Les bataillons de gendarmerie mobile
C'est au
début du
règne de Louis Philippe Ier,
alors que les troubles
légitimistes agitaient les départements de l'ouest
que naîtront les bataillons de
gendarmerie mobile.
Deux, furent
créés par l'ordonnance du 4 septembre 1830(1) et
casernés à Angers et Rennes, un troisième,
organisé par l'ordonnance du 11 décembre 1830, fut mis en
résidence à Nantes.
Chaque bataillon commandé par un officier supérieur était subdivisé en deux compagnies. La compagnie était composée d'un capitaine, deux lieutenants, un maréchal des logis-chef, quatre maréchaux des logis, un brigadier fourrier, huit brigadiers, deux tambours et 104 gendarmes. Les sous-officiers, gendarmes et tambours destinés à former ces bataillons furent pris en priorité parmi les militaires de l'arme à pied de l'ancien corps de gendarmerie de la ville de Paris que le roi venait de supprimer et de recréer par ordonnance du 16 août 1830 sous la forme d'un corps qui prit le nom de garde municipale de Paris.
L'uniforme de ces bataillons fut en tout point
semblable à celui de la gendarmerie à pied des départements.
Ces unités n'auront qu'une existence éphémère et seront licenciées quelques mois plus tard par ordonnance du 30 octobre 1831. Les trois bataillons furent alors versés dans la gendarmerie départementale de cette région. Le premier bataillon renforça les compagnies de Maine-et-Loire, de Mayenne et des Deux-Sèvres. Le deuxième, les compagnies d'Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord et Finistère, la troisième celles de Loire-Inférieure, Morbihan et Vendée. Chaque compagnie fut divisée en seize brigades provisoires et distribuées suivant les nécessités et les contraintes du moment en nouvelles brigades, en postes provisoires ou en renfort des brigades existantes. Les capitaines furent nommés adjoints au commandant des 9 compagnies, les lieutenants et sous-lieutenants renforcèrent les lieutenances.
Lien
externe
Lorsque
la deuxième république s'installa, la gendarmerie se composait :
La deuxième république sera à
l'origine de
la création d'emplois d'adjudants et de
maréchaux des logis-chefs dans la gendarmerie départementale.
La IIe
République
s'appuiera sur les 24 bataillons de Garde Nationale Mobile
créés
à Paris par
arrêté du 25 février 1848 pour contenir les troubles. Sous le commandement du général
Duvivier,
ils seront
portés
à 25 par
décret
du 25 avril suivant. Ces bataillons,
composés de huit compagnies chacune de 131 hommes, furent
cantonnés dans la capitale. La force totale de chaque bataillon était
de 1058 hommes recrutés parmi les volontaires âgés de seize à trente
ans.
Comme son nom l'indique, elle devait être immédiatement mobilisable
pour servir d'avant-garde à la garde nationale fixe. Son action était
circonscrite à la capitale et dans un périmètre très limité autour.
Au-delà de cette limite, une décision gouvernementale était
nécessaire.
Pour obvier à cet inconvénient et à ceux que pouvaient présenter une troupe formée de très jeunes hommes sans expérience et non professionnels, le général Louis Eugène Cavaignac, président du conseil, chargé du pouvoir exécutif considérant « qu'il était nécessaire de prévenir ou de comprimer immédiatement les désordres qui pourraient se manifester sur quelques points du territoire de la République », autorisa pour la première fois la création d'un bataillon de gendarmerie mobile.
Suivant l'arrêté du 5 juillet 1848, il fut
organisé à Versailles.
Composé de six compagnies sous le
commandement d'un officier supérieur son effectif était de 715 hommes.
Par décret du
11 mai 1850, ce bataillon fut porté à huit
compagnies et désigné sous le n° 1 tandis qu'un deuxième
bataillon était créé
sur les
mêmes bases. L'uniforme de ces bataillons de gendarmerie mobile fut en
tout point semblable à
celui de la gendarmerie des départements.
Le
bataillon d'auxiliaires de
gendarmerie de la Corse créé en 1822
sous le nom de voltigeurs corses
est supprimé par décret du 23 avril
1850 et remplacé par un bataillon de gendarmerie mobile de la Corse.
L'habillement, l'équipement et l'armement sont ceux de la gendarmerie
à pied de la Corse ; les marques distinctives des grades sont celles
des bataillons de gendarmerie mobile.
