deux escadrons à 154 hommes. Avec le grand et le petit état-major, la force du corps s'élevait à 2130 hommes.
Avec ce décret (27 octobre 1849) la musique de la garde devenait officielle. Elle se composait de 1 brigadier-tambour et 1 brigadier-trompette rattachés au petit état-major, 32 tambours pour l'infanterie (2 par compagnies), 6 trompettes pour la cavalerie (3 par escadron). Total : 40 instrumentistes. Le 10 mai 1852, lors de la remise des drapeaux qui eut lieu sur le champ de Mars, cette fanfare obtiendra un très vif succès et recevra les félicitations du gouvernement. À compter de cette date, ce corps de musique allait être de toutes les fêtes et cérémonies officielles.
Cette instruction sur le service de la garde républicaine précise dans son chapitre VI les différentes tenues de service et de ville.
Tenue cavalerie :
Tenue infanterie :
Ports des coiffes :
L'aiguillette est portée à droite.
À la suite de l'inspection générale de 1850, diverses propositions relatives à l'uniforme des bataillons mobiles, de la garde républicaine et des corps de la gendarmerie ont été soumises au ministre qui en a aprouvées quelques-unes.
Décret du 22
janvier 1852 :
Création de la Médaille militaire en faveur des soldats et
sous-officiers de l'armée de terre et de l'armée de mer.
Le coq est remplacé par l'aigle sur la plaque de shako d'infanterie, le bandeau du casque de la cavalerie, les coulants de ferrets d'aiguillettes, l'épé des officiers et celle des sous-officiers et brigadiers.
Le ministre décide que le chapeau bordé en poil de chèvre adopté pour la tenue de ville sera porté de la manière dite en colonne.
En 1853, la gendarmerie de France se compose :
Par lettre ministérielle du 1er février 1853, le maréchal de France De Saint-Arnaud, ministre secrétaire d'État de la Guerre, crée un service médical pour la gendarmerie. Dans chacune des places de garnison où se trouvent des médecins militaires, l'un d'eux ou plusieurs s'il y a opportunité sont désignés par le général commandant la division pour donner gratuitement et à domicile les soins médicaux nécessaires non seulement aux gendarmes employés dans ladite place, mais encore à leur famille.
C'est par touches successives que l'uniforme de la gendarmerie sera modifié au début du Second Empire. Il faudra attendre le 17 septembre 1853 pour que la gendarmerie (y compris de Corse et d'Algérie) prenne le nom de «gendarmerie impériale» et cependant, dès le 5 avril 1853, l'emblème de l'aigle français était placé sur les poignées d'épées, les plaques de ceinturon et de baudrier, les boutons, les coulants de ferrets, les plaques de bonnet à poils et de shako, les coquilles d'épées.
Lorsque le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République française, devient Napoléon III, empereur des Français, la Deuxième République fait place au Second Empire. Avec cette nouvelle forme de gouvernement, Napoléon III, dans un décret impérial du 11 décembre 1852, substitue au titre de « garde républicaine » celui de « garde de Paris ».
Un second décret du même jour, fixa le complet de la garde de Paris à deux mille quatre cent quarante et un officier, sous-officiers, brigadiers, gardes et enfants de troupe et à six cent treize chevaux. La garde comprend un état-major, un petit état-major, deux bataillons à huit compagnies et quatre escadrons.
La nouvelle garde de Paris conserva son uniforme fixé par l'arrêté du 25 octobre 1849.
Quelques changements minimes surviendront au cours du règne de Napoléon III. Ainsi les dimensions du shako diminuèrent sous l'Empire comme dans toutes l'armée. Les aiguillettes passeront de l'épaule droite à l'épaule gauche. La couleur orange qui caractérisée la garde sera peu à peu abandonné au profit du rouge. Le pantalon bleu clair remplaça le pantalon gris-bleu. Il en fut de même pour toute la gendarmerie.
Le coq ornant le casque des cavaliers est remplacé par l'aigle française. La légende « GARDE DE PARIS » remplace la légende « GARDE RÉPUBLICAINE ».