Le bataillon de gendarmerie mobile de la
Corse sera supprimé à son tour par décret du 24
octobre 1851. Son organisation, distincte de celle de la gendarmerie
départementale faisait obstacle à l'unité d'action de la force publique
dans l'île. Les effectifs du bataillon licencié furent reversés dans la
gendarmerie de la Corse qui fut réorganisée par décret du 24 octobre
1851 en quatre compagnies territoriales ayant pour chef-lieu : Bastia,
Corte, Ajaccio, Sartène.
Cette note porte sur la fixation des marques
distinctives, de l'équipement et de l'armement de certains gradés ou
emplois existant dans les bataillons de gendarmerie mobile, et que
l'organisation des compagnies ne comporte pas.
(1) Adjudant signifiant adjoint, aide, il y avait à cette époque dans l'armée française plusieurs types d'adjudants. Les adjudants-majors, les adjudants sous-officiers et les adjudants des places qui étaient rattachés à un état-major. L'adjudant major était l'officier chargé d'en seconder un autre. Il était chargé de commander le service journalier, de surveiller et de diriger l'instruction dans les corps etc. enfin ils étaient chargés des détails de la police générale et du service commun à toutes les compagnies. Les adjudants majors succédèrent en 1791 aux aides et aux sous-aides majors. Chaque bataillon d'infanterie avait un adjudant major. Ces officiers pouvaient être pris parmi les capitaines ou les lieutenants. Ce grade permet à son titulaire d'avoir le rang immédiatement en dessous de l'officier qu'il sert.
Cette décision apporte des modifications à l'instruction du 21 août 1846
Les pantalons :
Le pantalon en cuir de laine gris-bleu est à brayette. Elle se ferme à l'aide de quatre boutons. La ceinture est fermée sur le devant par deux boutons. Deux petites pattes martingales sont fixées derrière le pantalon. Le pantalon en coutil blanc pour l'arme à cheval et à pied est confectionné sur le même modèle que le précédent.
Le schako :
La carcasse du schako en cuir verni mesure 170 mm devant et 200 mm derrière. Son calot est en cuir verni noir. Sa visière inclinée de 25° vers le bas est vernie en noir au-dessus et en vert au-dessous. Elle est orné d'un jonc sur son pourtour. Le bourdalou en cuir verni noir mesure 25 mm de hauteur. Le manchon ou turban est en drap bleu. Le pourtour supérieur est orné d'un galon d'argent, tissé à point de Hongrie de 21 mm de largeur (25, 30 et 35 mm pour les lieutenants, capitaines et chefs de bataillon).
Deux galons formant chevrons en
argent à
point de Hongrie avec tresse rouge tissée au milieu, sont placés sur
chaque côté. Pour les officiers les chevrons en argent sont séparés par
une raie noire tissée au milieu. À l'extrémité inférieure des chevrons,
deux rosaces à
grenades estampées servent à retenir une chaînette argentée en forme de
gourmette, qui est placée au-dessus de la visière.
Une cocarde aux couleurs nationales est placée au sommet. Une plaque argentée figurant un coq gaulois placé sur une double branche de chêne et de laurier et sur une bombe au centre de laquelle sont écrits les mots : Gendarmerie mobile. Le schako est équipé d'un gousset porte pompon, de ventouses en tête d'arrosoir, d'une mentonnière en cuir verni noir. Le pompon en laine écarlate d'une hauteur de 100 mm porte un numéro en métal blanc. Les chefs de bataillon ont une aigrette en plumes de héron blanc de 250 mm de hauteur. Le couvre-schako en toile vernie noir porte peint en blanc les mots : Gendarmerie mobile avec une guirlande de laurier et de chêne en dessous.
Bonnet de police à visière :
Les gendarmes de la Corse ont un schako
semblable à
celui de la
compagnie de la Seine. Ils sont dotés du bonnet de police à visière
(c'est le première introduction du képi dans la gendarmerie après
l'Afrique). Il mesure 120 mm devant et 160 mm derrière. Ce dernier est
constitué d'un bandeau, turban et calot en
drap bleu foncé. Les coutures sont ornées d'une ganse en fil blanc, un
galon de fil blanc en points de Hongrie de 13 mm entoure la partie
supérieure du bandeau (il sera le signe distinctif de la gendarmerie).