Décret impérial
du 1er
mars 1854 :
Ce décret portant règlement sur l'organisation et le service de
la gendarmerie, fait la synthèse de tous les textes parus depuis la loi
du 28 germinal An IV.
Le corps de la gendarmerie se compose :
* de 26 légions pour le service des
départements et de l'Algérie,
* de la gendarmerie coloniale,
* de deux bataillons de gendarmerie
d'élite, (ces deux bataillons sont
supprimés et remplacés par le régiment de gendarmerie de
la garde impériale)
* de la garde de Paris chargée du
service spécial de la ville de Paris,
* d'une compagnie de gendarmes vétérans.
Avec cette note, le ministre de la guerre arrête les modèles d'armes destinées aux officiers de gendarmerie
Cette importante instruction est la première à regrouper dans un seul document la tenue et les accessoires vestimentaires de toutes les subdivisions de l'arme. Elle résume l'ensemble des modifications effectuées depuis l'instruction du 21 août 1846 et en apporte quelques nouvelles.
Désormais, la gendarmerie porte la moustache et la mouche. La longueur de l'une et l'autre devant être maintenue dans des limites raisonnables. Les boutons portent l'empreinte d'un aigle avec la légende : Gendarmerie impériale et l'exergue : sûreté publique.
Le casque des cavaliers abandonne sa forme dite à la Minerve pour se rapprocher de celle des casques de l'armée. Les feuilles d'acanthe ornant le cimier sont remplacées par des feuilles de laurier. Le plumet en plume de vautour est écarlate pour les officiers des escadrons et tricolore pour ceux de l'état-major. Seul le colonel porte une aigrette en plume de héron blanc.
Pour la grande tenue, les shakos sont ornés d'un plumet rouge.
Le baudrier blanc fait place à un ceinturon blanc destiné à supporter le sabre-baïonnette du fusil Chassepot qui venait de remplacer le sabre-briquet.
Garde de Paris - cavalerie - 1865 | Garde de Paris - infanterie - 1865 |
Avec le décret impérial du 12 mars 1856, Napoléon III modifie la composition de la garde de Paris et fixe son complet à deux milles quatre cent vingt-trois officiers, sous-officiers, gardes et enfants de troupe et à six cent douze chevaux. Le cadre d'organisation de cette troupe comprend un état-major, un petit état-major, deux bataillons à huit compagnies et quatre escadrons. C'est à cette occasion que la musique de la garde est officiellement créée et transforme la fanfare créée par Paulus en musique d'harmonie. L'effectif est porté à cinquante-cinq exécutants. Rattachée au petit état-major, elle compte 5 musiciens de première classe, 10 musiciens de deuxième classe, 13 de troisième classe, 25 musiciens élèves, 1 brigadier-tambour et 1 brigadier-trompette. Ce décret crée également huit emplois de maréchal-ferrant.
Garde de Paris à pied clarinette |
Garde de Paris à cheval contrebasse |
Garde de Paris à pied cymbales |
« Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » |
Par décision ministérielle du 20 mars 1856, la musique de la garde est régie par les dispositions en vigueur dans les régiments d'infanterie. Suivant leur classe, les musiciens reçoivent la solde de sous-officiers, brigadiers ou gardes. Les maréchaux-ferrants reçoivent la solde de gardes à pied.
Décret du 22
octobre 1859 :
Compte
tenu de l'agrandissement de la capitale, l'effectif de la garde de
Paris est augmenté de 468 hommes, dont 413 à pied et 52 à cheval. Le
complet de la garde est fixé à deux mille huit cent quatre-vingt-douze
officiers, sous-officiers, brigadiers, gardes et enfants de troupe et à
six cent soixante-trois chevaux.
Avec la proclamation de la république le 4 septembre 1870, le nouveau gouvernement s'empressa dans un décret du 10 septembre 1870 de redonner à la garde de Paris son ancien titre de garde républicaine. L'uniforme fut conservé dans son ensemble sauf les insignes de l'Empire qui furent remplacés par ceux de la ville de Paris.
Dès 1871, la IIIe république porta l'effectif de la gendarmerie nationale de 19 735 hommes à 23 000 hommes avec la création d'une légion de gendarmerie mobile* de 1 222 hommes et l'augmentation de l'effectif de la garde républicaine qui passa de 2 856 hommes à 6 110 hommes.
Considérant que le personnel de la garde républicaine telle qu'elle était constituée ne sufflisait plus pour assurer le service d'ordre dans la ville de Paris, Adolphe Thiers réorganisa cette troupe par arrêté du 2 juin 1871 en un corps de brigade de 6 110 hommes, divisé en deux régiments composés chacun de deux bataillons et de quatre escadrons. Ces deux corps prirent la dénomination de 1er et 2e régiments de la garde républicaine. Chaque régiment renfermait 16 compagnies d'infanterie à l'affectif de 2 384 sous-officiers, brigadiers, gardes, tambours en enfants de troupe. Les quatre escadrons de cavalerie de chaque régiment comprenaient 608 sous-officiers, brigadiers, gardes, trompettes, maréchaux-ferrants, enfants de troupe. Le petit état-major dans chaque régiment était à l'effectif de 13 sous-officiers ou brigadiers.
À ces 6 010 hommes il fallait rajouter les 180 officiers de l'état-major des compagnies d'infanterie et des escadrons de cavalerie ce qui portait l'effectif total réel à 6 301 hommes. Cette différence s'expliquait par le maintien d'officiers spéciaux ( 1 pharmacien major de première classe (emploi créé le 25 juin 1860) et 2 chefs de musique ) et les 108 musiciens du corps de musique. Les hommes nécessaires à compléter cet effectif furent recrutés dans la gendarmerie et parmi les soldats d'élite.
À cet effectif, il convient d'ajouter les gendarmes de l'Afrique au nombre de 867, les gendarmes des colonies 800, les gendarmes maritimes 600.
* Le 25 juin 1871, un arrêté du chef du pouvoir exécutif créa pour le service de Versailles une légion de gendarmerie mobile composée d'un escadron de cavalerie et d'un bataillon d'infanterie formant un effectif de 1 222 hommes.
Avec cette décision, l'habit est
définitivement supprimé et remplacé par la tunique en drap bleu foncé
boutonnant droit sur la poitrine
par neuf gros boutons d'uniforme. Les
bords sont ornés d'un passepoil écarlate. La tunique est pourvue sur le
côté gauche à hauteur des hanches d'une patte en drap passepoilée
d'écarlate et doublé de cuir noir pour supporter le ceinturon. Le
collet échancré par devant est orné dans les angles d'une grenade
brodée en fil blanc.
Les parements en pointe sont en drap bleu foncé passepoilé d'écarlate. Sur le pli de derrière de chaque pan de la tunique, une patte taillée en accolade passepoilée en drap écarlate est garnie de trois gros boutons d'uniforme. La jupe est entièrement doublée en escot écarlate pour l'arme à cheval de manière à former retroussis rouges lorsque les quatre pans sont relevés. Les boutons en cuivre doré pour les officiers et cuivre pour la troupe portent les armes de la ville entourées de la légende : Garde de Paris.
La giberne à banderole est d'un modèle unique pour toute l'arme, tous les officiers de l'arme, quel que soit leur grade sont équipés de la capote-manteau de cavalerie, le pantalon de coutil blanc est supprimé. Les maréchaux des logis-chefs de la garde républicaine et de la gendarmerie mobile ne sont plus armés du fusil, mais de l'épée et d'un révolver. Les gants à crispin ne sont portés que dans le service à cheval en casque.
Cette instruction reprend dans son ensemble la décision ministérielle de 1871 et lui apporte de nombreuses précisions et quelques modifications.
L'uniforme de la garde républicaine est calqué sur celui de la gendarmerie départementale mise à part les coiffures. L'argent est remplacé par l'or et les passementeries blanches par l'écarlate. L'équipement demeure blanc tandis que le shako et le casque sont de modèles nouveaux.