Il porte sur le devant une grenade brodée en fil blanc et ceux des
officiers portent des tresses indiquant leur grade. La visière en cuir
noir est de même coupe et dimensions que pour le schako. Pour les
sous-officiers et brigadiers, le galon et la grenade sont en argent, le
centre de la bombe de la grenade est en laine bleue, la ganse est
mélangée de 2/3 d'argent et 1/3 de laine bleue. Pour les adjudants la
tresse du bandeau est en or. Pour les officiers le nombre de tresses
qui surmonte le bandeau varie en fonction du grade.
Divers :
Les boutons de l'habit, du manteau, de la capote et de la veste sont en argent. Ils portent l'empreinte du coq gaulois avec les mots : Bataillon mobile et l'exergue : Sûreté publique.
Les gants sans parement sont identiques pour les officiers, sous-officiers et gendarmes, ils sont en mouton entretenus blanc et de forme dite amandis. Les guêtres en étamine noires et celles en coutil blanc sont supprimées pour la gendarmerie à pied qui portera désormais les petites bottes.
Les officiers des bataillons de gendarmerie mobiles sont autorisés à faire usage de la capote et du caban.
Le pantalon de cuir de laine gris-bleu est remplacé par un pantalon de même étoffe bleu-clair.
décret du 24
octobre 1851
Le bataillon de gendarmerie mobile de la
Corse est supprimé. Son organisation, distincte de celle de la
gendarmerie
départementale faisait obstacle à l'unité d'action de la force publique
dans l'île. Les effectifs du bataillon licencié furent reversés dans la
gendarmerie de la Corse qui fut réorganisée par décret du 24 octobre
1851 en quatre compagnies territoriales ayant pour chef-lieu : Bastia,
Corte, Ajaccio, Sartène.
Décret du 22 janvier 1852 - Création de la Médaille militaire en faveur des soldats et sous-officiers de l'armée de terre et de l'armée de mer.
Le shako est remplacé par un bonnet à poil avec plumet en plume de coq écarlate (mis en service qu'au cours de l'année 1853). Le chapeau bordé du galon en poil de chèvre sera porté pour la tenue de ville. Un plastron écarlate sera adapté à l'habit de grande tenue.
La gendarmerie mobile fera usage de boutons ornés d'une aigle aux ailes déployées portant en exergue : Sûreté publique, avec les mots Gendarmerie mobile.
Le collet des habits sera orné d'une grenade à
douze flammes,
brodée en fil blanc pour les gendarmes, en filé d'argent pour les
brigadiers et sous-officiers, en cannetille pour les officiers.
Le ministre décide que le chapeau bordé en poil de chèvre adopté pour la tenue de ville sera porté de la manière dite en colonne.
En
1853, la gendarmerie de France se
compose :
Par lettre ministérielle du 1er février
1853, le maréchal de France De Saint-Arnaud, ministre secrétaire d'État
de la Guerre, crée un service médical pour la gendarmerie. Dans chacune
des places de garnison où se trouvent des médecins militaires, l'un
d'eux ou plusieurs s'il y a opportunité sont désignés par le général
commandant la division pour donner gratuitement et à domicile les soins
médicaux nécessaires non seulement aux gendarmes employés dans ladite
place mais encore à leur famille.
C'est par touches successives que l'uniforme de la gendarmerie sera modifié au début du Second Empire. Il faudra attendre le 17 septembre 1853 pour que la gendarmerie (y compris de Corse et d'Algérie) prenne le nom de «gendarmerie impériale» et cependant, dès le 5 avril 1853, l'emblème de l'aigle français était placé sur les poignées d'épées, les plaques de ceinturon et de baudrier, les boutons, les coulants de ferrets, les plaques de bonnet à poils et de shako, les coquilles d'épées.
Décret du 11
décembre 1852 :
Les deux bataillons de gendarmerie mobile
organisés par le décret du 11 mai 1850 prennent le titre de
« gendarmerie d'élite ».
Les bataillons de gendarmerie d'élite sont dotés d'un bonnet de police.
Pour les officiers :
Le bandeau est en drap bleu foncé (identique à celui des vestes), le turban et le calot en drap bleu clair (identique à celui des pantalons). Sa hauteur est de 10 cm par devant et 15 cm par-derrière. Sa visière en cuir verni noir est carrée. Elle est surmontée d'une fausse jugulaire en galon d'argent fixée sur le bandeau par deux petits boutons d'uniforme. Le calot, bordé par une tresse plate en argent, est orné d'un noeud hongrois. Le turban est également orné de tresses plates en argent dont le nombre dépend du grade. Le turban des officiers supérieurs est orné de trois tresses plates en argent recouvrant verticalement les coutures, deux pour les capitaines, une pour les lieutenants et sous-lieutenant. Sur le devant du bandeau est cousue une grenade brodée en argent sur drap bleu foncé. Un galon de 13mm en argent tissé à points de Hongrie entoure la partie supérieure du bandeau.