Description du nouveau shako des officiers, sous-officiers, brigadiers et gardes de l'infanterie de la garde républicaine.
Décret du 29
mars 1873 :
Ce décret autorise la création dans la garde républicaine d'élèves
gardes. Ces élèves, pris dans les corps d'infanterie et de cavalerie de
l'armée, doivent avoir au moins vingt-trois ans d'âge, dix-huit mois de
service, et remplir, sous le rapport de l'instruction, de la conduite
et de la taille, les conditions exigées par le décret du 1er
mars 1854,
sur l'organisation de la gendarmerie.
Décret du 4
octobre 1873 :
Les deux régiments qui
avaient pris le nom de 1re et 2e légion sont
dissous et le corps reconstitué en une seule légion sous la
dénomination de « Légion de Garde
Républicaine ».
Le complet de ce nouveau corps est fixé à 4 014 officiers,
sous-officiers, brigadiers et gardes, à 60 enfants de troupe et à 757
chevaux. Le cadre d'organisation comprend un état major, un petit
état-major, trois bataillons à huit compagnies et six escadrons.
La cavalerie de la garde républicaine est dotée d'un nouveau plumet droit en plumes de coq. Il est écarlate pour les sous-officiers, brigadiers et gardes et tricolore pour les adjudants.
Le casque de la cavalerie de la garde républicaine est ramené à la forme et aux dimensions du nouveau modèle en usage dans les régiments de cuirassiers, avec cette différence que la grenade qui orne le bandeau est remplacée par les armes de la ville de Paris.
Cette instruction sur le service intérieur de la garde républicaine précise dans ses articles 128 et suivant les tenues en usage pour chaque arme :
Tenue pour l'infanterie :
Tenue pour la cavalerie :
* le chapeau est porté en colonne.
Dans
une décision ministérielle du 3 février 1879, le ministre de la Guerre
approuvait la liste des noms de batailles devant être inscrites sur les
drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée. C'est à cette
occasion qu'il décidait qu'un étendard et un drapeau seraient attribués
à l'infanterie et la cavalerie de la garde républicaine avec pour
devise « Valeur et Discipline
». À partir de 1880, le prestige et le dévouement de
cette force étaient unanimement reconnus.
Elle se vit confier la
protection de l'Élysée et participa à l'édification de l'empire
colonial de la IIIe République, au Tonkin (1885), à
Madagascar (1895),
en Crète (1898), en Chine (1900).
Décision
ministérielle du 12 mars 1883 :
La
distinction hiérarchique des officiers se faisait à cette époque
par le jeu des épaulettes (couleur, torsades) des contre-épaulettes et
des aiguillettes. Avec cette décision, le ministre de la
guerre autorise les officiers de gendarmerie (gendarmerie
départementale, légion d'Afrique, bataillon mobile et garde
républicaine) en petite tenue et dans leur service journalier à porter
sur les manches de la tunique et du manteau des
galons de grade à la place des épaulettes et aiguillettes. Cette
décision entraîna
pour les officiers la modification des parements des manches de la
tunique qui étaient
taillés en pointes et se prêtaient parfaitement au galonnage en chevron
des maréchaux des logis et brigadiers.
Les grades des officiers étaient constitués de galons or ou argent
suivant
l'arme dit en traits côtelés de 6mm placés parallèlement et
immédiatement au-dessus du parement et faisaient le tour de la manche.
Leur
nombre indiquant le grade de l'officier. Cette décision sera appliquée
aux adjudants.
Les brigadiers reçoivent une deuxième tunique en remplacement de la veste.