Pour les gendarmes :
Les couleurs sont conservées. Sa hauteur est de 12 cm par devant et 16 cm par-derrière. Les coutures d'assemblage du calot et du turban sont bordés par une ganse en fil blanc.
Pour les brigadiers et sous-officiers :
Semblable à celui des gendarmes. Le galon et la grenade sont en argent. Le centre de la bombe de la grenade est en laine bleue, la ganse est en argent et laine bleue.
Pour les adjudants sous-officiers :
Semblable à celui des sous-lieutenants, mais la tresse plate du bandeau est en or.
Sous le Second Empire, l'uniforme de la
gendarmerie d'élite est à son tour modifié dès
1853 :
Gendarme
d'élite - 1853 |
Musicien de
la gendarmerie d'élite - 1853 |
Gendarmerie
d'élite - porte-drapeau- 1853 |
Ce n'est qu'à partir du 18 février 1854 que les boutons, plaques de ceinturons, de baudriers, de shako reçurent l'exergue « Gendarmerie impériale ». Le 8 mai suivant, il est prescrit de ne plus porter le pantalon long en drap bleu que dans le service à pied et par-dessus la petite botte. Il n'est plus resserré au genou et sa coupe est modifiée. Pour le service à cheval, on crée un pantalon demi-collant en cuir de laine bleu clair.
Un nouveau chapeau en tissu imperméable est adopté conservant à peu de chose près les dimensions du précédent. Le bonnet de police est remplacé par un bonnet de police à visière (dit képy) semblable à celui adopté le 23 avril 1853 pour les bataillons de gendarmerie d'élite.
L'aiguillette est portée à
gauche pour tous les grades et dans tous les corps de la gendarmerie.
La bretelle de fusil, les bélières et la
dragonne de sabre sont
entretenues en blanc.
La fonte de pistolet est supprimée pour l'arme à
pied
et le porte-feuille de correspondance qui devra contenir le pistolet
sera de forme rectangulaire.
Décret impérial
du 1er
mars 1854 :
Ce décret portant règlement sur l'organisation et le service de
la gendarmerie, fait la synthèse de tous les textes parus depuis la loi
du 28 germinal An IV.
Le corps de la gendarmerie se compose :
* de 26 légions pour le service des
départements et de l'Algérie,
* de la gendarmerie coloniale,
* de deux bataillons de gendarmerie
d'élite, (ces deux bataillons sont
supprimés et remplacés par le régiment
de gendarmerie de
la garde impériale)
* de la garde de Paris chargée du
service spécial de la ville de Paris,
* d'une compagnie de gendarmes vétérans.
Décret du 1er
mai 1854 :
La garde impériale est rétablie. Elle forme une division mixte
placée sous les ordres d'un général de division. Elle est constituée
des
unités suivantes :
— 1re brigade d'infanterie : 2 régiments de grenadiers
à 3 bataillons,
— 2e brigade d'infanterie : 2 régiments de voltigeurs à 3
bataillons, 1 bataillon de chasseurs,
— brigade de cavalerie : 1 régiment de cuirassiers à 6 escadrons, 1
régiment de guide à 6 escadrons,
— gendarmerie* : 1 régiment à 2 bataillons**, 1 escadron,
— artillerie : 1 régiment à cheval de 5 batteries, 1 cadre de dépôt,
— génie : 1 compagnie.
* Avec ce décret, les deux bataillons de gendarmerie d'élite sont réunis et pourvus d'un état-major régimentaire pour être intégrés à la garde impériale sous le nom de « régiment de gendarmerie à pied de la garde impériale». Il faudra attendre l'instruction du 6 mars 1855 pour fixer la tenue de cette nouvelle unité.
** Un 3e bataillon sera créé le 17 février 1855, mais sera licencié le 20 décembre de la même année.
La
création de la garde impériale est née de la nécessité de disposer d'un
corps de réserve suffisamment puissant et aguerri pour faire face aux
nécessités de la guerre. L'histoire militaire révélait en effet
l'importance des réserves sur les champs de bataille et les généraux
les avaient le plus souvent constituées en empruntant au moment les
meilleurs éléments des différents régiments sous leurs ordres, mais
cette pratique avait pour inconvénient de désorganiser partiellement
les unités engagées et de mettre sur pied des unités qui par manque
d'homogénéité et d'ensemble ne parvenaient pas à faire prévaloir la
haute valeur militaire qui les caractérisait. Ces considérations
posées, l'empereur voulu un corps de réserve sans faveur et autres
privilèges particuliers, mais établi sur une parfaite égalité devant
les dispositions légales et réglementaires imposées aux autres corps
d'armée.
Les seuls avantages concédés à ces troupes furent de tenir la droite
sur les régiments des autres armes, de jouir d'une solde relativement
plus élevée et de porter un uniforme spécial.
L'uniforme de la gendarmerie à pied de la garde impériale demeure dans ses grandes lignes celui porté par les bataillons de gendarmerie d'élite à quelques modifications près.
Uniforme :
équipement :
armement :
* Peu commode, une jugulaire à mailles de cuivre dut être ajoutée rapidement, peut-être à la fin de 1855. Le cordon fut également porté que très peu de temps. |
|
Gendarme
à pied de la garde impériale - 1856 |
Décret impérial
du 20 décembre 1855 :
La garde impériale est réorganisée. Elle est composée de :
— 2 divisions d'infanterie subdivisées en 2 brigades représentant 16
bataillons pour la première et 17 bataillons pour la seconde,
— 1 division de cavalerie subdivisée en 3 brigades représentant 37
escadrons au total,
— 2 régiments d'artillerie formant 18 batteries,
— 2 compagnies du génie,
— 1 escadron du train et des équipages.
Le régiment de gendarmerie à pied à deux bataillons fait parti de la
1re brigade de la 1re division d'infanterie.
L'escadron de gendarmerie
est rattaché à la 1re brigade de la division de cavalerie.
Avec l'instruction de 1857 disparaît le surtout. Ne reste que l'habit dont le modèle est celui de la gendarmerie départementale, mais avec deux plastrons : un rouge pour la grande tenue et un bleu pour la petite.
Les tambours et les fifres ont les trèfles et aiguillettes en argent et laine écarlate, les musiciens, le colback, l'habit galonné d'argent, les trèfles et aiguillettes en laine écarlate et argent. Le tambour-major a le colback surmonté de plumes et le sabre particulier de sa fonction. Les sapeurs le tablier de cuir jaune.
La profession de vivandier ne commença à
être définie et limitée que sous le règne de Louis XIV. L'ordonnance du
28 avril 1653 fixa pour la première fois le nombre des vivandiers
par corps de troupe et les attributions des vivandières chargées du
blanchissage et de l'entretien des effets de petit équipement.
Sous la révolution, les vivandières s'intègrent complètement dans l'armée, mais ne sont plus protégées par la réglementation de l'ancien régime qui a été emportée par le vent des réformes. Le désordre créé oblige la Convention dans un décret du 30 avril 1793 de faire congédier les femmes qui « ne seront point employées au blanchissage et à la vente des vins et boissons ». Leur nombre est fixé à quatre blanchisseuses par bataillon et elles ne peuvent exercer leur métier uniquement munies d'une autorisation délivrée par les chefs de corps. Elles doivent porter une marque distinctive qui est le plus souvent une médaille de cuivre portée au cou. La gendarmerie doit veiller à l'exécution du décret qui comporte 12 articles avec beaucoup de rigueur. Mais dans cette période instable, le relâchement est tel que Bonaparte doit enchérir sur les sévères prescriptions de la Convention pour conserver la discipline dans son armée d'Italie.
Un arrêté du 7 thermidor an VIII, réorganise le service des vivandières et des blanchisseuses et porte leur nombre à quatre par bataillon et une par escadron. C'est à ce moment que leur costume qui n'est point réglementé, et ne le sera d'ailleurs jamais, se militarise.
Le tonnelet caractéristique, suspendu à
l'épaule par une large bretelle de cuir, et peint aux trois couleurs,
fait son apparition. Une cocarde, ou un bouquet de plumes tricolores
ornent le chapeau, qui n'est qu'une coiffure quelconque, maintenue par
une jugulaire. Cette coiffure est parfois remplacée par le bonnet de
police pratique des cavaliers, ou par le bonnet à flamme retombante. La
pelisse de houzard autrichien, devient un élément constant du costume
des vivandières, plein de disparates pour le reste. Le tablier à poches
tend à s'imposer par sa commodité, ainsi que la guêtre. Si le costume
s'est ainsi modifié, ou plus exactement transformé, c'est que la
vivandière a des devoirs nouveaux. Elle ne se borne plus à ravitailler
les troupes loin de l'ennemi, ou au repos. Quand elles sont au contact
de l'ennemi, elle porte à boire jusque sur la ligne des avant-postes.