Cette instruction résume l'ensemble des modifications apportées à l'uniforme de la gendarmerie ( gendarmerie départementale, de la Corse, d'Afrique, de la garde républicaine et des auxiliaires indigènes de la gendarmerie d'Afrique) depuis 1872. L'habillement se compose de deux tenues :
Le képi des sous-officiers et brigadiers est orné d'une fausse jugulaire en galon d'argent façon dite en trait côtelé, fixée sur le devant par deux petits boutons d'uniforme auprès desquels sont placés deux passants faits du même galon (cet accessoire est toujours monté sur les képis actuels). Le galon de bandeau et la grenade sont en or, les ganses qui recouvrent les coutures sont mélangées 2/3 argent et 1/3 en laine orange foncé.
Décret du 5
juillet 1887 :
La
légion de la garde républicaine est réorganisée de la manière suivante
: un état major, un petit
état-major, trois bataillons à quatre compagnies chacun et quatre
escadrons. Le complet d'effectif du corps est fixé à 3 048 officiers,
sous-officiers, brigadiers et gardes et à 738
chevaux.
Dans ce règlement sur le service intérieur de la garde républicaine, la tenue et le paquetage sont prescrits et détaillés pour les différents services. Les tenues se déclinent en tenue du matin portée jusqu'à une heure de l'après-midi, la tenue du jour portée à partir d'une heure de l'après-midi, la grande tenue portée les dimanches et fêtes à partir d'une heure de l'après-midi, les tenues de service à pied et à cheval,enfin la grande tenue de service pour les prises d'armes et services d'honneur.
Tenue du matin :
Tenue du jour :
Grande tenue :
Tenue de service :
Grande tenue de service :
Décret du 17
septembre 1899 (J.O du 24) :
Ce décret réorganise la garde
républicaine avec la création dans la cavalerie de cent emplois de
garde ou élève-garde. Pour compenser la dépense, cent cinquante emplois
de garde ou élève-garde sont supprimés dans l'infanterie. Forte de
2051 hommes, l'infanterie est composée de 3 bataillons à 4
compagnies. La cavalerie compte 788 hommes répartis en 4 escadrons.
Avec le grand et le petit état-major, le complet du corps est fixé à
2993 hommes et 840 chevaux.
Les gardes bicyclistes sont autorisés à faire usage pour leur service à bicyclette dans Paris, de la tunique ample du type de la gendarmerie départementale, de brodequins légers et de demi-jambières en cuir verni.
Tableau récapitulatif de la composition de la garde républicaine au cours de ce siècle depuis sa création
Dates des | Effectif | |
Dates des | Effectif | ||
décrets organiques* | Hommes | Chevaux | |
décrets organiques* | Hommes | Chevaux |
L 9 messidor .................An III | 5 448 | 626 |
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A 4 juin .......................1848 | 2 200 | 400 |
A 12 vendémiaire .............An II | 2 334 | 180 |
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A 9 juin .......................1848 | 2 600 | 412 |
D 10 avril.........................1813 | 853 | 398 |
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A 1er février .................1849 | 2 400 | 412 |
O 14 août .......................1814 | 1 017 | 430 |
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A 27 octobre ................1849 | 2 130 | 412 |
O 23 décembre ................1814 | 1 249 | 430 |
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D 11 décembre .............1842 | 2 441 | 613 |
O 10 janvier ....................1816 | 1 021 | 471 |
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D 12 mars ....................1856 | 2 423 | 612 |
O 28 mai et 29 octobre .....1820 | 1 528 | 611 |
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D 22 octobre ................1859 | 2 892 | 663 |
O 16 août .......................1830 | 1 443 | 611 |
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A 2 juin .......................1871 | 6 110 | 650 |
O 24 août .......................1838 | 1 444 | 432 |
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D 4 octobre .................1873 | 4 073 | 757 |
O 26 juillet ......................1839 | 1 996 | 450 |
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D 5 juillet .....................1887 | 3 048 | 738 |
O 1er juillet .....................1841 | 3 244 | 692 |
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D 17 septembre ............1899 | 2 993 | 840 |
A 16 mai .........................1848 | 2 000 | 600 |
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* L : loi ; A : arrêté ; D : décret ; O : ordonnance
Gendarmerie mobile - équipes spécialisées | La garde républicaine XXe siècle |
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