Souvent, elle accompagne la charge.
Sous l'Empire, le rôle bienfaisant, héroïque, de la cantinière
s'affirme encore. Elle est un facteur du moral des armées françaises.
Son costume relève toujours de la plus grande fantaisie et est
constitué le plus souvent d'éléments de tenues militaires.
La restauration supprime les cantinières de troupe et il faut attendre
la révolution de juillet 1830 et la conquête de l'Algérie pour rendre
aux cantinières leurs rôles utiles. À compter de cette date, les
cantinières adoptèrent généralement la tenue suivante :
Coiffure :
Habit :
Accessoires :
Armement :
L'ordonnance du 14 avril 1832 fixa le nombre des femmes à conserver dans les corps, et l'instruction du 18 avril suivant disposa que les blanchisseuses seraient commissionnées par les colonels et leur créa l'obligation d'avoir une tenue spéciale pour les revues.
Le Second Empire remplaça officiellement l'appellation de vivandière par celle de cantinière. L'ordonnance du 18 décembre 1865 supprima les vivandières blanchisseuses victimes de l'établissement de buanderies à vapeur. Le décret du 30 juin 1856 détermina le droit des cantinières au logement dans les casernes. C'est sous le règne de Napoléon III que leur costume se rapprocha le plus de la tenue militaire du corps où elles servaient, encore qu'aucun règlement ne leur fit obligation de porter l'uniforme.
La troisième république marquera le déclin complet des cantinières. Avec l'arrêté ministériel du 22 juillet 1875 qui dispose que ce travail pourra être délégué par les conseils d'administration des régiments aux femmes légitimes des soldats, elles perdront leur monopole. La note ministérielle du 8 août 1890, sous prétexte de remédier aux difficultés du recrutement, porta un coup décisif à leur prestige en déclarant que les cantinières ne revêtiront plus de tenue spéciale et qu'elles devront s'équiper à leur frais d'un uniforme comprenant une vareuse à deux rangées de boutons, d'un pantalon du modèle général de l'infanterie l'ensemble confectionné en drap de soldat gris de fer bleuté, une casquette en toile cirée avec bandeau en toile gris de fer bleuté et une plaque portée au bras gauche avec l'inscription cantinier et le numéro du corps de troupe.
Décret impérial
du 25 septembre 1869 :
Le régiment de Gendarmerie
à pied de la garde impériale* créé en 1854 est supprimé.
* Par décision impériale du 26 octobre 1868, deux compagnies de ce régiment avaient été supprimées.
Grâce aux économies réalisées par la suppression de ce régiment, et à la réduction à 5 hommes des brigades de 6 hommes, l'empereur par une décision impériale du 28 septembre 1869 fait augmenter la solde des sous-officiers, brigadiers et gendarmes pour faire face à la cherté des vivres.
Lorsque la IIIe république s'installa, la gendarmerie nationale était à l'effectif de 19 735 hommes.
Suite à l'insurrection parisienne, plus connue sous le nom de Commune de Paris, Adolphe Thiers chef du pouvoir exécutif prit par arrêté du 23 juin 1871 la décision de créer une force publique mobile pour assurer la sécurité à Versailles et au besoin renforcer sur tout le territoire la gendarmerie départementale. Il créa à cet effet une légion de gendarmerie mobile.
Placée sous les ordres d'un lieutenant-colonel, elle était composée d'un état-major, d'un petit état-major, d'un escadron de cavalerie à l'effectif de 189 officiers, sous-officiers et gendarmes et d'un bataillon d'infanterie à huit compagnies à l'effectif de 1016 hommes, formant un effectif au complet de 1222 hommes.
À cette création, Adolphe Thiers considérant que le personnel de la garde républicaine telle qu'elle était constituée ne suffisait plus pour assurer le service d'ordre dans la ville de Paris, réorganisa cette troupe par arrêté du 2 juin 1871 en un corps de brigade de 6 110 hommes divisé en deux régiments, composé chacun de deux bataillons et de quatre escadrons.
Avec la création d'une légion de gendarmerie mobile de 1 222 hommes et l'augmentation de la garde républicaine de 2 856 hommes à 6 246 hommes, l'effectif de la gendarmerie métropolitaine était porté à 23 000 hommes. À cela il convient d'ajouter les gendarmes de l'Afrique au nombre de 867, les gendarmes des colonies 800, les gendarmes maritimes 600.
Avec cette décision, l'habit est définitivement supprimé et remplacé par la tunique en drap bleu foncé boutonnant droit sur la poitrine par neuf gros boutons d'uniforme. Les bords sont ornés d'un passepoil écarlate. La tunique est pourvue sur le côté gauche à hauteur des hanches d'une patte en drap passepoilée d'écarlate et doublé de cuir noir pour supporter le ceinturon. Le collet échancré par devant est orné dans les angles d'une grenade brodée en fil blanc. Les parements en pointe sont en drap bleu foncé passepoilé d'écarlate. Sur le pli de derrière de chaque pan de la tunique, une patte taillée en accolade passepoilée en drap écarlate est garnie de trois gros boutons d'uniforme. La jupe est entièrement doublée en escot écarlate pour l'arme à cheval de manière à former retroussis rouges lorsque les 4 pans sont relevés. Les boutons en étain portent la grenade et la légende : Gendarmerie. Ordre public.
La giberne à banderole est d'un modèle unique
pour toute l'arme, tous les officiers de l'arme, quelque soit leur
grade
sont équipés de la capote-manteau de cavalerie, le pantalon de coutil
blanc est supprimé. Les maréchaux des logis-chefs de la garde
républicaine et de la gendarmerie mobile ne sont plus armés du fusil,
mais de l'épée et d'un révolver.
Cette instruction reprend dans son ensemble la décision ministérielle de 1871 et lui apporte de nombreuses précisions et quelques modifications. L'habillement de la gendarmerie se compose pour les officiers, sous-officiers, brigadiers et gendarmes :
Capitaine
de gendarmerie mobile Infanterie - 1872 - 1877 |
Gendarme
mobile Infanterie - 1872 - 1877 |
Lieutenant de gendarmerie mobile Cavalerie - 1872 - 1877 |
L'uniforme de la gendarmerie mobile est dans sa plus grande partie celui de la gendarmerie départementale avec les différences suivantes :
Décret du 7
décembre 1872 :
Ce décret porte que la légion de gendarmerie mobile pourra désormais
être commandée par un lieutenant-colonel ou un colonel.
La coupe et la dimension de la tunique sont dorénavant uniques pour toutes les subdivisions de l'arme.
Décret du 29
mars 1873 :
Ce décret autorise la création dans la gendarmerie mobile d'élèves
gendarmes. Ces élèves, pris dans les corps d'infanterie et de cavalerie
de l'armée, doivent être âgés de vingt-trois ans révolus, compter
dix-huit mois
de service et remplir sous le rapport de l'instruction, de la
conduite et de la taille, les conditions exigées par le décret du 1er
mars 1854 sur l'organisation de la gendarmerie.
Le ministre de la guerre décide d'assigner une dénomination uniforme à la coiffure de petite tenue des troupes de toutes armes, laquelle, suivant les époques a été appelée indifféremment : bonnet de police à visière, casquette, képi. À compter de cette date, cette coiffure est désignée exclusivement et réglementairement sous le nom de képi.
La visière droite du shako de la gendarmerie mobile est remplacée par une visière inclinée d'environ 30° au-dessous de l'horizon.
À compter de cette date, le révolver n'est plus porté dans le portefeuille de correspondance* mais dans un étui sur l'homme. Cet étui doit recevoir le pistolet Mle. 1873 et être pourvu d'une case pouvant contenir les cartouches. Il est muni d'une bretelle destinée à passer en sautoir sur l'épaule, afin de soulager le ceinturon d'une partie du poids de l'arme. Il est porté à gauche pour ne pas gêner le port du fusil à droite.
* À la suite de cette décision, le ministre de la guerre supprime dans une note du 24 août suivant la fonte en vache lisse qui se trouvait à l'intérieur du portefeuille de correspondance.
Dans
une décision ministérielle du 18 avril 1879, le ministre de la guerre
décida que la légion de gendarmerie mobile sera comprise au nombre
des corps de troupe qui recevront un drapeau et adopta pour le
drapeau de ce corps la même inscription que pour la garde républicaine
: « Valeur et Discipline ».
Décision
présidentielle du 27 novembre 1879 :
L'escadron créé par l'arrêté du 23 juin 1871 et faisant partie de la
légion de gendarmerie mobile est licencié.
La légion de gendarmerie mobile n'étant plus formée que de fantassins
prend le nom de « bataillon de
gendarmerie mobile ». Cette unité créée pour assurer le service
prévôtal à Versailles et la garde des deux Chambres, participa bien
vite au service de garde de l'Élysée, de la présidence de la
République, de l'état-major de la Place, de la cour d'assises.
Adoption d'un nouveau modèle de veste et
d'insigne de grade pour les manteaux et collets-manteaux.
Les brigadiers, maréchaux des logis fourriers, maréchaux des logis, maréchaux des logis chef et adjudants portent désormais leur insigne de grade sur les manteaux en galons horizontaux de 12 mm de large et 70 mm de long placés sur les devants de la rotonde ou du collet-manteau. Le brigadier porte un galon tissus point de Hongrie en argent, le maréchal des logis ou maréchal des logis fourrier deux galons en argent, le maréchal des logis-chef trois galons en argent. Le collet-manteau des adjudants est orné de grenade en argent au collet, les brides d'épaulettes sont or rayées de soie rouge et comporte un galon d'or en trait côtelé de 6mm de large placé au-dessus des parements qui sont droits.
La nouvelle veste est en drap bleu foncé. Elle
ferme droit sur la poitrine à l'aide de neuf boutons d'uniforme du
petit modèle. Le collet en drap du fond mesure 35 mm de haut. Sur
chaque épaule est placée une patte en drap du fond retenue près de
l'encolure par un petit bouton d'uniforme. Le parement des manches en
drap du fond est taillé en pointe. Elle est identique à celle de la
gendarmerie départementale et se distingue simplement par la légende de
ses boutons.
Le bataillon reçoit des clairons qui auront le même uniforme que les tambours et dont l'instrument aura le même cordon que celui des trompettes de l'escadron supprimé.
Décision
ministérielle du 12 mars 1883 :
La
distinction hiérarchique des officiers se faisait à cette époque
par le jeu des épaulettes (couleur, torsades) des contre-épaulettes et
des aiguillettes. Avec cette décision, le ministre de la
guerre autorise les officiers de gendarmerie (gendarmerie
départementale, légion d'Afrique, bataillon mobile et garde
républicaine) en petite tenue et dans leur service journalier à porter
sur les manches de la tunique et du manteau des
galons de grade à la place des épaulettes et aiguillettes. Cette
décision entraîna
pour les officiers la modification des parements des manches de la
tunique qui étaient
taillés en pointes et se prêtaient parfaitement au galonage en chevron
des maréchaux des logis et brigadiers.
Les grades des officiers étaient constitués de galons or ou argent
suivant
l'arme dit en traits côtelés de 6mm placés parallèlement et
immédiatement au-dessus du parement et faisaient le tour de la manche.
Leur
nombre indiquant le grade de l'officier. Cette décision sera appliquée
aux adjudants
sous-officiers.
Les brigadiers reçoivent une deuxième tunique en remplacement de la veste.
Le
bataillon fut également employé par
détachement dans les
départements pour le maintien de l'ordre et pour les expéditions
lointaines comme celle de Madagascar ou du Tonkin afin de ne pas
désorganiser la gendarmerie départementale, si restreinte et si utile
dans les résidences respectives.
Décision
présidentielle du 28 mars 1885 :
Jules Grévy licencie le bataillon de gendarmerie mobile. Placés
provisoirement à la suite de la garde républicaine, les officiers,
sous-officiers, brigadiers et gendarmes reçurent une affectation au
fur et à mesure des vacances qui venaient à se produire sur l'ensemble
de l'arme. Les économies réalisées par ce licenciement furent employées
à la constitution d'un détachement de gendarmerie départementale
autonome à caractère sédentaire en Tunisie et à créer des brigades en
Algérie.
Ainsi se termine l'histoire de la gendarmerie mobile au XIXe siècle. Cette subdivision de l'arme renaîtra 36 ans plus tard à la faveur de la loi du 22 juillet 1921 portant augmentation des effectifs de la gendarmerie et instaurant un état-major particulier pour cette Arme. Ces nouvelles unités de gendarmerie dénommées « pelotons mobiles de gendarmerie(1) » furent réparties sur tout le territoire.
Lien
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